On vous explique pourquoi cette jolie tortue, ancienne star des aquariums, est une nuisance pour la biodiversité

On vous explique pourquoi cette jolie tortue, ancienne star des aquariums, est une nuisance pour la biodiversité
On vous explique pourquoi cette jolie tortue, ancienne star des aquariums, est une nuisance pour la biodiversité

Les voies navigables du Lot-et-Garonne ne font pas exception. Au lac de Passeligne à Boé près d’Agen, on constate que la petite tortue de Floride, souvent relâchée à l’âge adulte, prolifère et perturbe les écosystèmes.

C’était la star des aquariums dans les années 80 et 90. Créée comme animal de compagnie, la petite tortue de Floride, facile à loger en appartement, a fasciné de nombreux enfants et adolescents avides de nature. Malheureusement, certains d’entre eux ont quitté leurs mini-plages artificielles pour retourner à la nature lorsque certains parents et enfants en ont eu assez… En 1997, elle est finalement interdite à la vente en France.

Il faut dire qu’à l’époque, elle était vendue comme « tortue naine ». Mais une fois adultes, ces reptiles atteindront probablement 20 à 28 cm de long, pour un poids de 2 à 3 kg…

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On voit parfois plus de tortues de Floride que de tortues d’étang sur ce lac de Boé (47)

© France 3 Aquitaine

Il prolifère dans la nature

La tortue de Floride, de son nom scientifique Trachemys scripta elegans, est reconnaissable à sa jolie couleur vert olive et ses petites taches rouges. Solitaire ou en groupe, il s’est très bien adapté à nos latitudes. Il a très vite colonisé les plans d’eau français alors qu’il est originaire des marais du sud-est américain.

La voilà désormais chez elle, ou presque, au bord de nos lacs. Comme à Boé près d’Agen où les pêcheurs amateurs les croisent très régulièrement au bord du lac de Passeligne. Même s’ils le trouvent plutôt joli, ils savent que ce n’est pas une espèce indigène, même si aujourd’hui elle fait clairement partie du décor.

“La tortue de Floride est beaucoup plus agressive que la tortue d’étang européenne.” explique Jean-Pierre Baqué qui est animateur nature à la Maison de la Garonne. Même « envers ses pairs, il a tendance à mordre »« . Mais c’est aussi une agressivité territoriale. Si l’on constate la présence des deux espèces au même endroit, la tortue de bassin perdra du terrain face à celle de Floride qui est plus vorace.

Car ce dernier a la particularité d’être carnivore dans ses jeunes années, se nourrissant »90% de frites”. Ensuite, il devient omnivore au fur et à mesure de sa croissance, absorbant presque tout : «alevins, amphibiens, larves d’insectes aquatiques, plantes ou petits fruits tombés à l’eau« Tout lui profite : elle se développe et se reproduit plus vite que sa « cousine » la tortue de bassin qui aurait tendance à céder du territoire en cas de compétition. Il faut dire qu’elle peut pondre plusieurs fois par an, deux en moyenne, 5 à 20 œufs contre une seule pour la cistude avec trois à 16 œufs…

L’étang de bassin européen est aujourd’hui classée comme espèce « quasi menacée » par leUnion internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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La tortue de bassin est moins agressive et se reproduit moins rapidement que la tortue envahissante de Floride.

© France 3 Aquitaine

Probablement au même titre que le ragondin, considéré comme un mammifère nuisible originaire d’Amérique du Sud, la tortue de Floride s’est installée dans le paysage aquitain ainsi qu’un peu partout en France. Il n’a pas vraiment de prédateurs et, avec une espérance de vie de 30 ans, ne semble pas disposé à quitter nos territoires.

Pour en savoir plus sur les espèces exotiques envahissantes, consultez le site de l’Office français de la biodiversité (OFB)

 
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