l’essentiel
La situation politique est tendue dans les petites villes du Lot. A Escamps, un collectif d’opposants à la majorité s’est constitué, à Gagnac-sur-Cère, 12 élus ont démissionné et à Padirac, cinq élus ont également jeté l’éponge. Explications.
Ambiance électrique dans les petites mairies du Lot. Depuis la rentrée scolaire, la situation est devenue tendue dans plusieurs villages, notamment à Escamps, Gagnac et Padirac. En cause : des désaccords entre le maire et ses élus. À Gagnac, d’abord, l’équipe municipale a été brisée le 1er octobre, lorsque la première adjointe a été démis de ses fonctions lors du conseil municipal. Une volée de bois vert qui pousse douze élus dont la première adjointe elle-même à démissionner. « Cela faisait longtemps que nous avions perdu confiance dans la direction et la gestion de la municipalité. Je ne voulais pas rester dans ces conditions et la majorité des élus voulaient aussi partir sans que je les influence », explique le premier adjoint qui souhaite rester discret dans cette commune de 664 habitants. « Je veux rester digne dans ma vision démocratique et civique. J’ai travaillé sur des sujets qui me tenaient à cœur, des projets phares comme la réhabilitation de la crèche », ajoute-t-elle.
De son côté, la maire, Claire Delande, déplore cette situation. A la mairie, seuls trois élus sur quinze siègent encore. « La première adjointe a commis une grave erreur dans un dossier, erreur qui a été sanctionnée par le retrait de ses délégations. En particulier, elle est passée outre à ma décision et a pris ma place sans mon accord », a-t-elle déclaré. Selon nos informations, l’élu en question aurait contacté Cauvaldor, la communauté de communes, directement dans le cadre d’un dossier. La préfecture du Lot doit désormais décider d’une date pour les prochaines élections partielles. Ils pourraient avoir lieu en décembre. En tout cas, la maire a déjà assuré qu’elle ne démissionnerait pas. Il lui faut désormais trouver douze élus supplémentaires pour remplir son conseil municipal. « Ce serait un acte irresponsable envers la population, ce serait une trahison. On peut avoir des divergences et une discussion au conseil municipal mais on reste élus, on ne met pas à mal tous les projets en cours et toute « l’administration de Gagnac », confie encore l’édile. Elle promet donc de maintenir le cap, malgré les difficultés du métier. « En 2020, nous avions déjà eu beaucoup de difficultés à constituer une liste. Depuis que je suis élu, j’ai subi beaucoup d’agressions, c’est lourd. Mais je n’abandonnerai pas les projets en cours», glisse-t-elle.
Adversaires à Escamps, démissions à Padirac
Plus au sud du Lot, à Escamps, des tensions sont également apparues en septembre. Plusieurs opposants à la majorité municipale ont placardé des affiches aux messages évocateurs sur la place du village : « Avenue des Champs-Elisons un nouveau maire », « Place du cimetière fantôme », « Rue de la désinformation »… Un collectif s’est constitué et ont organisé une réunion publique ce vendredi pour exprimer leurs revendications aux habitants. Ils veulent sauver, entre autres, le restaurant du village dont le bail arrive bientôt à son terme. A Escamps, ni la maire, Annie Walle, ni le groupe des opposants n’ont voulu répondre à nos questions. Enfin, l’ambiance n’est pas non plus bonne à la salle des fêtes de Padirac. Dimanche 13 octobre, les électeurs sont retournés aux urnes après la démission de 6 élus sur 11. Dans cette petite commune de 174 habitants, les démissionnaires regrettent que des projets n’aient jamais vu le jour comme le rachat de l’hôtel de Padirac. « Il ne m’était pas possible d’engager des embûches sur les finances de la commune sur plusieurs années, car nous l’avions mal paramétré », a justifié l’édile de Padirac. Dimanche dernier, six conseillers municipaux ont été élus. Aller aux urnes pour retrouver un peu de tranquillité ? L’avenir nous le dira.
