N’importe quel groupe ne sera pas présent ce jeudi 9 mai au soir, en l’église Saint Jean-Baptiste de Benquet. Créé en 1982, le Chœur de l’Armée française, chœur officiel de la République qui officie notamment lors de toutes les commémorations et cérémonies officielles, se produira à 20h30 dans le cadre du festival Atout Cœurs, qui a débuté mardi et se terminera vendredi.
Originaire de Besançon, Émilie Fleury, commandante (1) de cette formation de 40 chanteurs – 16 feront le déplacement au Benquet, accompagnés de deux pianistes – dévoile le programme et dit l’honneur qu’elle a de diriger ce groupe.
Émilie Fleury dirigera le Chœur de l’Armée française, jeudi 9 mai, à Benquet.
Chœur de l’Armée Française
Vous êtes violoniste de formation et diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse. Comment se retrouve-t-on à diriger une chorale militaire ?
Je me considère plus comme un musicien que comme un soldat. C’est seulement parce que nous rejoignons cette chorale, par nos qualités de musiciens, que nous rejoignons ce corps d’armée. Ne m’envoyez pas sur un théâtre d’opérations parce que je ne sais pas me battre (rires) !
En revanche, on apprend tout le protocole, notamment le salut, au garde-à-vous… J’étais ce matin (mercredi, NDLR) à l’Arc de Triomphe pour commémorer la cérémonie du 8 mai, aux côtés des autorités. Nous avons interprété « La Marseillaise » ainsi que « Le Chant des partisans ».
Hommages nationaux, commémorations, cérémonies de panthéonisation… On voit le Chœur de plus en plus régulièrement. Est-ce une impression ?
C’est peut-être un miroir déformant, même s’il est vrai qu’il y a des chefs d’État – c’est le cas de M. Macron – qui nous en demandent davantage. J’ai eu l’immense honneur de participer aux cérémonies de panthéonisation de Simone Veil, Joséphine Baker et Missak Manouchian. Ce sont des moments solennels et mémorables, parfois on a les larmes aux yeux. À chaque fois, je suis honoré d’avoir l’occasion de rendre hommage à ces femmes et à ces hommes. C’est aussi une responsabilité envers la République et un devoir de mémoire.
Les cérémonies militaires ne sont qu’une partie de vos missions. Il existe une autre facette que le grand public connaît moins…
Nous avons une triple mission. Notre devise est simple : commémorer, honorer, divertir. Au-delà de ces grands moments, nous voyageons aussi en France pour faire des concerts, notamment dans les petites villes qui n’ont pas forcément un accès aussi immédiat à la culture. Ce sont des moments tout aussi importants pour la Chorale, qui donne environ entre 50 et 70 dates chaque année sur tout le territoire.
Justement, à Benquet, ce jeudi soir, quel sera le programme que vous proposerez ?
Il y a des morceaux attendus mais j’aime aussi jouer des morceaux moins connus et plus contemporains. Il y aura généralement des chants militaires, des extraits d’opéras et des pièces plus classiques comme celles du compositeur russe Sergueï Rachmaninov. Ce sera assez varié.
Composé uniquement d’hommes
C’est une originalité, le Chœur de l’Armée française – bien que dirigé par deux femmes – n’est composé que d’hommes. « À l’origine, cette formation était composée de conscrits du contingent. Lorsque l’ensemble s’est professionnalisé, nous avons conservé cette spécificité. Et c’est très original car c’est le seul chœur institutionnel qui n’est pas mixte. Je trouve cela intéressant», indique à l’ordre Émilie Fleury.
(1) Le chœur est dirigé par le lieutenant-colonel Aurore Tillac. Le commandant Émilie Fleury est son adjoint.
