“Il n’y a aucune raison légale de les détenir” souligne Jérôme Dutordoir, secrétaire général de la sous-préfecture de Dieppe, jeudi 2 mai 2024. Les migrants qui ont été récupérés mercredi soir au gymnase Léon-Rogé de Dieppe, après avoir été secourus en mer, sont désormais libres, mais sous obligation quitter le territoire (OQTF).
Trois hommes soupçonnés d’être des passeurs sont toujours en garde à vue. Au total, 50 hommes, treize femmes et trois enfants ont été secourus. « A part une femme paralysée par le froid, après avoir passé de longues heures sur le bateau, ils étaient en assez bonne santé. »
A bord du patrouilleur Yser
Un dispositif majeur a été rapidement déployé à terre, dès qu’il est apparu que le bateau des migrants menaçait de couler à 40 km des côtes, après une panne moteur, et qu’ils n’avaient d’autre choix que d’accepter l’assistance de la vedette de la gendarmerie Maritime. . L’Yseraccompagnait en effet le canot pneumatique depuis le début de la matinée, alors que l’équipage de la SNSM, initialement appelé, rentrait au port de Dieppe à 11 heures.
Lorsque les migrants ont constaté une panne du moteur du canot pneumatique, ils ont accepté de monter à bord de la vedette rapide des gendarmes, leur embarcation étant ensuite remorquée par lesAbeille Normandie.
“La police nationale, les pompiers, la police aux frontières, les services de l’Etat, la mairie, l’Agglomération, le Smur, la Croix Rouge ont pu réagir très rapidement, un jour férié”, souligne le secrétaire général de la sous-préfecture. Les migrants, une fois installés au gymnase, ont reçu des vêtements et un repas, avec l’aide de la Croix Rouge.
« Des asiatiques, mais pas que »
“La priorité est de rassurer, et d’évaluer l’état de santé, avant l’évaluation de la situation administrative des personnes par la police aux frontières”, a expliqué, mercredi soir, le préfet, Jean-Benoît Albertini. Il y a un bébé et deux enfants, âgés peut-être de 4 ou 5 ans. Les gens sont d’apparence asiatique, mais pas seulement. Ils ont sans doute quitté les côtes de Seine-Maritime depuis un lieu qui reste à déterminer. »
Mercredi soir, quai de la Somme, la vice-procureure de Dieppe, Emilie Bourland, a souligné qu’une enquête était ouverte. « dans le cadre de flagrant délit et du chef d’accusation de aide à l’entrée, à la circulation et au séjour de personnes en situation irrégulière les exposant à un danger et à une situation indigne ». La compagnie de gendarmerie de Dieppe et les services de police aux frontières sont conjointement saisis.