Du vendredi 11 au dimanche 13 octobre se tenait le 24ème marché du Pays de l’Aveyron à Paris, rue de l’Aubrac. A l’initiative de la Fédération des Aveyronnais et d’Ailleurs, 50 000 Parisiens ont participé à l’événement.
« Dans la vallée où serpente le Tarn, Millau se dresse, fière et ardente, son histoire tissée de savoirs anciens, gantiers et pastoraux, entre ciel et chemin. » Vous l’aurez compris, le thème de cette édition était sur le patrimoine immatériel et culturel de la ville de Gant, en vue de son inscription à l’UNESCO.
Vendredi soir, en quittant les ruches du Sud Aveyron, la banda Peña des Abeilles a mis l’ambiance aux sons de Nadau ou je chante. Le lendemain au même endroit, dans la matinée, la communauté aveyronnaise de Paris s’est réunie pour l’inauguration et la coupe du ruban à Laguiole.
Pour l’occasion, un grand comité est présent avec des élus parisiens. Miguel Angel Hildman, délégué permanent de l’Argentine auprès de l’UNESCO, est venu soutenir la candidature Millavoise. Mais aussi Emmanuelle Gazel, Olivier Fabre, Nadia Bedar, directrice du projet, et le médaillé paralympique Elie de Carvalho ont fait le déplacement. Sur scène, la maire de Millau a réitéré son engagement : « Le premier élément de cette candidature est de fédérer tous les acteurs de cette filière, de la ganterie et autour d’elle, la filière ovine ».
Olivier Fabre a rappelé l’échéance à venir « En mars 2025, la France choisira son nouveau dossier, il y a un dossier choisi tous les deux ans. Nous espérons, avec le Ministère de la Culture et le Président de la République, sensibiliser ces derniers et que ce sera leur choix. ». S’en est suivi une présentation des stands où le paracycliste millavoisien Elie de Carvalho a montré ses autres multiples talents, filant l’aligot parfaitement comme un professionnel : “Je suis très attaché à ma ville et très fier de rapporter une médaille pour l’Aveyron”tout en étant félicité par Anne Hidalgo, maire de Paris.
L’union sacrée
En un siècle, le nombre de gantiers millavoises est passé de 67 à 5. Pour valoriser ce savoir-faire, un stand sur le marché était dédié à la filière millavoise. A l’entrée, Manon Cabrol, une Millavoise installée à Paris depuis deux ans, designer et styliste, a informé les curieux : « Le savoir-faire n’est pas suffisamment mis en avant. La candidature me tenait à cœur, c’est pourquoi je participe à ce genre d’événements, comme l’Assemblée nationale ou le Mobilier national.
Le principe du stand est de fédérer une filière présente depuis 750 ans, réunissant 8 000 travailleurs dans six départements occitans. Tous les métiers sont représentés, de l’élevage, en passant par la transformation jusqu’aux finitions avec fabrication. Et plusieurs personnalités liées à ce savoir-faire sont présentes. Loïc Romiguier, du Sac du vieux berger et son petit mouton miniature en laine, qui ont eu beaucoup de succès. Aubrac Bottier exposait ses chaussures en cuir.
Des pièces que de nombreux passants auraient aimé acquérir. Pour s’amuser, un atelier d’assemblage de petites vaches en cuir a été aménagé pour les enfants. Bleu de Chaude proposait également des chutes de cuir, pour le plaisir tactile et olfactif des visiteurs. La Maison Fabre a exposé différents gants, d’apiculteur, d’escrimeur, le modèle Larzac et le Florac en partenariat avec la Maison Tufféry.
Enfin, ce qui constitue une charge financière et un déchet, la laine, retrouve une nouvelle vie. Jean-Philippe Lignon de la filature Colbert a présenté les différentes transformations possibles : en paillis, en isolant et plus tard en fil. Un savoir-faire et des produits qui ont retenu l’attention de la mairie du 12ème arrondissement, pour ses jardins.
Vous l’aurez compris, Millau a su profiter de cette belle vitrine pour faire connaître sa culture, et le travail de toute une filière, pour la faire vivre. Et les choses ne vont pas s’arrêter là, conclut Olivier Fabre : « Nous avons des réunions qui sont enregistrées avec nos parlementaires du ministère de la Culture avec la commission PCI. La bonne surprise du jour : une rencontre aura lieu avec Madame la Ministre Rachida Dati, le 23 octobre ! Le 25 octobre, je vois le Président de la République à l’Elysée, la Maison Fabre a été lauréate du Grand Salon du Made in France.
Direction le sud
Il suffit de regarder les éditions défiler pour s’en rendre compte, les producteurs du Sud Aveyron sont de plus en plus nombreux rue de l’Aubrac, pour le plus grand plaisir des visiteurs ! Chaque année, de nouveaux enfants arrivent dans la capitale. Pour commencer, Rémylie Pâtes aux cinq variétés : tortilettes, macarinettes, girouettes, coquillages et oreillettes. Installés entre Rougier de Camarès et les Monts de Lacaune, à Combret, Emilie et Rémy Puech ont cherché à diversifier leur activité de producteurs de lait de brebis.
Plus au nord, à Ségur, Lo Cantou de Bastien connaît un immense succès pour sa première. Seul producteur d’agneaux sur le marché, il s’est fait remarquer le vendredi où son stock s’est envolé : “En une journée, j’ai vendu 18 agneaux, l’année prochaine il m’en faudra au moins 45 (rires).” Issu d’un milieu non agricole, il a repris l’exploitation familiale en 2021. Depuis, le jeune homme s’efforce de maintenir au maximum la vente directe, étant un habitué des marchés de l’Aveyron. Avec sa voisine Sonia, il a également imaginé ses lentilles et son huile de colza, 100% Lévézou et production biologique.
Restons dans le coin, chez l’un des chefs les plus connus du département, basé à l’Hôtel du Viaur et au Big Gachou, Sébastien Gaches s’est envolé pour la capitale avec sa femme Carine et Potions d’Oc. Cette année, les Ségurois ont lancé leur propre Gentiane Gachiana avec la jeune distillerie Pont-de-Salars.
Le Lévézou étant toujours debout, descendons vers Millau, avec Céline Gautier. Le céramiste a présenté des carreaux muraux, des bols et des badges aux motifs rappelant la peinture de la Vague de Hokusai. Remontons le Tarn pour arriver à Boyne, où tous les vins rouges, des cuvées Balancelles et Isaia, sont entièrement épuisés. Encore un marché réussi pour Ludovic Bouviala, et le Domaine du Vieux Noyer, qui a eu le plaisir de retrouver son cousin Elie de Carvalho sur son stand. Enfin, pour rendre la vie plus agréable, les fromages du pays étaient présents avec l’entreprise Fromabon du Larzac, la fromagerie Cabasses de Verrières et les différentes maisons de Roquefort. Les Seguin de la ferme du même nom, habitués du marché, sont venus en famille avec un « besoin de contact humain ».
The Paris-Millau Association
C’était leur moment ! Les membres de l’association ont pu présenter leurs activités sur leur marché. Depuis 1908, les générations se sont succédées pour accueillir les Sud-Aveyronnais, qu’ils soient de passage ou résidant dans la capitale. Visites culturelles, réception à l’Assemblée et au Sénat, apéritifs, quine, galette des rois, les événements ne manquent pas pour fédérer les Millavois.
Cette année, l’Oustal, cet immeuble réservé aux Aveyronnais de 18 à 28 ans, aux loyers modérés, a vu plusieurs jeunes de la ville de Gant rejoindre ses murs. Plusieurs ont exprimé le souhait de rejoindre l’Association, avec leurs aînés. De quoi ravir Claire Calmels, la présidente originaire de Saint-André-de-Vézines et son cabinet. Le Marché a également été l’occasion d’échanger avec les exposants du sud du département, mais aussi Emmanuelle Gazel et Olivier Fabre. Ainsi que d’évoquer plusieurs événements à organiser, que ce soit à Millau ou à Paris.
Côté agenda, le 20 octobre, L’Amicale organise une sortie sur le thème Révolution française – Restauration dans le quartier de la Madeleine (sur inscription). Un apéro jeune millavois sera organisé avant la fin de l’année. Pour adhérer à l’Amicale Paris-Millau, il suffit de contacter [email protected] et retrouvez-les sur Facebook et Instagram.
