Le procès de Dominique Pelicot, principal accusé dans une affaire de viol sous asservissement chimique, s’est poursuivi mardi devant le tribunal correctionnel du Vaucluse. Au cœur des débats, deux témoins ont révélé avoir été approchés par Dominique Pelicot pour avoir des relations sexuelles avec son épouse, Gisèle Pelicot, droguée à son insu.
Ces deux témoignages ont renforcé l’ampleur des accusations portées contre l’accusé, jugé depuis le 2 septembre avec 49 autres hommes pour violences sexuelles.
“C’est un viol, je ne suis pas d’accord”
Jérôme B., 42 ans, chauffeur routier, raconte avoir été contacté par Dominique Pelicot en mars 2020 via le site libertin coco.fr. Dans ses déclarations à la barre, il a expliqué avoir été approché pour un arrangement inhabituel. « Il me demande de faire des travaux de jardinage et en échange, il m’offre sa femme », raconte le témoin.
Mais ce dernier a rapidement refusé la proposition après que Dominique Pelicot lui ait expliqué que son épouse serait droguée et endormie pendant la réunion. « Il ajoute qu’il drogue sa femme et la propose très souvent aux hommes. Je lui dis que c’est un viol et que je ne suis pas d’accord”, a-t-il déclaré. Jérôme B., contre qui aucune charge n’a été retenue, ne s’est jamais rendu au domicile des Pélicot.
Les propos inquiétants de Dominique Pelicot
Un autre témoin, Cyril F., fonctionnaire de 48 ans, a également pris la parole pour expliquer avoir échangé brièvement avec Dominique Pelicot sur coco.fr, sans toutefois se rendre à son domicile. “Jusqu’à ce qu’il me dise que sa femme prendrait des médicaments et qu’elle dormirait probablement à mon arrivée”, a-t-il déclaré au tribunal.
Estimant qu’il s’agissait de propos irréalistes, Cyril F. a préféré écourter la conversation. “Je pensais que c’était un jeune homme qui disait des bêtises, je ne pensais pas du tout que quelqu’un pouvait droguer sa femme”, a-t-il ajouté. Lorsqu’une avocate de la défense, Me Nadia El Bouroumi, lui a demandé si Dominique Pelicot lui avait explicitement suggéré de participer à un viol, Cyril F. a répondu : « Non, non. »
