Novembre 2020, le « professeur » Michel Desjoyeaux nous donne une leçon d’histoire concernant les projets des vainqueurs du Vendée Globe. Passons à PRB, double vainqueur du Vendée Globe avec notre professeur en 2000-2001 et Vincent Riou en 2004-2005.
Résumé :
SAMEDI 10 FÉVRIER 2001. Michel Desjoyeaux franchit la ligne d’arrivée après 93 jours et 4 heures de course. Un tour marqué pour Mich’ Desj’ par des batailles successives avec Yves Parlier, Roland Jourdain, son démarreur électrique (remplacé par un système de retour d’écoute de grand-voile !) puis Ellen MacArthur.
MERCREDI 2 FÉVRIER 2005. Vincent Riou entre dans la légende en 87 jours, 10 heures et 47 minutes, améliorant le temps de référence de près de six jours avec le même bateau, mais avec seulement sept heures d’avance sur son poursuivant Jean Le Cam ! Cette victoire est la deuxième consécutive de ce plan Finot/Conq sur le Vendée Globe.
LE DUOT FINOT/CONQ RECIDIVEt encore avec le PRB construit chez MAG en 1999. Nous sommes après Vendée 96. » Nous avons l’obligation d’avoir des voiliers plus stables« . La quille réglable est spécialement conçue pour cela, elle augmente le couple de redressement, apporte plus de sécurité, mais nécessite l’ajout d’une dérive. A noter que Christophe Auguin, après le Vendée Globe, a fait installer deux petits ailerons asymétriques devant le mât qui font office de foils…
Dans ce début 2000deux religions règnent en IMOCA : d’un côté, « quilles fixes, ballasts ou encore gréements basculants (Sodebo) et construction légère » ; de l’autre, « des quilles inclinables, des ballasts plus petits et des constructions plus lourdes ». PRB est de la deuxième famille, avec une quille inclinable à 35°, plus souple d’utilisation, et aussi plus sûre.
Les drames de 1996 sont passés par là ! ” Avec mon sponsor PRB un peu traumatisé après avoir failli perdre Isabelle Autissier, il fallait jouer la sécurité. L’IMOCA a également insisté et il y a eu une prise de conscience collective. Je voulais aussi des safrans interchangeables et relevables sur PRB ; des fusibles étaient nécessaires sur ces appendices pour ne pas risquer un abandon pour cause de casse. Aujourd’hui, c’est devenu un argument de performance, mais là n’était pas l’enjeu initial« . PRB dispose donc d’un rouf plus grand, d’un couple de redressement bien meilleur.
En même temps la concurrence est rude, la chasse au poids continue. ” J’adopte pour la première fois les enrouleurs sur un monocoque autour du Globe avec un étai fixe en Kevlar. Facnor accepta de me suivre ; Proful, alors leader, n’osa pas. Le facteur de gain de poids était de 3 ! Je prends onze voiles, toutes retenues par des crochets. » A noter également : une cellule de vie centrale, mais sur cardan.
Dans 2004, Vincent Riou je pars avec ça IMOCA couronné de victoire. Equipé de ballasts neufs, d’un moulin à café mais réduit de plusieurs treuils. Il conserve en revanche sa dérive unique et son gréement classique tandis que les nouveaux IMOCA utilisent des dérives asymétriques et des mâts maintenus par des stabilisateurs. Le gréement dormant textile est de plus en plus répandu. PRBdans 2004n’est pas tout à fait représentatif de l’évolution des IMOCA, hormis ses safrans relevables qui se sont généralisés dans l’ensemble de la flotte moderne.