Sophie Binet critique une réforme « violente » qui va « pénaliser tout le monde »

Sophie Binet critique une réforme « violente » qui va « pénaliser tout le monde »
Sophie Binet critique une réforme « violente » qui va « pénaliser tout le monde »

L’exécutif promet de « tendre vers le plein emploi », la CGT fustige une réforme « violente ». La secrétaire générale du syndicat Sophie Binet a vivement critiqué dimanche sur France Inter les annonces du Premier ministre Gabriel Attal, qui a détaillé quelques heures plus tôt les nouvelles règles d’indemnisation de l’assurance chômage qui seront durcies à partir du 1er décembre.

Cette réforme permettra de « valoriser encore plus le travail », a affirmé le chef du gouvernement dans un entretien à La Tribune Dimanche. “C’est la réforme de l’assurance chômage la plus violente, qui va pénaliser absolument tout le monde”, a rétorqué Sophie Binet sur France Inter.

Le chef de la CGT a notamment critiqué la réduction de la durée d’indemnisation de 18 à 15 mois pour les chômeurs de moins de 57 ans “dans les conditions actuelles”, c’est-à-dire si le taux de chômage augmente. reste inférieur à 9%, annoncé par Gabriel Attal. « Quinze mois, c’est très court pour reconstruire un projet professionnel après un licenciement, très court pour suivre une formation et trouver du travail », dit-elle.

« Les jeunes vont payer un lourd tribut »

Elle a également attaqué la modification des critères d’ouverture des droits au chômage : il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre 6 mois sur les 24 derniers mois actuellement, a précisé le Premier ministre. ministre. “Les jeunes vont payer un lourd tribut, beaucoup d’entre eux ne seront plus indemnisés”, a prévenu Sophie Binet.

Selon elle, cette réforme va plus largement « pénaliser particulièrement les plus précaires : les saisonniers, les intérimaires, ceux qui travaillent dans les festivals, dans l’agriculture, dans le tourisme, dans l’hôtellerie-restauration ». Autant de secteurs « dans lesquels l’emploi précaire est la norme, et dans lesquels on ne peut pas travailler 12 mois sur 12 », a-t-elle souligné. “Il s’agit de la réforme de l’assurance chômage la plus violente depuis sept ans”, qui “pénaliserait plus d’un million de personnes, notamment les jeunes, les précaires et les personnes âgées”, avait déjà tonné le syndicaliste jeudi sur BFMTV/RMC.

Quant aux seniors, les salariés de 53 et 54 ans peuvent actuellement être indemnisés jusqu’à 22,5 mois, et ceux de 55 ans et plus jusqu’à 27 mois. A partir du 1er décembre, le premier échelon disparaîtra et le bénéfice d’une indemnisation plus longue sera réservé aux chômeurs de 57 ans et plus.

“Les seniors seront aussi très inquiets malheureusement puisque cette réforme de l’assurance chômage remet en cause leur indemnisation spécifique en matière d’allocation chômage, qui leur permettait d’avoir des droits chômage renforcés”, a encore critiqué Sophie Binet dimanche sur France Inter.

Réforme « pénale »

Le numéro 1 de la CGT avait déjà qualifié cette réforme de « criminelle » devant la ministre du Travail Catherine Vautrin, selon des propos rapportés par Denis Gravouil, membre du bureau confédéral du syndicat et négociateur sur l’assurance chômage à la centrale de Montreuil. Il a également cité des études sur la santé des chômeurs et de leur entourage qui montrent que « le taux de suicide des chômeurs en fin de droits est deux fois plus élevé que celui de la population occupée ».

Denis Gravouil a également accusé le gouvernement d’être “totalement aligné sur les intérêts du patronat”, suite à l’absence de décision jusqu’à présent sur un système de bonus-malus sur les contrats courts, critiqué par le Medef. “L’objectif (est) financier”, “ce n’est pas l’incitation, le retour à l’emploi, puisqu’il n’y a aucun lien avec le fait de réduire les droits à ce point”, a estimé de son côté Olivier Guivarch, négociateur CFDT.

De son côté, le Premier ministre a rétorqué qu’il ne s’agissait pas « d’une réforme économique, mais de prospérité et d’activité ». « Le gain se mesurera par un plus grand nombre de Français qui travailleront. Et donc plus de financement pour notre système», a-t-il assuré. Selon le ministère du Travail, le gouvernement attend 3,6 milliards d’euros d’économies grâce à la réforme et prévoit une augmentation « du nombre de personnes employées de 90 000 ». Le seul durcissement de la condition d’affiliation générerait 2,8 milliards d’économies, selon la CGT.

 
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