MONTRÉAL – L’adoption du projet de loi 68 – la Loi visant principalement à réduire le fardeau administratif des médecins – a été saluée par des groupes de médecins, mais ils estiment que le gouvernement ne va pas assez loin.
Parmi les mesures phares, il y a le formulaire unique destiné aux assureurs privés destiné à uniformiser les documents que doivent remplir les médecins. Aussi, les services des professionnels de la santé peuvent désormais être remboursés sans nécessiter de certificat médical.
De plus, plus de formalités médicales pour un arrêt maladie au travail d’une durée maximale de trois jours. Le médecin sera également celui qui décidera de la fréquence à laquelle il verra un patient en arrêt d’invalidité de moyenne ou longue durée et non plus une compagnie d’assurance.
Rejoints par La Presse canadienne, la Fédération des médecins généralistes du Québec (FMOQ), le Collège des médecins (CMQ) ainsi que la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) ont tous indiqué que l’adoption du projet de loi 68 constituait une étape dans le la bonne direction pour réduire la paperasse inutile que les médecins doivent remplir.
Cependant, les trois groupes estiment que cela est insuffisant. « Les mesures contenues dans le PL68 ne représentent qu’une infime partie de la tâche totale. Il reste beaucoup à faire. Notamment des formes gouvernementales qui pourraient être assimilées à celles des assureurs privés», fait valoir par écrit la FMOQ.
« Tout en reconnaissant les effets positifs potentiels du projet de loi sur l’accessibilité aux soins, nous croyons que les efforts visant à réduire le fardeau administratif des médecins spécialistes doivent être beaucoup plus ambitieux », a exprimé la FMSQ dans un communiqué.
Le Collège des médecins est d’accord et souligne d’emblée que les mesures prévues amélioreront l’accès au réseau de la santé en laissant plus de temps aux médecins pour se consacrer aux patients. « D’ailleurs, nous sommes déçus que des mesures concrètes que nous avions proposées n’aient pas été retenues par les parlementaires, comme celle de créer un comité multipartite permanent chargé d’analyser régulièrement les mesures administratives imposées aux médecins ou autres professionnels », indique la CMQ.
Il avait en effet suggéré lors de consultations particulières le mois dernier qu’un comité multipartite soit mis sur pied pour étudier la pertinence des formulaires. Il aurait pu les raccourcir, les fusionner et, dans certains cas, les supprimer. « C’est pour faciliter le travail du médecin, mais c’est bien plus. […] Pour que le parcours du patient ne devienne pas celui d’une course à obstacles », a commenté devant les élus le président de la CMQ, le Dr Mauril Gaudreault.
Le gouvernement calcule que les mesures du projet de loi 68 libéreront 600 000 plages de rendez-vous par année.
La FMOQ ne partage pas cet avis. Elle mentionne que les tâches administratives représentent 25 % du temps des médecins, mais que cela s’ajoute au travail effectué les soirs et les fins de semaine et « que les médecins de famille ne sont pas payés pour ce travail ».
En ce sens, la réduction de la paperasse ne se traduira pas nécessairement par un travail clinique. « Au total, nous libérerons très peu de temps pouvant être converti en réunions. De plus, un rendez-vous pour remplir un formulaire qui sera remplacé par un rendez-vous pour recevoir un traitement n’ajoute pas de nouveaux rendez-vous, mais rend la visite chez un médecin plus pertinente », explique par écrit la FMOQ. .
En revanche, la FMSQ s’inquiète du fait que les ministères et bientôt Santé Québec n’appliquent pas les orientations de la nouvelle loi. «Si ce projet de loi supprime certaines tâches administratives des médecins, mais que dans le même temps les ministères continuent d’en introduire de nouvelles qui s’avèrent inutiles, il est utopique d’espérer qu’une réelle réduction de la charge administrative aura lieu. fonctionne», prévient la fédération qui représente les médecins spécialistes.
—
Le contenu sur la santé de la Presse Canadienne est financé grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable des choix éditoriaux.