Soussac est un village de 200 âmes situé dans le secteur de l’Entre-deux-Mers, à deux pas de Saint-Foy-la-Grande, Sauveterre, Pellegrue et Langon. Jusqu’à récemment, la commune était dépourvue d’activité commerciale : l’épicerie qui se trouve presque en face de la mairie, longtemps tenue par la famille Comin, était fermée depuis des années.
Mais depuis le 24 septembre, ladite épicerie a repris des couleurs. C’est ici que le syndicat vigneron L’Esprit – basé dans la commune et spécialisé dans la vente de capsules – a ouvert sa boutique vitrine. « Entre la prise de décision, la conception et les travaux, c’est un projet qui a pris deux ans », explique le président Didier Roussel. « Le premier objectif de la manœuvre est de donner une visibilité supplémentaire aux vins de nos adhérents », explique-t-il. Sachant que le vigneron Esprit regroupe quelque 200 producteurs situés sur les appellations Entre-deux-Mers, Saint-Émilion, Sainte-Foy Côtes de Bordeaux et Bergerac.
Une initiative certes pas des plus simples, mais bienvenue en ces temps. « Souvent, les gens n’osent pas se rendre dans les propriétés de peur de déranger le vigneron, surtout lorsqu’il s’agit d’acheter une bouteille et non une caisse. Mais il faut que le vigneron vende son vin», explique Laurent Mora, en charge du marketing et de la communication du site.
Du vin et du pain
Aujourd’hui, 53 millésimes sont répertoriés. « Nous pouvons en accueillir jusqu’à 120 », entre rouges, blancs, rosés et crémants. Un joli panel entre les différents cépages, terroirs et savoir-faire des vignerons. Mais le syndicat ne s’est pas arrêté là et a souhaité soutenir le côté cave avec une épicerie à base de produits gourmands. « De l’apéritif au dessert, il y a tout ce qu’il faut pour accompagner le vin. Avec un objectif : miser sur des produits locaux et régionaux », poursuit Laurent Mora. Biscuits pour l’apéritif, pâtes à tartiner, pâtés, foie gras, pâtes, bières du vignoble Boissonneau (Saint-Michel-de-Lapujade)… sont installés sur les différents présentoirs et rayons. Et nous savons que, souvent, un achat en entraîne un autre.
« Comme il n’y avait plus de commerce de proximité, l’idée était aussi d’apporter un service aux habitants de la commune et des alentours ainsi qu’aux personnes de passage », précise Laurent Mora. Symbole de cette envie, le lieu est aussi un dépôt de pain. « Là aussi, il n’y avait plus de boulangerie depuis longtemps. Nous répondons à un besoin et nous envisageons également d’être un relais de colis. » De quoi réjouir les habitants de la commune et raviver des souvenirs. « D’autant que, si des travaux étaient réalisés, les architectes nous ont conseillé de conserver l’aspect général du bâtiment », souligne Didier Roussel. En témoigne le petit carrelage carré du sol de l’atelier, datant des années 1950.
« Comme il n’y avait plus de commerce de proximité, l’idée était aussi d’apporter un service aux habitants de la commune et des alentours ainsi qu’aux personnes de passage »
Le syndicat entend faire vivre le lieu au maximum, des ateliers de dégustation devraient voir le jour. « Et on ne s’empêche pas d’installer des tables dehors au printemps. Là aussi, ce sera un moyen supplémentaire d’être visible », poursuit Laurent Mora.
Par ailleurs, le site a un autre atout dans son sac : des salles de réunion ou des espaces de coworking et des bureaux, « destinés aux travailleurs indépendants, aux entreprises souhaitant réunir leurs collègues ou aux associations à la recherche d’un local. On y trouve une pièce au rez-de-chaussée, une autre à l’étage, ainsi que trois bureaux. L’idée est vraiment de faire d’ici un lieu de vie, de rencontres», présente Laëtitia Laurain, qui s’occupe plus spécifiquement de cette partie (et de la vente de capsules aux vignerons). Les propositions y sont suffisamment attractives.
(1) Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h30