les habitants des vallées se ruent vers les cabinets médicaux des stations balnéaires

les habitants des vallées se ruent vers les cabinets médicaux des stations balnéaires
les habitants des vallées se ruent vers les cabinets médicaux des stations balnéaires

Un phénomène “ancien”mais “qui se confirme et qui augmente”. C’est le constat de Jean-Nicolas Ledoux, médecin au centre médical de Flumet, une petite station qui culmine à 900 mètres d’altitude dans le Val d’Arly. Depuis plusieurs années, il constate que de plus en plus de patients n’hésitent pas à conduire trente voire quarante minutes pour venir consulter.

« Chaque jour nous avons quatre ou cinq personnes qui viennent d’Ugine, d’Albertville… C’est un constat qui se multiplie »témoigne le docteur Ledoux. « Cela est dû à la difficulté croissante pour les gens de trouver un rendez-vous chez un médecin généraliste »il continue.

“A l’hôpital d’Albertville, on aurait attendu très longtemps…”

Il suffit de franchir la porte du bureau pour constater par nous-mêmes. En pleine intersaison, fini les sportifs de montagne blessés. Dans la salle d’attente, outre quelques riverains, on croise par exemple Virna, venue deUgine pour un rendez-vous de contrôle pour son fils qui s’est récemment cassé le doigt. « Ici, c’est très pratique puisqu’il y a la radio. Et quand il s’est cassé le doigt, c’était un vendredi soir. J’ai appelé samedi matin, il m’a emmené tout de suite. On n’a pas attendu, alors qu’à l’hôpital d’Albertville, on aurait attendu très longtemps… »justifie-t-elle.

Sophie venait de Venthon, près d’Albertville. « Cela fait une demi-heure lorsque nous arrivons ici. Et encore une fois, on a de la chance, les gorges sont ouvertes !, précise la jeune femme, sa fille d’un an dans les bras. C’est aussi pour son bambin qu’elle est là ce samedi matin. « Elle a des petites taches rouges sur tout le corps, ça démange, je ne sais pas ce que c’est… » Pas de rendez-vous ailleurs, son médecin traitant ne consulte pas ce jour-là. Voilà donc ici la solution de repli, quel que soit le chemin à emprunter.

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Deux salles radio, trois médecins…

« 20, 30, 45 minutes… Ça dépend d’où ils viennent »explique le docteur Ledoux. « Mais chaque jour, nous avons une proportion croissante de personnes qui viennent d’en bas. Que ce soit en Maurienne, en Tarentaise, dans le Beaufortain, dans le Val d’Arly, dans la vallée de l’Arve côté Haute-Savoie, Vallée d’Abondance, tous nos confrères font exactement le même constat.

Des patients qui prennent d’assaut des cabinets extrêmement bien équipés, prêts à absorber l’immense afflux de touristes hiver comme été. D’où l’arsenal pour prendre en charge la traumatologie : deux salles radio, une salle de soins d’urgence, pas moins de trois médecins, un interne en médecine, trois infirmières, deux secrétaires médicales… Un luxe pour ce territoire rural où vivent moins de 1 000 habitants à l’année.

10% des patients viennent de la vallée

Que ses patients soient prêts à parcourir des kilomètres et parfois plusieurs dizaines de minutes en voiture pour une simple consultation interpelle certes le médecin, mais il comprend le phénomène.

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« Ce qui me surprend, ce sont ces gens qui sont prêts à passer près de six heures aux urgences pour pas forcément grand-chose… Finalement, c’est bien plus rapide de passer une demi-heure dans sa voiture ou 40 minutes, mais pour être sûr d’être récupéré presque tout de suite et pris en charge.. Il croit que dans son bureau, cela concerne environ 10 % des patients.

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