Dimanche 26 juin 2022. Un soleil de plomb s’abat sur Przemysl, dans le sud-est de la Pologne, où des bus transportent des centaines d’Ukrainiens vers un immense centre commercial transformé en camp de réfugiés. Les mines sont dévastées.
Président de l’association Un Crayon pour le Népal, Bernard de Amicis (que nous avons accompagné lors de cette mission) gare le van prêté par le centre social et culturel de Stenay sur le parking du centre. Accompagné de Julien Scavo, il vient d’acheminer du ravitaillement vers un autre centre humanitaire, à Medyka, à deux cents mètres de la frontière ukrainienne.
Le véhicule peut transporter neuf personnes, il partira vers la France avec Bogdana, Sahib et Layla, leur fille de 2 ans. Dix-huit heures de route plus tard, la famille est accueillie par l’Association mosane d’information et d’entraide (AMIE) qui les installera à Stenay, où ils vivent depuis juillet 2022.
Une grande première pour le maire
C’est donc dans la commune, ce samedi 19 octobre, que Bogdana et Sahib se sont dit “oui” devant leurs proches, Bernard, Julien mais aussi Valeria, la première fille de Bogdana, venue spécialement de Kiev pour ce mariage. célébrée par le maire, Stéphane Perrin, qui n’avait « jamais eu le plaisir d’épouser une personne azérie (NDLR : nationalité de Sahib) ».
En effet, le jeune marié, qui travaille désormais à la scierie Beauclair, est né à Bakou, en Azerbaïdjan, ce qui lui a notamment permis de quitter l’Ukraine trois mois après le début de l’invasion russe. Son témoin n’était autre que leur voisin de la rue Gounod, le pétillant Philippe-Michel Pécheux, tandis que Bogdana, couturière à Étoffe Meuse, était accompagnée de son supérieur, Ruzan Pashinyan, qui assurait également la traduction.
” Merci beaucoup “
Même si Layla s’en est facilement sortie, la barrière de la langue a quand même freiné le couple qui a donc manifesté sa profonde gratitude en adressant des regards émus teintés de « merci beaucoup ».
Après la cérémonie et un petit concert de cor dans les rues de Stenay, le cortège s’est rassemblé dans un garage reconverti du quartier pour poursuivre la fête autour de Bogdana et Sahib. « Vous n’êtes là que depuis deux ans mais ça fait déjà deux belles années », sourit Stéphane Perrin, qui voit leur histoire comme « un voyage d’espoir, de demain et d’après-demain. » Vive les mariés ! Et vive la paix.
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