– Des comptoirs, pas des points de vente
Les incivilités et les agressions se multiplient dans certains services de l’État. Comme à l’hôpital, les usagers ont tendance à agir plus rapidement.
Publié aujourd’hui à 6h27
Un millier de cas de violences contre des salariés commis au cours de l’année 2023. C’est ce que les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont dénoncé ce printemps, faisant état de faits de violences de plus en plus fréquents de la part de patients.
Toutefois, ces agressions – physiques ou verbales – ne se limitent pas aux couloirs de l’hôpital et de ses soignants : dans plusieurs services de l’administration genevoise, les incivilités et les tensions se sont accrues. Des mesures matérielles et humaines ont parfois dû être prises, entre cloisons sécurisées et agents de sécurité à l’entrée.
Moins tolérant
C’est dans les services où les enjeux (notamment sociaux) sont très importants que les tensions semblent les plus vives : la protection des mineurs, celle des majeurs, les naturalisations ou l’assistance sociale, par exemple. Mais pas seulement : les incivilités touchent même les agents du stationnement.
Les différents services font le même constat : les auteurs tolèrent moins la frustration, l’attente, la déception parfois. L’action est plus rapide, qu’il s’agisse de paroles ou de coups.
Est-ce, comme le prétendent les syndicats, lié aussi au sous-effectif dans certains services, au discours ambiant de certains partis politiques sur les fonctionnaires ? Est-ce la conséquence d’une certaine fragilisation de la santé mentale, qui touche l’ensemble de la population ?
Il n’en reste pas moins que le salarié derrière son comptoir, à l’avant, n’est que le visage de l’administration. Comme pour les soignants, il n’y a aucune raison de les utiliser comme punching-ball pour évacuer sa colère.
Que l’État doive aller jusqu’à installer des boutons d’urgence ou placer des malabars devant certaines portes fait froid dans le dos. Les administrés doivent à tout prix prendre du recul pour ne pas franchir certaines limites.
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Chloé Dethurens est journaliste à la section Genève depuis 2019. Elle écrit à la Tribune de Genève depuis 2007. Plus d’informations
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