“Il y a un large réservoir d’audiences à conquérir”

“Il y a un large réservoir d’audiences à conquérir”
“Il y a un large réservoir d’audiences à conquérir”

Depuis 2005, ce festival parcourt les villes du Mahor, pour présenter des musiques d’origines hétérogènes, issues d’un mélange de traditions africaines du XVIe au XIXe siècle pratiquées par les esclaves, et de méthodes instrumentales harmoniques inventées en Europe.

Le festival tend à « rompre avec la standardisation de la musique »

Bien que le festival existe depuis 2005, il a notamment connu quelques périodes d’absence, notamment lors de la crise sanitaire du Covid-19, pénalisant largement le secteur culturel. Depuis, le Maoré Jazz Festival a été créé un véritable nom dans le paysage culturel mahorais, au point de s’imposer comme l’un des événements musicaux incontournables de l’île. Pour ses organisateurs, ce festival vise à « sortir de l’ordinaire » et à « rompre avec la standardisation de la musique » en proposant des expériences musicales « résolument tournées vers la diversité. »

Le titre « Mtrumama Karemwa » de Saandati Moussa est devenu un hymne incontournable pour la cause des femmes à Mayotte

Aujourd’hui, sa renommée dépasse largement les frontières du département. L’objectif ne répond pas seulement à la nécessité de faire vivre le jazz dans les rues de Mayotte, mais de proposer de nouvelles ouvertures et des compléments indispensables aux pratiques musicales existantes, tant pour le public que pour ses musiciens, en enrichissant les musiques de l’Océan Indien. .

Une étiquette élitiste, injustement attribuée

A Mayotte, la place du jazz est encore embryonnaire, comme le décrit Ismaël Kordjee, organisateur de l’événement. Pour cela, l’un des principaux enjeux du festival consiste avant tout à « débarrasser le jazz de son étiquette élitiste verser changer son image, car le jazz souffre encore d’un manque de visibilité, et parfois même d’une image un peu négative, car il a une connotation élitiste. Cette réputation est une des raisons des difficultés à pérenniser le festival et à diversifier ses sources de financement.

Grâce à un langage absolument moderne, Mikidache bouscule les codes tout en préservant son identité indo-océanique, dans un esprit d’appartenance régionale commune ouverte sur le monde.

Pourtant, l’expert musical est catégorique. « Il y a un large bassin de publics à conquérir », à commencer par les jeunes. Le festival Maoré Jazz a pour ambition de devenir un tremplin, de révéler des talents cachés chez les jeunes du département, amateurs de musique ou de chant, traditionnels comme modernes, mais aussi de s’inscrire dans une stratégie de développement de la musique au sein du département et dans l’Océan Indien.

Une programmation culturelle fédératrice

Maoré Jazz Festival veut mener des actions culturelles diversifiées au bénéfice du plus grand nombre, en particulier vers des publics éloignés des offres culturelles existantes, comme la réalisation sensibilisation et éducation artistique dans différents lieux du territoire (MJC, cafés, restaurants), renforcer leur présence au sein établissements d’enseignement, engager forte activité autour du processus créatif et des actions culturelles, développant une Programmation « Jeune public » en amont et en préparation du festival, et réalisation partenariats avec les structures socioculturelles du territoire.

Pour démocratiser l’accès au jazz pour tous, 4 concerts sur 5 sont gratuits. Les invitations peuvent être demandées par SMS au n°0639677035 ou par email.

Mathilde Hangard

 
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