les élus se mobilisent dans le Tarn-et-Garonne

les élus se mobilisent dans le Tarn-et-Garonne
les élus se mobilisent dans le Tarn-et-Garonne

l’essentiel
Les élus et techniciens du Tarn et Garonne se mobilisent pour prévenir et sanctionner les décharges sauvages, un fléau coûteux et dangereux pour les communes. Une formation organisée par le Conseil Départemental a regroupé près de 70 élus et techniciens.

Mettez fin aux pollueurs quotidiens. C’est l’objectif partagé par de nombreux élus tarn-et-garonnais, réunis la semaine dernière au Conseil départemental pour une formation dédiée aux déversements sauvages. Cette séance, organisée par le syndicat départemental des déchets (SDD82), avait pour objectif d’accompagner les élus et techniciens dans la maîtrise des enjeux juridiques liés à la gestion des déchets, et surtout de fournir les outils nécessaires pour prévenir, sanctionner et supprimer les dépôts. illégal.

Ce grave problème oblige les communes du département à mettre en place des circuits de collecte supplémentaires pour récupérer les objets encombrants déposés dans la rue ou empilés à l’extérieur des poubelles. Ces dépôts comportent des risques d’incendie, de blessures et d’empoisonnement, en plus de générer des nuisances visuelles et olfactives. Bien que la loi du 15 juillet 1975 interdise le dépôt de déchets, ce phénomène persiste, alors que des solutions de collecte adaptées existent désormais pour tous types de déchets (ménagers, végétaux, encombrants…). Le paradoxe dans le Tarn-et-Garonne réside dans le fait qu’il n’y a jamais eu autant de déchetteries couvrant l’ensemble du département (1 structure pour 9 000 habitants) et de décharges sauvages constatées.

Le président du Conseil départemental Michel Weill a ouvert la semaine dernière la formation « décharges sauvages ».
RD

« De nombreux maires de communes rurales nous racontent chaque semaine des incivilités quotidiennes avec des encombrants jetés par terre à côté des poubelles. Sans police municipale ni gardes champêtres, ils se sentent impuissants pour agir et infliger des amendes », explique Bénédicte Fourquet, directrice. du SDD82 D’autant que cela représente un surcoût pour les communes d’organiser des collectes supplémentaires de ce type de rejets. Le coût de la gestion de ces rejets illégaux est estimé entre 5 et 50 € par habitant et par an. sera déduite de la taxe foncière et de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

Jusqu’à 1 500 € d’amende

Techniciens et élus ont travaillé pendant deux jours sur les aspects juridiques pour signaler les comportements délictueux et sur les bonnes pratiques pour mieux surveiller les zones de dépôt. « Je me réjouis de voir l’engouement suscité par cette formation, avec la présence de 70 élus et techniciens, note Michel Weill, président du Conseil départemental. Cela témoigne de la volonté partagée par tous les acteurs de la région de trouver des solutions. La lutte contre les décharges sauvages ne peut être menée individuellement. Elle repose sur la mobilisation de tous : citoyens, élus et acteurs publics. Du simple mégot de cigarette jeté par terre à un matelas stocké dans la rue, les sanctions financières peuvent varier entre 68 € et 1 500 €. Des montants multipliés par 5 si c’est une personne morale (société ou association) qui est prise sur le fait.

Valérie Hébral, maire de Molières : “Nous sommes en colère et souvent impuissants face à ce manque de civisme”

Valérie Hébral, élue maire de Molières (Tarn-et-Garonne) en 2020, constate chaque semaine des décharges sauvages dans les rues de sa commune. Elle envisage des mesures plus radicales face à ces incivilités.

Valérie Hébral, maire de Molières, s’engage dans la lutte contre les décharges sauvages.
RD

Quels types de déchets retrouve-t-on jetés par terre à Molières ?

Cartons, vieilles canettes, électroménager… la liste est variée et s’allonge chaque semaine. Les objets encombrants peuvent se retrouver juste à côté des poubelles ou des poubelles de tri sélectif même s’ils doivent être déposés gratuitement dans une déchetterie par leur propriétaire.

Comment expliquez-vous une telle attitude ?

Ce sont des gens qui ne veulent pas faire d’effort. Ces mêmes personnes qui jettent des sacs poubelles au pied des containers depuis la fenêtre de leur voiture. Même sortir du véhicule et ouvrir la benne à ordures est trop leur demander. Ces incivilités me mettent en colère et on se sent souvent démuni face à ce manque de civisme.

Pouvez-vous découvrir qui sont les auteurs ?

Très souvent, nous parvenons à trouver dans les déchets retrouvés des indices qui permettent d’identifier les propriétaires. Mais je n’ai pas de policiers municipaux pour faire ce travail et mes agents chargés de ramasser ces encombrants n’ont qu’une journée par semaine pour s’en occuper.

Ne pourriez-vous pas installer des caméras dans les endroits habituellement pollués pour dissuader ces pollueurs ?

Nous y avons réfléchi mais cela nécessite de lourds investissements en connexions Wi-Fi et la réglementation n’autorise pas pour cela de filmer dans l’espace public. En revanche, la loi n’interdit pas l’installation de caméras animalières. Nous étudions cette idée très sérieusement. Cela nous permettrait de retrouver des plaques d’immatriculation… Ensuite d’autres pistes existent.

Lesquels ?

Pourquoi ne pas s’associer à d’autres communes rurales pour partager une brigade verte qui pourrait mener des enquêtes et des amendes. Il faut vraiment inciter les habitants à prendre de bonnes habitudes, à se rendre dans les déchetteries, à mettre leurs déchets dans des conteneurs et non à côté d’eux… Un petit effort citoyen pourrait changer les choses.

 
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