Le marché immobilier montréalais n’a pas encore connu la reprise anticipée par Royal LePage, malgré les baisses des taux directeurs. Mais dans quelques mois, le marché deviendra bien plus saturé, au grand désarroi des acheteurs.
Des rumeurs de baisses supplémentaires des taux d’intérêt pourraient expliquer ce comportement prudent des acheteurs, avance Royal LePage, dans son étude trimestrielle sur les prix des maisons, publiée jeudi.
« Il y a plus de propriétés à vendre actuellement sur l’île de Montréal qu’il n’y en avait avant la pandémie », constate le vice-président exécutif, Développement des affaires chez Royal LePage, Dominic St-Pierre, à la fin du troisième trimestre 2024.
La valeur globale d’une propriété à Montréal s’élève maintenant à 605 400 $, révèle l’étude. Cette mesure équivaut à la moyenne des prix médians de tous les types de propriétés analysés. Il s’agit d’une augmentation de 1,0% par rapport au deuxième trimestre 2024, et d’une augmentation de 5,2% par rapport à la même période de l’année dernière.
« Le marché semble s’être lentement redressé. Mais c’était probablement le dernier trimestre de croissance modérée, estime M. St-Pierre. Il faudrait sans doute revenir à un marché très, très, très agressif, et favorable aux vendeurs. »
Une autre annonce de la Banque du Canada est prévue pour le 23 octobre. Selon les prévisions des économistes rapportées dans l’étude de Royal LePage, une nouvelle baisse du taux directeur devrait être annoncée, et il pourrait y en avoir une autre avant la fin de l’année.
Le gouvernement canadien a également annoncé qu’à compter du 15 décembre, les nouveaux acheteurs pourront amortir leur hypothèque sur un maximum de 30 ans, dans le but de faciliter l’accès à la propriété.
« Le dilemme qui semble empêcher les acheteurs de dormir la nuit ces jours-ci : se lancer maintenant avant que les prix n’augmentent sous la pression d’une demande accrue ou attendre d’obtenir des taux hypothécaires encore plus attractifs ? », a soulevé M. St-Pierre, dans la publication.
Selon Royal LePage, même si elle s’améliore, l’offre de logements pourrait encore être insuffisante pour répondre à la demande, qui pourrait devenir « extrêmement forte ».
Selon Dominic St-Pierre, les acheteurs qui souhaitent acquérir une propriété prochainement ne devraient pas trop tarder. Royal LePage prédit que la valeur globale d’une propriété à Montréal pourrait atteindre 614 978 $ au quatrième trimestre de 2024.
Montréal se porte bien
Selon l’étude de Royal LePage, le marché immobilier du Grand Montréal se porte toujours bien avec une saine croissance de l’activité et des prix ce trimestre, comparativement aux autres grands marchés canadiens.
«Les 18 derniers mois pour Toronto et Vancouver ont été les pires années depuis plus de dix ans», affirme Dominic St-Pierre, en mentionnant les prix de l’immobilier qui y sont très élevés.
En 2024, le prix médian d’une propriété unifamiliale à Montréal s’élève à 691 500 $ à la fin du troisième trimestre, soit une hausse de 1,5 % par rapport au trimestre précédent. De son côté, le prix médian d’une copropriété a atteint 467 700 $, en hausse de 0,4 % sur une base trimestrielle.
Ailleurs au Québec
Partout au Canada, le marché québécois a connu la plus forte hausse du prix de l’agrégat d’une propriété par rapport à l’année précédente au cours de ce trimestre. Il s’agit d’une augmentation de 10,5 %, le portant à 388 600 $.
Sur le marché québécois, il n’y a vraiment pas beaucoup d’inventaire, les hausses de prix sont assez agressives et il n’y a pas beaucoup de choix pour les acheteurs.
Dominic St-Pierre, vice-président exécutif, développement des affaires chez Royal LePage
À Gatineau, Sherbrooke et Trois-Rivières, la hausse est plus modérée, mais quand même plus marquée qu’à Montréal. Par rapport au même trimestre de 2023, l’agrégat s’est apprécié respectivement de 8,0%, 9,6% et 9,7%.
