Des militants du Québec dénoncent le virage « pragmatique » prôné par Gabriel Nadeau-Dubois

Des militants du Québec dénoncent le virage « pragmatique » prôné par Gabriel Nadeau-Dubois
Des militants du Québec dénoncent le virage « pragmatique » prôné par Gabriel Nadeau-Dubois

Une quarantaine d’ex-employés, anciens candidats et militants de Québec solidaire (QS), actuels ou anciens, ainsi que l’ancienne députée Catherine Dorion, ont publié jeudi matin une lettre ouverte pour s’opposer au virage « pragmatique » proposé par le porte-parole masculin du groupe, Gabriel. Nadeau-Dubois.

Selon les signataires de la lettre, la vision de M. Nadeau-Dubois concernant l’avenir de QS n’est pas la bonne, puisque le parti a été fondé dans l’idée même de former une option hors des normes politiques.

« Se confiner dans les institutions parlementaires actuelles et se soumettre aux demandes médiatiques et algorithmiques équivaudrait à attendre comme par magie qu’un mouvement social fort surgisse et que QS prenne simplement le relais à partir de là. « Assemblée nationale », dénoncent les signataires.

QS est en crise depuis la démission d’Émilise Lessard-Therrien de son poste de co-porte-parole, quelques mois seulement après son élection. Dans un message où elle explique les raisons de son départ, elle fustige la « petite équipe de professionnels tissée serrée autour » de Gabriel Nadeau-Dubois.

La semaine dernière, M. Nadeau-Dubois a soutenu qu’une refonte complète du programme et de la structure de QS était nécessaire, afin qu’il puisse devenir un « parti de gouvernement ».

Reprenez le pouvoir de front

Dans leur lettre, les signataires soutiennent que cette vision est erronée et qu’elle ne correspond pas aux valeurs profondes de QS qui les ont fait accepter de consacrer « du temps, de la charge mentale, de la sueur, de la foi et une grande quantité d’efforts résolus et sincères ». effort.”

Selon eux, adopter une approche « pragmatique » est une stratégie vouée à l’échec, puisque ce type de positionnement « est dépassé partout en Occident par une droite qui n’a pas peur de remuer les foules et de déplacer le cadrage du débat politique vers la droite.

« Où nous mènera ce choix effrayant de rester dans les limites du « pragmatisme » dicté par les élites médiatiques et économiques ? Notre ambition est bien plus grande que cela », plaident-ils.

Si les signataires s’accordent sur le fait que QS doit avoir l’ambition de prendre le pouvoir, ce ne doit pas être pour « l’occuper tranquillement en faisant passer les quelques projets de loi que les élites dominantes voudront bien nous laisser passer ».

« Il s’agit de reprendre ce pouvoir de front et de le ramener au peuple ; c’est réinventer complètement notre démocratie en faillite ; c’est réécrire de toutes pièces une nouvelle Constitution, celle d’un Québec indépendant qui soit en phase avec ce mouvement social enflammé auquel nous aurions œuvré du mieux que nous pouvions. En phase avec les gens, pour une fois », écrivent-ils.

« Et cela ne se fera pas dans les limites de ce que les commentateurs des médias ou les évêques financiers jugent « réalistes ». Cela ne se fera pas avec un seul orateur compétent ou avec une seule petite clique. Cela se fera avec un très grand nombre de personnes. C’est à l’œuvre de rassemblement de cette immense bande, non seulement dans les urnes, mais aussi dans la vie réelle, que QS doit s’atteler », ajoutent les signataires de la lettre.

” Période difficile “

Appelé à réagir à la missive, le député solidaire Alexandre Leduc a reconnu qu’il s’agissait d’un « moment difficile » pour QS. “Mais ce n’est pas le premier débat difficile que nous avons”, a-t-il ajouté lors d’un point de presse jeudi à l’Assemblée nationale.

M. Leduc espère que son parti sortira uni de son Conseil national qui se tiendra à la fin mai au Saguenay.

« Je ne vous cacherai pas qu’il m’est déjà arrivé de perdre des débats au sein de QS en tant que militant et d’avoir cette idée qui me traverse l’esprit : ‘Suis-je encore à la bonne place ?’ lieu?” Je pense qu’il y a quelque chose de sain là-dedans », a-t-il déclaré.

Alexandre Leduc dit ne pas partager le point de vue des signataires concernant les mouvements sociaux. « Nous travaillons quotidiennement avec les mouvements sociaux. C’est tout ce que je fais, travailler avec les mouvements sociaux », a-t-il assuré.

La grogne s’est intensifiée au sein du parti de gauche depuis le départ d’Émilise Lessard-Therrien. Mardi, la Commission nationale des femmes de QS a dénoncé le musèlement des femmes et « l’influence croissante de personnes non élues démocratiquement » au sein du parti.

Vendredi dernier, deux employés et proches collaborateurs de M. Nadeau-Dubois ont quitté le siège du parti.

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