FCO-8, les éleveurs ovins et bovins de Haute-Loire réclament un fonds d’urgence

FCO-8, les éleveurs ovins et bovins de Haute-Loire réclament un fonds d’urgence
FCO-8, les éleveurs ovins et bovins de Haute-Loire réclament un fonds d’urgence

Face à l’impact dévastateur de l’épidémie de FCO-8 sur les troupeaux de moutons et de bovins Haute-Loireles éleveurs se mobilisent. Retour sur une manifestation qui a rassemblé des centaines de professionnels agricoles devant la préfecture.

Mobilisation des éleveurs : un cri d’alarme à la Préfecture

Un mini-parc occupé à deux mouton installé devant le portail du préfecture au Puy-en-Velay, des panneaux renversés de nombreuses municipalités attachés aux portes et une remorque de laine de mouton déversée à proximité. Vendredi 11 octobre au matin, les éleveurs ont exprimé leur mécontentement et leur inquiétude devant le représentant de laÉtatrépondant ainsi à un appel à mobilisation lancé par le FDSEA et le Jeunes agriculteurs de la Haute-Loire.

Le fonds d’urgence de 75 millions annoncé par le Premier ministre la semaine dernière est destiné uniquement à FCO-3 et ne concerne pas les éleveurs du département impacté par la FCO-8» – Anthony Fayolle, secrétaire général de la FDSEA.

« Le fonds d’urgence de 75 millions annoncé par le Premier ministre la semaine dernière est alloué uniquement aux FCO-3 et ne concerne pas les éleveurs du département impacté par la FCO-8c’est pour cela que nous sommes là aujourd’hui » a rapporté Anthony Fayolle, secrétaire général de la FDSEA, à l’issue de la cellule de crise qui se réunit chaque semaine à la Préfecture depuis fin août.

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Une surmortalité alarmante du bétail

Le FCO-8 continue de frapper durement le département avec 907 foyers déclarés, dont 499 ateliers bovins et 409 ateliers ovins (chiffres du 11 octobre). La présidente du FDO, Véronique Roux, rapporte, chiffres à l’appui, un surmortalité dans les troupeaux de Haute-Loire : « pour la période du 1est De juillet au 8 octobre 2024, il y a un delta de 8 000 moutons morts et 460 bovins décès, par rapport à la même période en 2023. La MSA Auvergne a traité 250 dossiers nécessitant le paiement de cotisations et suit de près une trentaine de situations difficiles. La virulence du sérotype 8 (suite à une mutation de virus) ont surpris les éleveurs très déçus par les récentes annonces faites par les représentants du gouvernement lors du Sommet de l’élevage.

Le coût de vaccin L’opposition au FCO-8 n’est pas soutenue contrairement à celle du FCO-3″ – Nicolas Merle, président de la FDSEA.

À ce jour, “le coût de vaccin contre FCO-8 n’est pas supporté contrairement à celui de FCO-3. Nous demandons qu’on s’en occupe et que les pertes directes et indirectes des éleveurs soient compensées. Nous sommes ici pour alerter le gouvernement et le Premier ministre de l’urgence de la situation. Le risque à long terme est la disparition des élevages ovins qui entraînera la disparition du pâturage et donc le développement des broussailles et de la sauvagerie de nos territoires. explique Nicolas Merle, président de la FDSEA. « Et si aujourd’hui on ne fait rien pour dédommager ces éleveurs, demain beaucoup d’éleveurs ne seront plus là. Il est important que le gouvernement réponde à nos attentes » adds JA president Julien Duplomb.

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Solutions attendues : un appel à l’État

Les éleveurs demandent à l’État d’agir rapidement pour aider les élevages touchés par la crise. FCO-8. Ils réclament notamment :

  • Le gratuit vaccin contre FCO-8.

  • Le paiement immédiat des aides de la PACy compris pour les opérations contrôlées.

  • L’annulation des chèques CAP pour les exploitations agricoles impactées.

  • Une réévaluation du FMSE (Fonds National de Mutualisation des Risques Sanitaires Agricoles), jugé insuffisant au vu des pertes subies.

Alors que le MHE se rapproche dangereusement de la Haute-Loire, tout comme le FCO-3, la profession agricole demande l’extension de la gratuité du vaccin MHE à l’ensemble du département et, pour venir en aide aux exploitations impactées par le FCO-8, elle prétend « le versement sans délai des aides de la PAC, y compris pour les exploitations contrôlées, ainsi que la suppression des contrôles de la PAC pour les exploitations concernées par le FCO ».
À ce jour, le seul appareil d’aide dont peuvent bénéficier les éleveurs, c’est le FMSE (Fonds National Agricole de Mutualisation des Risques Sanitaires et Environnementaux) qui doit être mis en place dans les prochains mois mais dont le budget n’est pas du tout en adéquation avec le volume des pertes subies par les élevages. Les éleveurs demandent donc que des fonds supplémentaires soient alloués au FMSE ou dans le cadre d’un fonds d’urgence, comme ce qui est proposé pour le FCO-3.

Témoignages d’éleveurs : pertes humaines et financières

J’ai perdu non seulement les moutons mais aussi les agneaux… Je n’avais pas vacciné mon troupeau contre le FCO-8» regrette Anthony Aurelle, éleveur de moutons.

Après des semaines de combat contre le FCO-8, le morale et la motivation diminue dans les exploitations agricoles. Ce 11 octobre, les témoignages ont plu comme Anthony Aurelle, installé en 2021 à Polignac avec un troupeau de 400 brebis BMC et quelques noires du Velay : « J’avais au total 50 animaux morts, dont dix au combat et une quarantaine qui devaient agneler. J’ai donc perdu non seulement les brebis mais aussi les agneaux… Je n’avais pas vacciné mon troupeau contre le FCO-8 l’année dernière la maladie était en Aveyron et nous avions peu d’informations et surtout aucune consigne précise” explique-t-il, affirmant que cet hiver il vaccinera ses animaux contre le FCO-8 et le FCO-3.
Les troupeaux de moutons sont loin d’être les seuls à être la cible du virus ; le bétail paie également un lourd tribut. C’est justement le cas de David Mallet vivant avec son frère

La baisse de la production laitière est également un coup dur. Chaque vache produit désormais 3 litres de moins par jour, et la production n’augmentera pas chez Sébastien, éleveur.

Sébastien à St Julien Chapteuil avec 60 mères de bovins laitiers et volailles : « Le FCO-8 a provoqué la mort de 10 génisses, dont 8 d’un an. Et ce fut une mort très rapide, en seulement 24 heures. Leur premier pâturage leur fut fatal ! Cependant, nous avons essayé d’agir avec antibiotiques et anti-inflammatoiresmais ces traitements n’ont pas fonctionné. Ensuite, nous avons ramené toutes nos vaches.. Aux pertes d’animaux s’ajoute une baisse de la production laitière, que David estime à environ – 3 litres par vache et par jour ; ce qui occasionne d’énormes pertes d’un point de vue financier au bout de plusieurs mois. “Et comme ce sont des vaches gestantes, une fois que leur production de lait diminue, elle n’augmente pas par la suite” il s’inquiète.

Un appel à l’action avant la disparition des fermes

Alors qu’environ 15% du cheptel ovin a disparu en Haute-Loire à cause de ça épizootiquela profession attend désormais un soutien de l’État à la mesure de la crise sanitaire vécue.

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