« Des habitudes se sont formées, les gens sont plus attentifs »

« Des habitudes se sont formées, les gens sont plus attentifs »
« Des habitudes se sont formées, les gens sont plus attentifs »

Un simple geste et elle apparaît. L’électricité est devenue tellement banale dans notre quotidien qu’on n’en voit presque plus… sauf peut-être quand vient le temps de payer les factures. Pourtant, de nombreux chantiers et chantiers existent, en région et dans le département, autour du réseau. Explications avec Jérôme Rieu, délégué RTE pour le Sud-Ouest.

Parlons consommation électrique : où se situe le département des Landes par rapport au niveau national ?

Les Landes s’inscrivent dans la tendance nationale. En 2023, on observe une baisse de la consommation de 3,2% en par rapport à 2022. Dans les Landes, elle est de 3,4%. Cela fait suite à la tendance amorcée à l’hiver 2022-23, où la sobriété était imposée à tous, le tout dans un contexte économique dégradé et des prix élevés.

Cette nouvelle baisse démontre surtout que des habitudes ont été adoptées : les gens sont plus attentifs, veillent à éteindre les lumières, baissent leur chauffage. Les Français ayant constaté cela dans leurs factures, et voyant que ce n’était pas si compliqué à faire, ils ont poursuivi leurs efforts.

Les Landes produisent de l’électricité, notamment grâce au développement du photovoltaïque. A quel niveau se situe cette production et est-elle suffisante aux besoins du département ?

Première chose : la production d’électricité a augmenté de 4,87% par rapport à 2022. Ici, c’est principalement dû au développement des parcs photovoltaïques, qu’il s’agisse de centrales électriques ou d’installations chez les particuliers. A tel point que les Landes sont à la pointe de la production en Nouvelle-Aquitaine : en 2023, 1,7 térawattheure ont été produits dans le département… qui en consomme 3,69. Les Landes couvrent globalement un peu moins de la moitié de ses besoins en électricité.

Cette baisse de consommation pourrait-elle peser sur les investissements futurs ?

La baisse de la consommation en 2023 ne nous amène pas, au contraire, à tempérer nos investissements. Ces éléments sont très importants et le deviendront de plus en plus dans les années à venir. La baisse de consommation nous a aidé lors de l’hiver 2022-23 lorsqu’il y avait des tensions sur le réseau, mais aussi à atteindre nos objectifs climatiques et de neutralité carbone.

Vous dites que les investissements seront plus importants dans les années à venir. Quels sont-ils?

Elles sont de trois types : d’abord, il faut renouveler et réhabiliter le réseau existant, parfois en le restructurant. Nous avons de nombreux projets de ce type dans les Landes, comme la disparition d’une ligne 63 000 volts construite en 1948. Ensuite, il y a le programme autour de l’intégration des énergies renouvelables. Concrètement, lorsqu’une centrale photovoltaïque est créée, il faut qu’elle soit reliée à une station. Parfois, la gare la plus proche ne suffit pas et il faut en construire de nouvelles. Il y en avait 32 cette année en Nouvelle-Aquitaine.

Et le dernier ?

Il s’agit du projet qui concerne l’interconnexion avec l’Espagne sur le golfe de Gascogne, entre Bilbao et Bordeaux, avec un petit détour terrestre entre Seignosse et Capbreton. C’est un très grand projet pour nous.

Un gros projet qui fait couler beaucoup d’encre et qui fait qu’une certaine partie de la population devient résistante. Cela dénonce des risques pour la santé et l’environnement. Que dois-tu répondre ?

Tout d’abord, nous devons nous rappeler pourquoi nous réalisons ce projet. C’est un enjeu de transition énergétique. Nous avons des débats et des discussions depuis plus de cinq ans, mais des inquiétudes continuent de s’exprimer. Nous continuons donc à enseigner. Non, il n’y a aucun risque pour la santé puisque les champs magnétiques émis par cette connexion sont infimes : par rapport aux limites réglementaires, et aussi par rapport à ce qui est émis par les objets du quotidien, comme un vélo électrique. ou un aimant sur un réfrigérateur.

Quant à l’impact sur l’environnement, nous prenons le maximum de mesures pour qu’il soit le plus faible possible, sur terre comme en mer. C’est ce que nous démontrons lors des comités de suivi auxquels nous avons participé sous l’égide de la préfecture, où nous sommes très contrôlés par les services de l’État et les associations.

Au final, quelle est l’enveloppe allouée à ces investissements ?

On ne peut pas donner de chiffre précis pour un seul département car, bien souvent, les projets en concernent plusieurs à la fois. Nous avions dit que nous allions investir 5 milliards d’euros d’ici 2030 en Nouvelle-Aquitaine. Le département des Landes aura une place importante au cœur de ce programme d’investissement. Un autre rendez-vous nous attend puisque, début décembre, nous présenterons le plan décennal de développement du réseau qui précisera également tout ce que nous ferons jusqu’en 2040.


Jérôme Rieu.

RTE

 
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