A Toulouse, le 1er mai toujours sous tension

l’essentiel
Bien que limités, les incidents de la manifestation du 1er-Mai ce mercredi à Toulouse témoignent d’un climat social qui reste tendu. La CGT appelle les « travailleurs » à voter aux élections européennes « selon leurs intérêts » en rejetant l’extrême droite.

Les 1ers mai à Toulouse se succèdent et ne sont pas toujours les mêmes. L’année dernière, en pleine protestation contre la réforme des retraites, la manifestation avait été très mobilisée avec plus de 13 000 personnes sur les boulevards, selon la police, et jusqu’à 100 000, selon les syndicats. Elle avait également été le théâtre de dégâts et de violents affrontements entre les Black Blocks et les policiers.

Sous un ciel maussade et dans un autre contexte social, le 1er mai 2024, ce mercredi, entre Esquirol et Arnaud-Bernard, en passant par la rue Alsace, Wilson et les boulevards, n’a pas autant mobilisé : 3 000 manifestants, selon la police, et 8 000 , selon la CGT, l’un des cinq organisateurs avec la CFDT, la FSU, Solidaires et l’Unsa. Des incidents se sont produits à l’arrivée du cortège sur les boulevards. Sans comparaison avec l’année dernière, ils témoignent néanmoins d’un contexte qui reste tendu, avec, comme toujours, devant la banderole syndicale, la présence de manifestants anarchistes et du mouvement « antifa ».

Bannière d’anarchistes en tête du cortège.
DDM – FRÉDÉRIC CHARMEUX

A Jeanne-d’Arc, lorsque les arrêts de bus ont commencé à être détruits, les policiers ont chargé, ciblant les auteurs des dégâts repérés en vidéo parmi les anars, et arrêtant brièvement le cortège à cause des gaz lacrymogènes. Trois manifestants, selon des témoins, ont été blessés ainsi qu’un policier. D’autres gaz lacrymogènes ont été tirés en fin de parcours, lors de discours syndicaux, à Arnaud-Bernard, lorsque la police a interpellé un jeune homme soupçonné de violences sur un policier.

Un abribus en panne près de Jeanne-d’Arc.

La présence d’un groupe de manifestants pro-palestiniens au milieu du cortège n’a toutefois donné lieu à aucun incident.

Militants pro-palestiniens partant d’Esquirol.
JNG

Pour le syndicat de gauche

Les slogans du 1er mai sont multiples. La défense de la paix dans le monde d’abord, d’où le dépôt de gerbes devant la stèle de la place Jaurès De Gaulle par les dirigeants syndicaux.

Dépôt de gerbe devant la stèle de Jaurès.
Dépôt de gerbe devant la stèle de Jaurès.

« Progrès social et solidarité internationale des travailleurs » donc, pour reprendre les mots de la bannière principale. “Emploi des seniors, départ professionnel, reconversion… On nous demande de travailler encore deux ans mais quand on veut mettre les choses en place, ils ne veulent pas”, dénonce Hervé Aussel (CFDT) à propos du Pacte de la vie au travail supposé pour faire disparaître la pilule de la retraite.

Des hommes politiques sont également dans le cortège. Comme d’habitude mais peut-être un peu plus avec les européennes. Régis Godec, candidat d’EELV, dénonce « les attaques du gouvernement contre les chômeurs ».

Régis Godec, candidat Toulouse EELV aux européennes.
Régis Godec, candidat Toulouse EELV aux européennes.

LFI est présente en nombre avec ses adjoints, François Piquemal, Hadrien Clouet, Anne Stambach. A l’image du PCF avec Pierre Lacaze ou du PS autour de Sébastien Vincini, président du conseil départemental, qui déplore la « profonde injustice » du grand « écart entre les rémunérations ».

Des élus socialistes autour de Sébastien Vincini.
Des élus socialistes autour de Sébastien Vincini.

C’est la CGT qui place le combat sur un terrain politique en appelant à l’union des syndicats et des partis de gauche. Cédric Caubère, secrétaire général, a lancé « aux travailleurs » un appel aux Européens à voter dans le sens de « leurs intérêts ». Des intérêts, martèle-t-il, « auxquels le Rassemblement national s’attaque ».

 
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