L’avenir des forêts est devenu un enjeu électoral en Colombie-Britannique

À la veille des élections du 19 octobre, le Sierra Club de la Colombie-Britannique visitera l’île de Vancouver, plaque tournante de l’exploitation forestière et des conflits forestiers passés, pour projeter un documentaire forestier pour parler d’une question que de nombreux électeurs considéraient comme d’une importance capitale.

Sylviculture est un documentaire qui suit des travailleurs forestiers, des défenseurs de l’environnement et des membres des Premières Nations.

Sans narrateur, le film offre un regard neutre sur la manière dont les forêts façonnent la vie et explore les moyens d’équilibrer la biodiversité, l’emploi et la réconciliation.

Cette élection est crucialedéclare Jens Wieting, conseiller politique et scientifique principal du Sierra Club, une organisation de conservation et de protection de l’environnement.

Nous espérons que les électeurs penseront au tissu de la vie, à nos forêts et aux droits des peuples autochtones, car tout est lié.

L’élection intervient alors que la province est sous pression pour tenir les promesses faites en 2020 de réformer les pratiques d’exploitation forestière et de protéger la biodiversité.

Le directeur Jean-Philippe Marquis, ancien planteur d’arbres, souhaite que Silvicola encourage la collaboration plutôt que le conflit et fournisse de l’espace où l’industrie et la communauté peuvent se réunir et dialoguer.

Un moteur économique majeur

La foresterie, un pilier économique de la Colombie-Britannique, emploie 56 000 personnes et génère près de 2 milliards de dollars par année. Environ 60 % du territoire de la province est constitué de forêts gérées par l’État, dont 2 000 km² sont exploités chaque année.

Les forêts anciennes, qui représentent 22 % de la récolte annuelle, sont vitales pour le climat et la biodiversité, mais les environnementalistes affirment qu’elles sont exploitées trop rapidement.

Le changement climatique, les incendies de forêt, la volatilité des prix du bois d’œuvre et les tarifs douaniers américains entraînent des fermetures de scieries et des pertes d’emplois, un coup dur pour les communautés qui en dépendent.

Un enjeu électoral

Michelle Roy, militante pour la protection des forêts anciennes du centre de l’île, estime que la foresterie est au cœur de l’élection. C’est la question» a-t-elle déclaré lors d’une projection de Silvicola à Cumberland.

Beaucoup de gens disent que nous devons nous concentrer sur l’économie, mais les deux choses sont actuellement étroitement liées : la crise climatique et l’économie.

Caleb Cohenplanteur d’arbres local et étudiant en foresterie, espère que l’avenir de l’industrie ne sera pas un combat politique. Si les bûcherons veulent que leurs enfants fassent de l’exploitation forestière, nous avons besoin de forêts et de produits fabriqués à partir du bois.a-t-il déclaré.

Le plan présenté par la province en 2020, Un nouvel avenir pour les vieilles forêtsprésente 14 mesures visant à changer la manière dont les forêts anciennes sont gérées. Jusqu’à présent, en quatre ans, seules deux recommandations – la participation autochtone et le report du développement à haut risque – ont progressé.

Jens Wieting du Sierra Club exhorte les électeurs à exiger une action plus rapide, ajoutant que l’exploitation forestière non durable et les impacts climatiques, tels que les incendies de forêt, menacent à la fois les forêts et l’industrie.

Engagement du parti

Le NPD prétend équilibrer la conservation et l’exploitation forestière, avec des plans pour un Fonds de valeur forestière, des règles plus strictes pour les exportations de grumes et un examen de la valeur du bois sur les terres de la Couronne.

Le Parti conservateur propose une refonte du secteur afin d’éviter les fermetures de scieries, de redéfinir les zones de récolte, d’ajuster les droits d’exploitation des arbres et de promouvoir la fibre de bois pour la production d’électricité tout en renforçant la biodiversité.

Le Parti Vert donne la priorité à la conservation et à la biodiversité, s’engageant à mettre fin aux coupes à blanc en faveur de l’exploitation forestière sélective et de rotations plus longues. Il prévoit également d’investir dans la protection des forêts anciennes et d’indemniser les Premières Nations pour la perte de revenus.

En novembre 2023, la Colombie-Britannique a signé un accord d’un milliard de dollars avec le gouvernement fédéral et les Premières Nations pour travailler ensemble à protéger 30 % des terres et des eaux de la province d’ici 2030 – il s’agit de la première province à conclure un tel accord.

Avec les informations de Chad Pawson