un licenciement « inacceptable » pour papa Joël Lochin

un licenciement « inacceptable » pour papa Joël Lochin
un licenciement « inacceptable » pour papa Joël Lochin

C’est un père désillusionnéprès de cinq ans après la disparition de sa fille. Grace Lochin était tué à Rennes le 4 novembre 2019heurtée par un camion-benne de la ville alors qu’elle circulait à vélo à l’intersection des avenues Patton et Rochester, dans le quartier de Maurepas. Un carrefour jugé dangereux. “En attendant cinq ans pour obtenir ce résultat, il faut que quelqu’un me l’explique” estime Joël Lochin, le père de Grace au micro de Bleu Mayenne. Avec ses deux fils, ils ont fait appel de cette décision.

« Aucune faute d’imprudence, de négligence ou d’inattention » pour le conducteur

Le juge d’instruction a fait une ordonnance de licenciement le 18 septembre, indiquant que “au vu des éléments mis en lumière notamment par l’expertise judiciaire, qu’aucune faute d’imprudence, de négligence, d’inattention ou de non-respect de la loi ou de la réglementation ne saurait être imputée au chauffeur routier”précise le parquet de Rennes. Ce dernier explique à France Bleu Mayenne que “the criminal liability of Rennes Métropole” ne permet pas qu’il soit commis par le juge d’instruction. “J’espère que la justice en France n’est pas qu’un mot”ajouté par Joël Lochin, “qu’au moins nous avons la dignité de respecter ma fille décédée”.

«Ça me frappe aux tripes, pour moi, c’est inacceptable et quand c’est arrivé, j’ai remonté cinq ans en arrière, quand on m’a annoncé par téléphone que ma fille était décédée, j’ai eu l’impression de revivre ça une seconde fois, une seconde mort pour ma fille »il décrit. Rennes Métropole, que nous avons contactée, ne souhaite commenter aucune décision de justice.

L’aménagement du carrefour voté par le conseil municipal

La ville de Rennes a voté, lors du conseil municipal du 16 septembre 2024, deux jours avant cet arrêté de non-lieu, sécuriser le carrefour Avenues Patton et Rochester et boulevard Armorique. Une intersection identifiée comme à risque pour les vélos et les piétons. Le tout pour une enveloppe de plus de 3,2 millions d’euros. Les travaux débuteront en avril 2025 et devraient se terminer en septembre 2026.

« Malheureusement, ma fille a dû mourir pour que nous fassions un tracé provisoire et refaisons toute l’intersection »commente le père de Grace, “Je me dis, trop tard pour ma fille, tant mieux pour les autres”. Mais il regrette encore cette volonté d’abandon des poursuites du juge d’instruction. « Il faut assumer nos actes, pour le conducteur, il faut assumer nos responsabilités au niveau des collectivités territoriales, des mairies. S’il y a quelque chose qui n’a pas été fait à temps, si on n’a pas mis en place les moyens pour sécuriser la circulation des piétons, des personnes vulnérables, des cyclistes, il faut qu’on nous rende des comptes, on ne peut pas dire non, ce n’est pas possible, c’est inaudible Pour les parents d’un enfant. qui est mort comme ça, c’est inaudible”juge Joël Lochin.

Selon Me Stéphane Babonneau, l’avocat du père et des deux fils de la victime, que nous avons contacté, il faudra attendre entre huit mois et un an pour que la justice se prononce sur cet appel.

 
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