Audit réalisé après le fiasco ArriveCAN

Audit réalisé après le fiasco ArriveCAN
Audit réalisé après le fiasco ArriveCAN

(Ottawa) Plus de 8 000 contrats totalisant 567 millions de dollars ont été attribués à des consultants par le ministère des Affaires étrangères au cours des cinq dernières années. C’est ce que révèle un audit réalisé dans la foulée de la polémique sur le recours aux services du cabinet McKinsey. Les marchés attribués à l’extérieur sont scrutés à la loupe par les élus depuis le fiasco financier deArriveCAN.

«Je veux juste préciser que le ministère des Affaires étrangères n’a attribué aucun contrat à McKinsey», a déclaré Daniel Pilon, directeur général de la planification des locaux nationaux à la division des achats et de la gestion des actifs du ministère.

Il était l’un des trois responsables qui ont été confrontés à une avalanche de questions de la part d’élus mercredi au comité des opérations gouvernementales de la Chambre des communes.

“D’un autre côté, nous faisons appel à des consultants experts et nous passons des contrats avec des consultants, cela fait partie de nos transactions contractuelles régulières”, a-t-il ajouté. Il s’agit souvent d’un besoin d’expertise sur des questions très compliquées et complexes dans nos domaines mondiaux. »

La valeur de ces 8 000 contrats atteint 567 millions de dollars sur cinq ans, soit environ 110 millions par an alors que le budget annuel du ministère des Affaires étrangères dépasse les 9 milliards. Le ministère compte au total 170 missions à l’étranger.

L’audit visait à déterminer que les contrats attribués aux consultants sont conformes aux règles. Un échantillon statistique de 100 contrats sur les 8 000 conclus entre avril 2018 et juin 2023 a été tiré au sort. Parmi eux, 19 n’étaient pas entièrement conformes aux Loi sur la gestion des finances publiques.

Par exemple, une employée du ministère qui offrait également des services de mentorat en dehors de ses fonctions régulières a elle-même signé le contrat de moins de 5 000 $ dont elle a bénéficié financièrement.

« N’est-ce pas un conflit d’intérêts ? », a demandé le député conservateur Kelly Block, en faisant référence à David Yeo, cet ancien employé du ministère de la Défense nationale qui a travaillé à la fois comme fonctionnaire et comme consultant auprès de son entreprise Dalian. Il n’avait pas déclaré son conflit d’intérêts à son employeur.

«Selon les règles, cette employée n’aurait pas dû signer le contrat parce qu’elle en a bénéficié», a reconnu Shirley Carruthers, sous-ministre adjointe et directrice générale des finances du ministère. « Il n’y avait pas de mauvaise intention, mais plutôt une erreur administrative. »

Le sous-ministre n’a pas été en mesure de préciser combien d’employés sont en situation de conflit d’intérêts aux Affaires étrangères.

«C’est problématique qu’on ne puisse pas se tourner à l’interne», a soutenu la députée bloquiste Andréanne Larouche.

“En général, le ministère fait appel à des consultants pour les situations où il n’y a pas suffisamment de ressources”, a expliqué Mme.moi Carruthers. Elle a donné l’exemple des technologies de l’information. « De temps en temps, nous manquons de ressources pour mettre en œuvre les nouveaux systèmes ou pour faire des choses vraiment nouvelles sur le terrain », a-t-elle expliqué.

L’autre raison est dans le cadre de projets à court terme. « Du point de vue de l’optimisation des ressources, il ne serait pas logique d’embaucher du personnel à temps plein pour effectuer ce travail. »

L’audit ne précise pas combien de contrats ont été attribués à GC Strategies, Dalian ou Coradix, trois sociétés liées à l’application ArriveCAN dont les importants dépassements de coûts ont fait la une des journaux.

Des problèmes d’interprétation perturbent le comité

La plupart des chaises étaient vides autour de la table du Comité des opérations gouvernementales mercredi à l’exception des trois témoins qui avaient pris la peine de venir répondre en personne aux questions des élus, du président du comité, de la greffière. et du personnel de soutien. Les autres élus se sont tous connectés à distance, ce qui a donné du fil à retordre aux interprètes. La commission a dû être interrompue à de nombreuses reprises car la mauvaise qualité de la connexion internet de certains députés avait un impact sur la qualité sonore. Le chien de la députée Bonita Zarrillo a même été entendu aboyer alors qu’elle essayait de lui poser des questions. Les interprètes ont le droit de refuser lorsqu’un risque pour leur santé auditive est présent. Une décision récente du Code du travail a reconnu le danger que représente pour l’audition l’exposition au feedback [retour de son]. Les travaux parlementaires ont ensuite à peine repris après une semaine dans la circonscription suite à la mise en œuvre de mesures d’atténuation par la Chambre des communes. Il n’en reste pas moins que le parlement hybride apporte son lot de défis pour ces travailleurs de l’ombre.

 
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