SÉNÉGAL-ÉNERGIE-REPORTAGE / Le PUDC connecte la commune de Labgar au réseau électrique et transforme la vie de ses habitants – Agence de presse sénégalaise

De l’envoyé spécial de l’APS, Abdoulaye Diallo

Labgar, 23 mai (APS) – L’électrification de Labgar par le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) est un soulagement pour la population composée majoritairement d’éleveurs de cette commune située dans la région de Louga (nord).

Quelque 15 000 personnes vivent dans cette commune située à environ 60 kilomètres de Linguère, sa capitale départementale, et à près de 200 kilomètres de Louga, la capitale régionale. Labgar est une commune située au cœur du Ferlo, où la quasi-totalité de la population vit de l’élevage.

En pleine journée de forte canicule, vendredi 10 mai, l’arrivée d’une mission PUDC vers 13 heures coïncide avec l’heure de descente des élèves du primaire. Les écoliers déambulent dans les rues sablonneuses de Labgar.

Un soulagement pour le personnel des postes de santé

Depuis le poste de santé, on entend l’appel à la prière du muezzin déchirant le silence de ce village, chef-lieu de la commune. Les fidèles, pour la plupart éleveurs, quittent les concessions pour accomplir leur devoir religieux, la prière de midi.

Grâce au PUDC, les populations de Labgar bénéficient des bienfaits et du bien-être que leur procure l’énergie électrique.

Lors d’une réunion en juillet 2023 avec des membres du Haut Conseil des collectivités territoriales, dans le cadre de consultations sur « les enjeux de l’exploitation pétrolière et gazière sur l’économie maritime et le milieu marin », Sophie Gladima, la ministre du Pétrole et de l’Energie à la A l’époque, on estime que le taux d’électrification au Sénégal était, à fin 2022, de 85% en milieu urbain et de 60% en milieu rural.

Pape Guèye, l’infirmier en chef du poste de santé de Labgar

L’électrification de Labgar traduit la volonté des autorités sénégalaises de poursuivre la lutte contre les écarts entre les villes et le monde rural en matière d’infrastructures, dont celle de l’énergie électrique.

Tout de bleu vêtu, Pape Guèye est l’infirmier-chef du poste de santé de Labgar. En service dans cette commune depuis 2022, il sait à quel point l’électricité a changé la vie des populations locales. »L’électricité nous permet de stocker facilement nos vaccins et autres consommables médicaux », observe M. Guèye.

« Nous avons utilisé l’énergie solaire pour conserver les vaccins, ce qui a provoqué des pénuries, notamment pendant l’hivernage. Avec l’énergie électrique, nous stockons facilement les vaccins […] Leur conservation nécessite l’utilisation de réfrigérateurs », ajoute l’infirmière en chef du poste de santé.

»Avec l’électricité, on vit mieux”

L’établissement de santé accueille plus de 500 patients par mois durant l’hiver, contre un peu moins de 300 patients par mois le reste de l’année, selon M. Guèye.

“C’est un poste de santé très fréquenté […] Certains patients qui ne font pas partie de notre cible viennent se faire soigner ici », explique-t-il, précisant que les patients venant de Ranérou, un département de la région de Matam (nord), ont jeté leur dévolu sur Labgar pour se faire soigner. .

L’infirmière en chef du poste de santé salue la régularité de la distribution de l’énergie électrique. Il invite la mairie de Labgar à prendre en charge les factures d’électricité du poste de santé.

Djimo Diop, un habitant de Labgar, y tient une boutique.

« Les coupures de courant ne durent même pas une heure. Nous avons l’électricité presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ce qui facilite l’observation des patients qui ont besoin d’une ventilation », se réjouit Pape Guèye.

Après la prière du vendredi, Labgar retourne timidement à sa vie ordinaire. Ses habitants vaquent à nouveau à leurs occupations. Devant les concessions, les conversations ont souvent lieu en même temps que la préparation du thé, boisson très appréciée dans le coin.

Nous réclamons une baisse du prix de l’électricité

Djimo Diop est gérant de magasin et vendeur de légumes. Mère de quatre enfants, âgés d’une cinquantaine d’années, elle affiche un large sourire lorsqu’elle évoque l’impact de l’électricité sur la vie des habitants de Labgar. « L’électrification de la ville est pour nous un grand soulagement. Nous disons merci à l’État et au PUDC », a-t-elle déclaré, tout en poursuivant ses activités.

« Nous avons rencontré beaucoup de difficultés à cette période de l’année. On ne trouvait pas de glace», rappelle Mme Diop, rappelant que cette denrée était très recherchée par les populations épuisées par la canicule.

Mbaye Guèye est directeur d’un cabinet vétérinaire à Labgar.

Désormais, les gens peuvent se procurer des boissons fraîches et de la glace, assure-t-elle.

Fatou Ba, femme au foyer, gère la boutique de son fils pendant son absence. Des femmes discutent, rient aux éclats, devant la boutique, autour d’une théière. Le thé est bien infusé, ils le sirotent tandis que Fatou Ba, d’un regard, vérifie que tout se passe bien dans la boutique. Elle confirme que l’électricité a changé positivement la vie des Labgarois. « Depuis 2022, nous vivons mieux. C’est comme si rien ne manquait plus à Labgar », dit-elle très joyeuse.

Mbaye Guèye, allongé sur une natte étalée devant un magasin, dirige depuis sa retraite un cabinet vétérinaire à Labgar. Agé de 67 ans, il est originaire de Louga, où vit toujours sa famille. “Avec l’électricité, il est désormais facile pour les bouchers de conserver la viande”, observe ce sexagénaire, rappelant qu'”ils subissaient de nombreuses pertes avant”.

Avant l’électrification de la commune, « il y avait de nombreux cas de cambriolages dans les commerces », rappelle le technicien vétérinaire.

Les Labgarois déplorent cependant le « coût élevé » de l’énergie électrique. « Je paie en moyenne 50 000 francs CFA par mois pour le magasin et le frigo. J’avoue que les bénéfices de l’électricité sont énormes mais le montant des factures d’électricité est très élevé. Je risque même de vendre à perte à cause de ça », déplore Djimo Diop.

« Nous exigeons une baisse du prix de l’électricité. C’est cher. Le PUDC étant un programme destiné à aider les populations, le prix de l’électricité qu’il fournit doit être accessible à tous », précise Fatou Ba.

ABD/OID/ESF/ADL/ASG

 
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