une nouvelle affaire de traite des êtres humains jugée à Libourne, jusqu’à trois ans de prison requis

une nouvelle affaire de traite des êtres humains jugée à Libourne, jusqu’à trois ans de prison requis
une nouvelle affaire de traite des êtres humains jugée à Libourne, jusqu’à trois ans de prison requis

EEncore une affaire de traite des êtres humains jugée ce mardi 19 novembre par le tribunal judiciaire de Libourne. A la barre, trois prévenus. Côté partie civile, 25 personnes, toutes marocaines, toutes employées comme ouvriers viticoles.

Le système décrit ressemble à des cas précédents : une entreprise viticole, Le Fronsadais viti, et des travailleurs étrangers qui évoquent la promesse d’un travail de trois ans, d’un salaire de 1.600 euros par mois, d’un titre de séjour et d’un logement contre paiement d’une somme de 8.000 euros. La réalité ? Horaires prolongés, jusqu’à soixante-deux heures par semaine, travail six jours par semaine, y compris parfois les jours fériés, retenues sur les salaires pour payer le loyer d’un logement indigne où les matelas s’entassent à même le sol, avec des toilettes pour huit ou dix, une douche sans eau chaude, pas de place pour une table, pas d’armoire, pas de chauffage. Sans parler des cafards et de la saleté.

Un leader de paille

Tout est parti d’une perquisition policière liée à une autre affaire, dans un hébergement collectif pour saisonniers. Les autorités découvrent alors un autre appartement, à l’étage supérieur, également occupé par des saisonniers employés par Le Fronsadais viti. La découverte a donné lieu à une nouvelle inspection par l’Inspection d’un ouvrage aux 7 et 37 rue Jean-Jacques-Rousseau en février 2023. Ceux-ci sont au nom de celui que tout le monde appelle « M. Alain», décrit par toutes les parties civiles comme le patron de l’entreprise incriminée. Officiellement, il n’a aucun rôle dans la société de services vitivinicoles dirigée par son associé, également sur le banc des accusés. Or, c’est lui qui emmenait les ouvriers dans les vignes, c’est lui qui leur aurait demandé à plusieurs reprises de faire venir de la famille ou des proches, contre rémunération.

« Dans ce type d’affaires, quand on tire les ficelles, on trouve des choses et là, la pêche a été fructueuse », ironise Élodie Blier, la vice-procureure. Résultat : « M. Alain » est poursuivi pour 14 chefs de prévention, allant de la traite des êtres humains à l’exercice de travaux dissimulés, en passant par l’escroquerie à l’obtention d’une allocation. Elle pour huit chefs d’accusation de prévention. Un troisième homme, un Marocain, est également poursuivi pour trafic d’êtres humains. Si celui-ci, qui parle peu français, semble avoir parfois servi d’intermédiaire à quatre personnes, il s’agit bien du nom de « Monsieur ». Alain » qui revient inlassablement dans la bouche des victimes.

« Où sont les preuves ? »

Le parquet a requis trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé et une interdiction définitive de gérer une entreprise pour « M. Alain”, deux ans dont un avec sursis pour sa compagne et une interdiction de gérer pendant dix ans, et un an de prison sous bracelet électronique pour le prévenu marocain. Formulairee Arnaud Dupin, l’avocat du couple, la parole des victimes ne suffit pas. « Où est la preuve du paiement de l’argent ? Où est la preuve des retenues sur salaire ? Où est la preuve que c’est lui qui a entassé ces travailleurs dans ces logements alors qu’il a porté plainte en février 2023 pour les expulser, car ils étaient trop nombreux ? » Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 17 décembre.

 
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