une attaque contre la République

une attaque contre la République
une attaque contre la République

Dans son premier discours à la Nation, en tant que Chef de l’Etat, M. Bassirou Diomaye Faye a prononcé un discours irrespectueux de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice. En annonçant la tenue des « Assises » du système judiciaire pour redorer son image et le réconcilier avec le peuple, le président Diomaye Faye a outrepassé ses prérogatives régaliennes.

M. Diomaye Faye ignore visiblement qu’au Sénégal la Constitution désigne la Justice comme un pouvoir indépendant de l’Exécutif et non comme une administration de l’Etat.

Notre charte fondamentale stipule en effet que « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des comptes et les Cours et Tribunaux.

Il est incongru, voire embarrassant, de devoir rappeler au Gardien de la Constitution que le Sénégal est une République dont le principe fondateur est la séparation des pouvoirs.
Il ne peut pas dicter aux juges ce qu’ils doivent faire.

La tâche de réformer et de moderniser la justice incombe aux présidents du Conseil constitutionnel, de la Cour suprême et de la Cour des comptes ainsi qu’à la famille judiciaire.

En plus d’être une profanation de la Constitution, les Assises constituent une insulte à la justice et à toute la famille judiciaire dans le sens où le Président Diomaye Faye a invité d’anciens prisonniers pour des crimes dont l’un des assassins de Me Babacar Seye, juge constitutionnel et également éminent avocat au barreau du Sénégal et d’autres casseurs arrêtés lors de l’insurrection de votre parti Pastef.

La longue liste des participants permet également de retrouver tous ceux qui se sont engagés auprès de Pastef sans pour autant prendre de responsabilités.

Ils se disaient membres de la société civile, universitaires, chercheurs, militants, etc.

Nous les trouvons ici pris en flagrant délit de conflit d’intérêts rétroactif.

L’Ums, l’ordre des avocats et les syndicats d’employés doivent exiger l’annulation de ce cirque populiste.

Ce que la justice attend du Président de la République Diomaye Faye, c’est d’augmenter ses moyens humains et matériels pour mieux remplir son rôle de gardien des libertés des citoyens face au pouvoir politique.

La justice n’est pas une administration d’État mais un pouvoir indépendant. Son rôle est de protéger les citoyens contre les abus du gouvernement et non de plaire aux hommes politiques, même s’ils sont au pouvoir.

Vive la République !

Vive le Sénégal !

Dakar, le 26 mai 2024

Moustapha Diakhaté

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les expéditeurs réunis à Montréal tentent de s’entendre sur les carburants durables
NEXT la Chambre de Commerce reçoit du matériel informatique offert par l’USAID – Agence de Presse Sénégalaise – .