Entretien
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Directrice du Comité contre l’esclavage moderne, Franceline Lepany détaille les obstacles à l’identification des cas de traite des êtres humains et aux enquêtes sur les employeurs impliqués.
Petit à petit, ils sortent de l’ombre. Mais aujourd’hui encore, ils font face à une démarche judiciaire semée d’embûches pour obtenir réparation. Le nombre de victimes de traite et d’exploitation des êtres humains recensées en France a augmenté de 6 % entre 2022 et 2023, selon deux services dépendant du ministère de l’Intérieur. Alors que Libération publie une série d’enquêtes sur les esclaves féminines des diplomates des ambassades parisiennes, explique la directrice du Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), Franceline Lepany. Libération le cadre juridique de la traite des êtres humains et ses limites.
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Comment s’appelle la traite des êtres humains ?
Il faut comprendre la distinction : l’esclavage moderne est une réalité sociale, économique et culturelle. Un phénomène social. La traite des êtres humains est l’infraction pénale qui lui correspond. À la fin des années 1990, une prise de conscience a commencé à émerger au niveau national et international sur la mondialisation, et notamment sur les liens entre notre économie et des pays qui n’avaient pas les mêmes normes en matière de travail. C’est dans ce contexte que le Protocole de Palerme est entré en vigueur en 2003. [trois ans après son adoption par l’Assemblée générale des Nations unies, ndlr]. Il définit pour la première fois la « traite des personnes ». Ainsi, le projet compile trois choses : une action (le re
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