Une nouvelle plateforme canadienne veut concurrencer Uber et Lyft

La start-up torontoise HOVR veut se faire une place sur le marché canadien des plateformes de transport en promettant aux conducteurs une meilleure rémunération.

Nous entrons dans un marché prêt à être disruptéindique Harrison Amit, le fondateur de la plateforme dont le lancement officiel est prévu jeudi à Toronto. Nous constatons le mécontentement des conducteurs et des clientsil ajoute.

Mercredi encore, des chauffeurs Uber se sont rassemblés autour de la gare Union, au centre-ville de la métropole, pour dénoncer leurs conditions précaires et leurs maigres revenus.

Ejaz Butt dit qu’il y a quelques années, il pouvait facilement gagner entre 300 et 400 dollars par jour, mais ses revenus ont chuté à mesure que davantage de chauffeurs étaient ajoutés à la plateforme Uber.

Photo : Radio-Canada / Philippe de Montigny

L’un d’eux, Ejaz Butt, affirme gagner environ 100 dollars par jour en conduisant pour la plateforme. Je survis parce que mes enfants m’aident financièrement, sinon ce ne serait pas possibleconfie le conducteur de 62 ans.

Nous en avons tous marre. Ce n’est pas vivable.

Une citation de Ejaz Butt, chauffeur Uber et organisateur de la manifestation

En février dernier, une étude de la coalition RideFair a révélé que les chauffeurs torontois des plateformes de transport comme Uber ou Lyft gagnent en moyenne seulement 6,37 $ l’heure après dépenses, un montant bien inférieur au salaire minimum en Ontario.

Le groupe estime que 42 % des conducteurs travaillent même à perte, données tirées de l’analyse d’une centaine de bulletins de facturation hebdomadaires collectés entre octobre 2023 et janvier 2024.

HOVR tente d’attirer ces travailleurs en leur promettant des frais complets facturés pour le kilométrage parcouru et le temps de trajet.

C’est fondamentalement la bonne chose à fairesouligne M. Amit.

Toutefois, les conducteurs devront débourser 20 $ par mois pour s’abonner à HOVR, un montant qui pourrait augmenter avec le temps, prévient fondateur.

Le jeune entrepreneur affirme qu’environ 5 000 conducteurs se sont déjà inscrits à HOVR en prévision du lancement.

La plateforme offrira actuellement ses services dans la région de Toronto, mais son fondateur compte étendre ses activités à d’autres villes canadiennes au cours des prochains mois.

>>>>

Ouvrir en mode plein écran

Harrison Amit, fondateur et PDG de HOVR, basé à Toronto.

Photo : Radio-Canada / Chris Langenzarde

Affrontez deux géants

M. Amit ne se fait cependant aucune illusion sur les défis qui l’attendent.

Sa plateforme devra d’abord concurrencer Uber qui, grâce à une lutte acharnée contre l’industrie du taxi, a accaparé la majorité du marché torontois.

Dans une déclaration écrite, l’entreprise américaine affirme que la grande majorité de ses chauffeurs sont satisfaits, qui, selon Uber, reçoivent 33,35 $ de l’heure avant pourboire lorsqu’un passager est dans leur voiture.

Son principal concurrent, Lyft, entend également accroître sa présence au Canada. L’entreprise y offre ses services depuis 2017, mais ne s’intéresse vraiment au marché canadien que depuis quelques mois, admet son PDG.

>>>>

Ouvrir en mode plein écran

David Risher est le président et chef de la direction de Lyft.

Photo : Radio-Canada / David Hill

Je pense qu’à Toronto, nous avons presque doublé notre part de marchése réjouit David Risher qui soutient la prise de mesures pour augmenter la rémunération de ses chauffeurs.

Aux États-Unis, Lyft promet qu’au cours d’une semaine donnée, un conducteur ne percevra jamais moins de 70 % des revenus de ses courses, si l’on exclut les frais d’assurance et les suppléments imposés par les villes. L’entreprise compte déployer la même initiative au Canada d’ici la fin de l’année.

Nous ne pouvons pas avoir un bon modèle économique si nos chauffeurs ne réussissent pas financièrement.soutient le PDG de Lyft dans une entrevue avec CBC/Radio-Canada.

Gagnez le cœur des conducteurs

Avant même d’avoir servi un seul client, le fondateur de HOVR est convaincu de pouvoir briser ce duopole grâce au soutien qu’il dit recevoir des chauffeurs.

Milton Brady fait partie de ceux qui attendaient avec impatience le lancement de la plateforme. Le modèle HOVR offre à tous les conducteurs de l’industrie la possibilité d’avoir une certaine stabilité financière dans leur viejuge celui qui conduit une voiture pour Uber depuis plus de quatre ans.

M. Amit espère que de tels témoignages inciteront d’autres conducteurs à rejoindre HOVR, sur un marché qui en compte déjà près de 64 000.

Avec les de Philippe de Montigny, James Dunne et Nisha Patel

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un festival techno et surf aura lieu sur les plages landaises
NEXT Pourquoi certains nouveaux arrivants refusent-ils de boire l’eau du robinet ? – .