Cette commune du Val-d’Oise expérimente les écluses à poissons

Cette commune du Val-d’Oise expérimente les écluses à poissons
Cette commune du Val-d’Oise expérimente les écluses à poissons

Par

Isabelle Lawson

Publié le

26 mai 2024 à 15h30

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Menée par l’Institut national de recherches sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), les Voies Navigables de France (Vnf) et le Seinormigr (Seine-Normandie Migrateurs), l’étude vise à préserver la biodiversité de la grande alose qui remontent la rivière pour frayer (reproduire, NDLR). Ce dernier doit passer plusieurs écluses de navigation et traverser un cascade de 2 à 4 m, lorsque le verrouillage n’est pas activé.

Depuis le 29 avril, les écluses à poissons fonctionnent selon un cycle de trois jours, non compatible avec les bateaux mais destiné à attirer les poissons dans l’écluse et à les inciter à en sortir.

Guillaume Ribein, directeur adjoint des Voies navigables de France

Passe à poisson

Sur le site de Pontoise (Val-d’Oise), même si une passe à poissons a déjà été créée, cela ne suffit pas. A cause du courant, certains poissons ne parviennent pas à trouver cette passe. La construction d’écluses à poissons est donc un deuxième chemin pour ces espèces migratrices. « Depuis le 29 avril, nous réalisons des écluses à poissons selon un cycle de trois jours, ce qui n’est pas compatible avec les bateaux mais qui a pour but d’attirer les poissons dans l’écluse et de les inciter à en sortir », explique Guillaume. Ribein, directeur adjoint de Vnf.

Écluse sur le site de Pontoise ©©IL

Si l’expérimentation a débuté en avril, la première phase a consisté, en amont, à choisir l’espèce étudier, compter poissons et marquer. Là grande alose est un cousin du hareng, migrateur d’une longueur variant entre 43 et 58 cm et présent par milliers dans l’Oise et la Seine. Cela semble être idéal pour l’expérimentation. « Depuis la fin du 19e siècle, la population d’alose s’est effondrée, comme la plupart des poissons migrateurs. Nous avons également remarqué que certaines grandes aloses traversent entre 5 et 13 barrages par an », rapporte Yann Abdalla, biologiste en charge du marquage.

L’association Seinormigr, basée à Rouen, est en charge du comptage de l’alose. C’est dedans la salle d’observation de la passe à poissons, située sous l’eau et équipée de caméras qui enregistrent le passage des poissons sur plusieurs jours, que les aloses sont comptées. «Cette salle nous permet de les compter mais aussi d’assurer un suivi de ces espèces en observant comment ils remontent les rivières jusqu’à la Seine », explique Florian Deshayes, directeur du Seinormigr.

Marquage

La chambre de visualisation est également un indicateur à noter le piège à cage installés dans le col et faire les marquages. Dans le cadre de l’expérience, les poissons sont marqués par un ravisseur qui n’est autre qu’un émetteur acoustique 9 mm de diamètre et avec une portée allant jusqu’à 300 m. Chaque shad ébréché envoie un code, un signal acoustique toutes les 40 à 80 secondes à un hydrophone (microphone sous-marin) pour enregistrer leurs mouvements et leur comportement. « Sur ce barrage, 43 balises hydrophones ont été placées en amont et en aval », précise Guillaume Ribein. Au total, ce sont 52 gros shads qui ont été marqués pour l’expérimentation. « Le marquage doit se faire rapidement car le shad est un poisson très stressé à la base et on ne veut pas en rajouter », indique Yann Abdalla. Capturé, le poisson est ensuite transporté, à l’aide d’une épuisette, vers une civière à poisson dans lequel un anesthésique est introduit. Dilué dans l’eau du brancard, tricaïne, un produit dérivé de la cocaïne, endort les poissons. Après quelques minutes d’attente, le biologiste insère le marqueur au début de son système digestif à l’aide d’un bâtonnet puis prélève quelques écailles.

Le marquage doit être fait rapidement car les aloses sont à la base des poissons très stressés et nous ne souhaitons pas en rajouter.

Yann Abdalla, biologiste chargé du marquage

Bien-être animal

«On prend quatre à cinq écailles qui permettent de savoir si l’alose s’est déjà reproduite», explique le biologiste. « Cette procédure respecte le bien-être animal. Nous utilisons un anesthésie légère pour insérer le capteur. Il n’y a pas de chirurgie avec point de suture comme nous le faisons dans d’autres expériences. » De l’eau est ajoutée dans la civière à poisson afin de diluer et d’éliminer complètement toute trace de tricaïne avant relâcher l’alose dans l’Oise.

Il est désormais temps de collecter des données et de suivre cette espèce afin de juger si les écluses à poissons sauront aider les grandes aloses dans leur parcours migratoire et garantir leur reproduction.

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