À Pordic (Côtes-d’Armor), un arrêté municipal a été pris il y a 120 ans pour limiter la vitesse maximale des automobiles à 8 km/h.
Bien qu’elle ne soit plus applicable en pratique, cette dernière n’a jamais été abrogée.
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Le 13 heures
Avez-vous déjà essayé de rouler à moins de 8 km/h ? Une équipe de TF1 a relevé le défi à Pordic (Côtes-d’Armor) : c’est long, et quasiment impossible à relever. Très vite, nos journalistes ont largement dépassé les 10 km/h, suffisant selon les archives de cette commune pour les stopper.
« Le décret de 1903 dit que la vitesse dans le centre-ville de Pordic était limitée à 8 km/h, et nous n’avons trouvé aucun décret qui l’abrogeait »explique Floréal Carquès, chef du service de police municipale. « Nous pourrions arrêter les véhicules roulant à plus de 8 km/h », il plaisante.
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Pourtant, aujourd’hui, les agents sont plus indulgents que leurs prédécesseurs, les excès de vitesse étant limités au-dessus de 30 km/h. “On peut contrôler 8 km/h, mais on n’est plus 1903”», s’amuse le policier Bruno Le Coat, interrogé dans le reportage en tête de cet article. L’arrêté à l’origine de cette limitation a été pris par le maire à l’époque où le département ne comptait que 85 véhicules.
« Les automobilistes traversent la ville de Pordic à un rythme désordonné », peut-on lire dans un numéro du journal « La Croix des Côtes-du-Nord », daté de juin 1903. Si cet arrêté n’a jamais été abrogé, il a depuis été remplacé, précise l’actuel maire Joël Batard. « Il y a un certain nombre de coureurs qui pourraient recevoir des amendes. Le dernier document est celui de 2005 qui remplace la vitesse à 30 km/h en centre-ville »» lance Joël Batard, un petit sourire aux lèvres.
À vélo, je dépasse trois fois la limite de vitesse de 1903
Un résident de Pordic
Une nouvelle rassurante pour les automobilistes, ainsi que certains cyclistes. “C’est un vélo à assistance électrique, je roule à 23 km/h, c’est à dire que je dépasse trois fois la limite de vitesse de 1903”, a réagi un passant. D’autres ne s’opposeraient cependant pas à un retour à la lenteur. « On prend plus de temps, on dit ‘bonjour’ à Ginette, les voisins. Alors pourquoi pas, je ne suis pas contre. Je vais aller voir le maire »plaisante un autre, interviewé dans le reportage ci-dessus.