Israël a affirmé jeudi avoir tué 15 membres du Hezbollah dans une frappe contre le sud du Liban et le mouvement libanais pro-iranien a affirmé avoir repoussé deux incursions de “troupes ennemies”, au quatrième jour d’opérations terrestres israéliennes dans cette région. L’armée libanaise a affirmé avoir, pour la première fois depuis le début des hostilités entre Israël et le Hezbollah il y a un an, répondu aux tirs israéliens dans le sud du pays après la mort de deux de ses soldats. Et Israël a mené de nouveaux raids meurtriers sur Beyrouth et sa banlieue sud.
Les principales informations à retenir :
– Une frappe israélienne contre un centre humanitaire du Hezbollah au cœur de Beyrouth a fait six morts dans la nuit de mercredi à jeudi
– Les forces israéliennes ont tué mercredi trois personnes à Damas, dont le gendre du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
– Selon le Centre de crise libanais, plus de 1 928 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023
– L’armée israélienne a annoncé mercredi la mort de huit soldats, tués lundi depuis le début de ses opérations terrestres au sud du Liban.
– Israël affirme avoir frappé le « QG des renseignements » du Hezbollah
Biden “en discussion” sur d’éventuelles frappes israéliennes sur les installations pétrolières iraniennes
Joe Biden a évoqué jeudi des “discussions” en cours sur d’éventuelles frappes israéliennes contre les infrastructures pétrolières iraniennes, après l’attaque de missile lancée mardi par l’Iran contre le territoire israélien. A la question « Êtes-vous d’accord avec les frappes israéliennes sur les infrastructures pétrolières iraniennes ? », le président américain a répondu : « Nous sommes en discussion à ce sujet. Je pense que ce serait un peu. .. Bref», sans terminer sa phrase, lors d’un bref échange avec la presse à la Maison Blanche.
Israël affirme avoir frappé le « QG des renseignements » du Hezbollah
L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir frappé le « quartier général des renseignements » du Hezbollah dans la région de Beyrouth. Dans l’après-midi, des avions de combat ont frappé “le quartier général des renseignements” du mouvement islamiste libanais, a indiqué l’armée dans un communiqué accompagné d’une vidéo de mauvaise qualité montrant une frappe détruisant ce qui semblait être un bâtiment isolé sur une colline.
Plus de 40 sauveteurs et pompiers tués dans des frappes israéliennes en trois jours
Plus de 40 secouristes et pompiers ont été tués lors de frappes israéliennes au Liban au cours des trois derniers jours, a annoncé jeudi le ministère libanais de la Santé. Au total, 97 sauveteurs et pompiers, dont des personnels d’organisations affiliées au mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah ou à d’autres partis libanais, ont été tués depuis le début du conflit entre Israël et le mouvement pro-iranien en octobre.
15 membres du Hezbollah tués dans une frappe aérienne israélienne
L’escalade entre Israël d’un côté, l’Iran et le Hezbollah de l’autre, fait craindre une situation incontrôlable au Moyen-Orient, un an après l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre à Gaza. Outre ses offensives dévastatrices et meurtrières contre le Hamas et le Hezbollah, alliés de l’Iran, son ennemi juré, Israël a menacé de riposter aux tirs de près de 200 missiles iraniens mardi contre son territoire.
À sa frontière nord, au Liban, Israël a intensifié depuis la mi-septembre ses frappes contre le Hezbollah, qui avait lancé les hostilités contre lui en soutien au Hamas le 8 octobre. Son armée a lancé des opérations terrestres qualifiées de « limitées et ciblées » dans le sud du Liban. Lundi.
Jeudi, elle a indiqué que 15 membres du Hezbollah avaient été tués dans un raid aérien contre « le bâtiment de la municipalité de Bint Jbeil », où « des quantités d’armes étaient stockées ». Elle a également appelé les habitants de 25 nouveaux villages du sud du Liban à évacuer.
De son côté, le Hezbollah a affirmé avoir repoussé deux incursions israéliennes près de la frontière, déclenchant des engins explosifs sur l’une d’entre elles. Il a également déclaré avoir tiré jeudi des roquettes sur Tibériade, dans le nord d’Israël, jour férié dans ce pays pour Roch Hachana, la fête du Nouvel An juif.
Une frappe israélienne frappe le cœur de Beyrouth pour la deuxième fois
L’armée israélienne, qui a annoncé la mort de huit soldats depuis lundi dans le sud du Liban, a annoncé avoir déployé une deuxième division pour y soutenir les troupes. Pour la deuxième fois depuis le 8 octobre, une frappe israélienne a touché le cœur de Beyrouth avant l’aube, touchant le « centre de protection civile » du Hezbollah à Bachoura, un quartier densément peuplé, selon le mouvement. Sept personnes ont été tuées selon les services d’urgence du Hezbollah.
« Nous sommes des civils. Voyez-vous des combattants dans les environs ? Pourquoi veulent-ils détruire le toit au-dessus de nos têtes ? s’est exclamé Hassan Ammar, 82 ans, qui vivait dans le bâtiment touché après avoir fui son domicile dans le sud du Liban. Les violentes descentes nocturnes ont fait trembler les murs des immeubles, selon les habitants.
De nouvelles frappes israéliennes ont également touché la banlieue sud de Beyrouth, dévastée et désertée par ses habitants. Des colonnes de fumée s’élevaient dans le ciel au-dessus de la capitale et de sa banlieue sud. Israël dit vouloir stopper les frappes du Hezbollah vers le nord de son territoire pour permettre le retour de dizaines de milliers d’habitants contraints de fuir à cause de ces tirs.
Plus d’un million de déplacés, selon le gouvernement libanais
Malgré la campagne de frappes au cours de laquelle Israël a affirmé avoir tué « la plupart » des dirigeants du Hezbollah, dont son chef Hassan Nasrallah le 27 septembre dans la banlieue sud de Beyrouth, le mouvement a affirmé vouloir continuer à lutter contre « l’ennemi ».
Selon les chiffres officiels, plus de 1.928 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus de 1.000 depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah les 17 et 18 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements aériens massifs le 23 septembre. contre le sud et l’est du pays ainsi que la banlieue sud de Beyrouth. Le gouvernement estime le nombre de personnes déplacées à environ 1,2 million.
« Nous voulons émigrer. N’importe où. Nous avons peur pour nos enfants et la guerre sera longue », déclare Fatima Salah, une mère qui a fui la banlieue sud de Beyrouth avec ses quatre enfants.
Raids meurtriers à Gaza
Le Hamas et le Hezbollah sont membres d’une alliance que l’Iran décrit comme un « axe de résistance » contre Israël. Mardi, l’Iran a lancé sa deuxième attaque directe contre Israël, en réponse à l’assassinat de Nasrallah et d’Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas tué le 31 juillet lors d’un attentat à Téhéran imputé à Israël. “L’Iran a commis une grave erreur et en paiera le prix”, a prévenu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le président iranien Massoud Pezeshkian a promis « une réponse plus forte » en cas de représailles. Reconnaissant le droit de leur allié israélien à se défendre, les États-Unis ont exprimé leur opposition aux frappes contre les installations nucléaires iraniennes. Pendant ce temps, dans la bande de Gaza dévastée et assiégée depuis un an, les raids aériens, même s’ils ont diminué en intensité, se poursuivent, tuant au moins sept personnes jeudi dans différents secteurs du territoire en proie à une catastrophe humanitaire, selon le Défense civile locale.
