Un amour du cirque qui déborde en Montérégie

Un amour du cirque qui déborde en Montérégie
Un amour du cirque qui déborde en Montérégie

Ce texte fait partie du cahier spécial Culture Montérégie

Le cirque s’est taillé une place très spéciale dans le cœur des Québécois. Les talents d’ici, reconnus dans le monde entier, sont une véritable fierté nationale. Montréal s’est même imposée comme la capitale du cirque, sa lumière rayonnant à sa manière dans la région voisine, la Montérégie.

Le cirque récréatif est devenu plus populaire ces dernières années. Plusieurs petites entreprises itinérantes voient le jour, dont une poignée sont basées en Montérégie. On a également vu des écoles ouvrir à Brossard, Beloeil, Vaudreuil-Dorion et Disraeli.

« Plus on est près de Montréal, plus les enfants ont eu des contacts avec le cirque à l’école ou même dans des camps de jour spécialisés. Mais quand on s’éloigne en région, c’est plus rare », constate Christine Jeannotte, cofondatrice des Productions 3. 2. 1. cirque, qui monte des spectacles familiaux et propose des ateliers pour les enfants.

Aux origines du cirque québécois

Pour comprendre comment le cirque a pris une telle place dans l’identité québécoise, il faut remonter à ses origines.

À 77 ans, le clown Rodrigue « Chocolat » Tremblay, qui a fondé les Productions Éclats de Rire avec Nicolette Hazewinkel en 1992, se décrit comme une « vieille branche » de l’industrie.

Le cirque québécois n’existait pas quand Rodrigue Tremblay était jeune. Il y avait des conteurs, des spectacles de variétés, du théâtre, du vaudeville, de la gymnastique et de la lutte, autant de traditions dans lesquelles le cirque local a su s’ancrer. Mais c’est à Budapest que M. Tremblay a dû se former, avec d’autres Québécois, pour apprendre l’art du cirque, pratiquement inexistant au Québec dans les années 1970.

« Après Budapest, nous nous sommes assis pour imaginer à quoi ressemblerait un cirque au Québec », se souvient le clown. Un cirque qui serait sans animaux et qui serait très axé sur le jeu. Nous voulions mélanger tous les arts : la danse, l’acrobatie, le chant… »

Ce cirque contemporain, qui émerge parallèlement au Québec et en Europe, rompt avec la tradition. Pas d’animaux, pas de maître de cérémonie pour présenter les différents numéros et plus d’espace laissé à la mise en scène.

C’est exactement ce que propose le Cirque du Soleil depuis sa création en 1984, ouvrant ainsi la voie à d’autres compagnies.

« Comme nous ne faisons pas de cirque au Québec depuis très longtemps, nous nous sommes immédiatement lancés dans un cirque plus théâtral. Nous sommes très forts là-dessus», estime Marie-Hélène D’Amours, directrice générale et artistique de la compagnie itinérante Gros Orteil, basée à Saint-Mathieu-de-Beloeil et déployée partout dans le monde.

Surprenez petits et grands

La fierté des Québécois envers le cirque est en grande partie due au Cirque du Soleil, qui lui a apporté une reconnaissance internationale. Toutes les compagnies interviewées ont déclaré ressentir cette fierté de la part du public, ce qui a certainement contribué à la place que prend le cirque au Québec.

Un lieu tel que, depuis plusieurs années, le cirque est intégré aux cours d’éducation physique de nombreuses écoles primaires.

« Faire un peu de trapèze, de cerceaux ou de jonglerie, c’est différent du basket-ball et d’autres sports qu’on voit toujours dans les écoles », souligne Christine Jeannotte, qui donne des ateliers en Montérégie, entre autres.

Elle est également bien placée pour savoir comment le cirque peut changer la trajectoire d’un enfant. Son mari et associé, Jolain Bélisle, est tombé amoureux du métier dès son enfance. « Il a vraiment eu des difficultés à l’école. C’est un professeur d’anglais qui lui a appris à jongler quand il avait dix ans. À partir de là, c’était toute sa vie », dit-elle.

Nicolette Hazewinkel, qui enseigne à l’École nationale de cirque de Montréal et à l’École de cirque de Québec, souligne que ces disciplines nécessitent une grande forme physique. Mais le cirque conserve aussi un aspect artistique et créatif.

« Faire du cirque, c’est bien pour les jeunes comme pour les adultes », estime-t-elle. Tant mieux s’il y a beaucoup de petites écoles, comme pour la danse et le théâtre. »

Marie-Hélène D’Amours est d’accord : ses ateliers vont un peu plus loin que les cours d’éducation physique dans les écoles. « On essaie d’amener ce côté artistique en plus du côté physique. »

Si la Montérégie n’est pas aujourd’hui une plaque tournante du cirque comme l’est Montréal, Rodrigue Tremblay et Christine Jeannotte croient que le potentiel est là.

«À mon avis, cela va se développer au fil des années», conclut Chocolat, qui voit dans les écoles récréatives régionales un tremplin possible pour les artistes qui se découvrent.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales de Devoir, relatif au marketing. L’écriture du Devoir n’y a pas participé.

A voir en vidéo

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Francos de Montréal 2024 | 8ruki et NeS : plus on est de fous, plus on est de fous – Tu sors ? – Médias pour les sorties culturelles à Montréal et Québec – .
NEXT les Centurions de Nîmes champions de France en Division 3 ! – .