Philippe Katerine apporte son mignon désespoir au Québec

Philippe Katerine apporte son mignon désespoir au Québec
Philippe Katerine apporte son mignon désespoir au Québec

« Mignonne », c’est le nom que l’artiste, acteur, auteur-compositeur et interprète français a donné à ce mouvement artistique dont il se proclame l’unique représentant et qui est né pendant la pandémie.

“Ça vient d’un peu d’anxiété, un peu de paranoïa… Je jouais avec de la pâte à modeler et j’ai fait un personnage rose avec les mains devant pour former la distance réglementaire”, a-t-il rappelé dans un entretien avec Le soleil Jeudi après-midi. Comme on lui a demandé une exposition à Paris, il a choisi de la faire avec des personnages similaires à celui qu’il avait façonné de ses mains et il les a réalisés dans l’atelier où il travaille.

« Je trouve ça assez drôle de les voir devant ma chambre. Ce sont des personnages désespérés, mais on me dit qu’il y a quelque chose de mignon là-dedans, d’où le terme « gentillesse ». Ce sont tous des personnages qui sont sur le point de tomber, qui n’arrivent pas à trouver leur place. Ma première exposition, c’était dans un grand magasin et il y avait un gros Monsieur Rose qui se projetait sur un kiosque de parfumerie, comme pour se suicider. Mais je ne sais pas pourquoi, les enfants ont adoré ! il explique.

L’interprète haut en couleur de Mon cœur s’équilibre, Va te faire foutre Et La banane avoue aussi qu’il ne s’attendait pas à autant de popularité pour son « Monsieur Roses ». «Je pensais qu’ils feraient un tour puis partiraient, mais ensuite la Chine m’a posé des questions à ce sujet, ce sera bientôt la Suède. Cela fait trois ans et on me les demande encore », indique l’artiste de son vrai nom Philippe Blanchard et dont les œuvres présentées à EXMURO ne représenteront pas Monsieurs Roses, mais resteront quand même dans le courant « mignon », au sens où ce sont des œuvres angoissées qui ont encore le potentiel de faire sourire.

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Les Mister Roses gonflables de Philippe Katerine, qui représentent la « gentillesse », feront bientôt leur apparition au Québec alors que celles en résine sont déjà dans les rues de Montréal. (Gabriel_de_la_Chapelle/Figure_agency88)

Avec Lenoir

Philippe Katerine prépare également un nouvel album qui sortira en octobre dont le titre n’a pas encore été choisi, ni tous les morceaux qui le composeront parmi ceux qu’il a enregistrés. Certaines de ces pièces ont été créées avec l’auteur-compositeur-interprète québécois Hubert Lenoir, pour qui le Français avoue sa grande admiration.

« Je connais Hubert depuis son premier album et je trouve son deuxième encore plus juteux, plus sexy. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle Musique directe! Sa façon de chanter n’est pas la même que les autres. Il y a son accent, mais aussi le fait qu’il renouvelle sa musique.

— Philippe Katerine

Les deux artistes s’étaient rencontrés lors d’une émission de radio en France. « On a chanté des chansons de Françoise Hardy », se souvient Katerine, et il l’a ensuite rejoint dans un studio. « Il a fallu inventer des textes sur place, comme dans un collectif », se souvient-il de sa rencontre avec Lenoir.

« On sent tout de suite que c’est une star, il n’est pas comme les autres. Il est très actif et très enthousiaste», poursuit-il, ajoutant qu’il est satisfait du résultat de ses enregistrements avec Lenoir. “Je n’attends jamais rien, donc je ne suis jamais déçu !”

En spectacle

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Philippe Katerine s’amuse sur scène avec son acolyte Philippe Eveno. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Lors de la conférence-spectacle donnée par Katerine jeudi soir devant 200 personnes à La Nef, Hubert Lenoir était également présent pour assister à la prestation de son ami. Katerine n’a déçu personne, clôturant sa prestation d’une heure et demie sous de vifs applaudissements.

Vêtu d’un pull bleu pâle, d’un pantalon blanc et de bottes de cowboy blanches, il a d’abord lu quelques passages de son livre Ce que je sais de la mort, ce que je sais de l’amour à l’écran, un film créé par son partenaire Philippe Eveno avec des dessins de Katerine et une musique de Boney M, Motorhead et Barry White illustrait son message introspectif et ludique. Par exemple que René Goscinny, le créateur d’Astérix, est décédé lors d’un rendez-vous chez le cardiologue qui lui avait fait faire des tests physiques, trop de tests physiques… Ou que William S. Burroughs a tué sa compagne Joan d’une balle dans la tête au Mexique en essayant de reproduire le calvaire de Guillaume Tell…

Puis, Eveno, imperméable beige, jean noir et guitare à la main, est venu à son tour sur scène le rejoindre et tous deux ont interprété une dizaine de morceaux teintés de la douce folie poétique de Katerine, de Bonjour! a Moment parfait En passant par Philippe Et Il y avait des arbres de Charles Trenet. Il fallait entendre et voir, Poulet No 728120, Moustache Et Mort à la poésiejoué pendant que l’artiste déconnait un peu après avoir enlevé son pull.

Ou encore, ce solo de flûte à bec totalement déformé et interminable qu’Eveno a terminé en faisant rire les spectateurs. Le public en voulait plus, et Katerine leur en a donné un peu plus, toujours avec ce sourire taquin, ces délicieuses expressions faciales et sa façon d’être qui nous fait toujours nous demander où s’arrête ce personnage fou, tordu et, disons. -le mignon qu’il nous présente à chaque visite.

 
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