” Un enfant est français, né en France alors qu’au moins un de ses parents y est lui-même né. » C’est ainsi que se définit le droit foncier en France. Cependant, ” l’enfant né en France avant le 1er janvier 1994 d’un parent né dans un ancien territoire français d’outre-mer avant son accession à l’indépendance, est français de droit « . Difficile alors de comprendre pourquoi Luc Gueduchi Sayard, 69 ans, né à Roubaix d’une mère française et d’un père franco-algérien, est menacé d’expulsion vers l’Algérie par la préfecture des Alpes-Maritimes, qui lui a adressé une OQTF (obligation de quitter le territoire) en novembre dernier.
“Il est né à Roubaix, il ne peut être que français”
Mardi 30 avril, le tribunal administratif de Nice a rejeté son recours visant à faire annuler son OQTF, rapporte Nice-Matin. “ Nous avons fourni son acte de naissance : il est né à Roubaix, il ne peut être que français », a déclaré son avocat à nos confrères, précisant qu’il n’avait « pas jamais vu ça depuis vingt ans au bar « .
À l’âge de 6 ans, au début des années 1960, sa famille s’installe en Algérie. Pour mieux se fondre, Luc Gueduchi Sayard se fait alors appeler Mohamed.
En 2016, à la mort de son père, il s’installe en France pour s’installer sur la Côte-d’Azur et c’est là que commencent les difficultés administratives. N’ayant aucun document prouvant son statut légal en France, sa demande de carte d’identité a été refusée. Il demande ensuite un titre de séjour à la préfecture des Alpes-Maritimes, en tant qu’Algérien.
Faute de réponse du préfet, il a saisi le tribunal administratif, qui a ordonné à la préfecture de lui délivrer un document. Un simple récépissé, attestant qu’une demande de titre a été reçue, aurait suffi. Mais la préfecture a refusé de délivrer un titre de séjour et a accompagné son refus d’une OQTF.
Alors que Luc Gueduchi Sayard et son avocat tablaient sur une annulation de la décision préfectorale par le tribunal administratif de Nice, ce dernier a rejeté sa demande, donnant raison à la préfecture. Ils ont déjà annoncé leur intention de faire appel devant le tribunal administratif de Marseille.