L’école d’immersion française de Trois-Pistoles ferme ses portes

L’école d’immersion française de Trois-Pistoles ferme ses portes
L’école d’immersion française de Trois-Pistoles ferme ses portes

C’est la fin du plus ancien programme de francisation au Canada. L’Université Western Ontario a décidé jeudi de fermer définitivement les portes de son école d’immersion française à Trois-Pistoles après près d’un siècle d’histoire. Une lueur d’espoir demeure, car une deuxième université s’est montrée intéressée à reprendre le flambeau.

Au cours de ses 91 ans d’histoire, plus de 30 000 Canadiens ont appris leur français à Trois-Pistoles. Et pas n’importe lesquels. Des juges de la Cour suprême, des diplomates, des fonctionnaires et même l’ancienne première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, ont tous découvert les rudiments de la langue Tremblay au Bas-Saint-Laurent.

Cette école d’été autrefois fondée pour réunir les deux solitudes a connu la première interruption de son histoire lors de la pandémie. Puis, après deux ans d’hésitation quant à son avenir, l’Université Western a finalement décidé d’abandonner le programme.

« Le programme n’est plus aligné avec les priorités stratégiques de l’Université Western », a expliqué l’Université dans un message sur les réseaux sociaux. « En conséquence, nous avons pris la décision difficile de mettre fin au programme d’immersion française à Trois-Pistoles. »

Outre la restructuration en cours au sein de l’institution, plusieurs autres raisons peuvent expliquer cette fermeture.

Comme indiqué Devoir l’année dernière, le nombre d’étudiants était en chute libre depuis plusieurs années. Le financement ne suivait plus le coût de la vie. Le nombre d’enseignants était passé de 12 à 6. Enfin, plusieurs familles d’accueil Pistol – composante essentielle de la francisation – avaient décidé de ne pas renouveler leur intérêt pour l’accueil d’étrangers chez elles.

«C’est beaucoup de souvenirs et une belle histoire qui touche à sa fin», déplore au téléphone le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert.

Un second souffle ?

Toutefois, tout n’est pas perdu pour l’École d’immersion française de Trois-Pistoles. Une autre université du Canada anglais a manifesté son intérêt à reprendre cette formation. L’identité de cette université n’a pas été dévoilée, les discussions avec la Ville restant préliminaires.

« J’espère que nous pourrons avoir un programme très prochainement. On ne repartirait pas de zéro, mais c’est comme ça », espère le maire Guilbert. « Nous avons encore de l’aide de [l’Université] Western pour la transition. »

La relance de cette école passera probablement par un meilleur financement du gouvernement fédéral pour le programme Explore, qui vise à favoriser l’apprentissage des deux langues officielles. Explore contribue depuis longtemps au financement de l’école de Trois-Pistoles. Toutefois, les bourses offertes pour rémunérer les familles d’accueil n’ont que très peu augmenté ces dernières années.

« Les familles ne font pas ça pour de l’argent, mais nous ne voulons pas que cela leur coûte de l’argent », explique le maire. Ils avaient donc une compensation pour les étudiants qu’ils accueillaient. Nous réclamons depuis longtemps une amélioration du financement du programme Explore. Nous en avons fait la demande au gouvernement fédéral. C’est tellement bénéfique pour le gouvernement du Canada, de promouvoir le français, le bilinguisme, voire l’intégration des immigrants. Ils ont intérêt à obtenir du financement. Explorez davantage. Nous le demandons depuis longtemps et cela pourrait faire une différence. »

Ce rapport est soutenu par l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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