Écrit par Alexandre Plumet et Florian Roulies
Ce week-end des 19 et 20 octobre, la France se met au rose en soutien aux femmes atteintes d’un cancer du sein. En Aquitaine, plusieurs d’entre eux racontent leurs histoires de vie et de soins. Ils témoignent d’années difficiles, qui leur ont néanmoins permis de se découvrir et d’apprécier davantage la vie.
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« Au début, on pleure beaucoup. On se dit : pourquoi moi ?raconte Marie-Chantal, diagnostiquée d’un cancer du sein en 2007. Après quinze années d’antécédents médicaux, marqués par de nombreuses récidives, son regard a évolué : «Enfin, je me débrouille plutôt bien avec ce cancer.» Preuve en est, malgré une opération récente, le septuagénaire revient tout juste d’un voyage au Monténégro avec un club de marche. “C’était mon rêve”» confie-t-elle, le sourire aux lèvres, quelques jours avant de participer aux marches solidaires d’Octobre rose.
« La majorité des femmes touchées par le cancer du sein souhaitent tourner la page une fois guéries.notes Briac Levaché, oncologist in Périgueux, in Dordogne. Alors ils ne parlent pas de leurs expériences. Les femmes qui en parlent, à l’inverse, sont celles qui souffrent encore du cancer, poursuit le professionnel de santé. J’aimerais que chacun puisse s’exprimer, être entendu. Le cancer est un événement majeur de la vie que nous pouvons surmonter.
Pour accompagner les femmes dans leur parcours médical, notamment lorsqu’il s’agit du cancer du sein, les professionnels de santé travaillent autant que possible main dans la main, qu’ils soient médecins, psychologues, sexologues ou sophrologues. Ce « alliance thérapeutique » permet aux femmes, selon Briac Levaché, d’être « parfaitement informé sur la maladie, son évolution et sa gravité, mais aussi sur le parcours médical qui va suivre et comment la vivre au mieux. »
L’équipe soignante est comme une locomotive à laquelle s’accroche chaque patient.
Briac LevachéOncologiste
Badia a particulièrement apprécié cette approche dans sa guérison. Elle aussi a reçu un diagnostic de cancer du sein. « J’ai rencontré trois professionnels au sein d’un comité. Il y avait un gynécologue, un oncologue et un radiothérapeutedit le quinquagénaire. Ils m’ont dit ce que j’avais et les démarches que je devais faire. Ce n’était pas une annonce dommage, ils m’ont simplement mis face à mes responsabilités. Je ne me sentais pas victime et j’aimais ça.
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Avec le recul, Badia sait que ses activités l’ont aidée dans son parcours de soins. “Mon métier m’a toujours appris qu’il faut collaborer, explique le coach et entrepreneur. Les médecins prennent soin de moi et, pour ma part, je prends soin de mon corps et de mon esprit pour résister aux traitements »continue-t-elle. Sommeil, alimentation, activité physique et spirituelle… Badia a opté pour un mode de vie irréprochable. Elle se souvient : “Même après mes chimiothérapies, qui m’ont laissé à plat, j’ai toujours fait vingt minutes de yoga.”
“Enfin, je suis heureuse d’avoir vécu ce cancer du sein”confie Badia. Et pour elle, les raisons sont nombreuses. «Déjà, j’ai changé physiquement et je m’apprécie davantage aujourd’hui. Mon identité a également évolué : je m’affirme davantage et j’écoute mes besoinscontinue-t-elle. Avant de conclure : Aujourd’hui, j’ai pris du recul sur la vie et je sais ce que j’en attends. Ce qui est sûr, c’est que je l’apprécie davantage.