Par
Francois Desserre
Publié le
2 octobre 2024 à 20h16
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C’est un secret de polichinelle partagé dans tout le département des Yvelines et sur les réseaux sociaux. S’il est UN endroit où aller écouter le bramement des cerfs, c’est bien à La Celle-les-Bordes, petit village de plus de 800 habitants situé à 12 kilomètres de Rambouillet. Ici, le seigneur de la forêt est roi. Il y en a des centaines.
Une telle quantité d’animaux ne peut donc qu’attirer les amateurs de beuglements, ce cri rauque et puissant coïncide avec la période de reproduction de ces grandes pattes. Elle s’accompagne de combats extraordinaires pouvant aller jusqu’à la mort. mort. Le hurlement peut être écouté et observé.
Les moins téméraires ont tendance à se tourner vers des organismes de référence, comme l’Espace Rambouillet voisin avec des forfaits allant de 30 à 55 euros environ par personne. Pour d’autres, il est impensable de payer un centime pour ce que la nature offre généreusement.
Dans ce camp, deux religions s’affrontent. D’un côté se trouve le camp de ceux qui se rendent dans le secteur de La Celle-les-Bordes, font la queue sur le bord de la route et attendent patiemment d’entendre ou de voir quelque chose.
De l’autre, il y a ceux qui s’aventurent dans la forêt domaniale. Ce qui n’est pas interdit à moins de prendre des risques face à des animaux qui ne pensent qu’à se battre. Sauf en entrant dans une propriété privée. Tout voyage nécessite donc s’informer auparavant, avec la mairie notamment.
Le comportement adopter doit également être médité. Samedi soir, sur la route des Carneaux, partout où il est possible de se garer, des voitures et même des camionnettes s’arrêtent. Éteignez simplement le moteur et baissez la vitre pour entendre le brame du cerf.
A deux endroits, il est même possible d’apercevoir des cerfs et des biches avec des jumelles. La première, à la sortie de La Celle-les-Bordes, à l’entrée de Bullion attire quelques photographes armé de téléobjectifs. D’autres grimpent sur le toit de leur camion pour tenter d’assister à une partie du spectacle.
Les gardes-chasse
Deux retraités s’avancent avec des jumelles et regrettent : « Avant, on voyait mieux et partout. Mais ils ont laissé pousser les arbustes. C’est moins visible aujourd’hui. Un 4X4 va et vient. LE gardes-chasse patrouiller le long de la route.
« Oui, parce que parfois les gens viennent avec des lampes et voient briller les yeux des animaux. Là, ils interviennent. »
Un père et ses deux fils garent leur voiture au bord de la ligne droite : « Ils viennent écouter le hurlement pour la première fois », confie-t-il. Ils continueront la route plus loin, dans un virage, où de nombreuses voitures se garent pour être encore plus au premier rang. Là, on entend le cri résonner, en second lieu du beuglement, de cette clairière où tonne la voix gutturale du cerf. Les spectateurs l’apprécient. Certains ont même leur siège sur la remorque de leur camion, comme dans un cinéma en plein air. Des enfants attendent sur l’herbe, d’autres ont sorti appareils photo et jumelles.
“J’ai juré”
Le 4×4 des gardes-chasse veille avant de se garer à l’entrée d’un chemin forestier privé. Un vif échange éclate entre un homme qui souhaite s’aventurer à travers la forêt : « Vous n’avez pas le droit de nous empêcher de passer ! Je suis juré », répond le gardien. À la tombée de la nuit, la tension est à son comble. On voit également un homme en maraude avec un vélo équipé de phares puissants. Il a vu le 4×4, il ira chercher le rugissement du cerf ailleurs. Certains pointent sur les réseaux sociaux une véritable maltraitance de ces gardiens, tant dans la parole que dans la manière de fonctionner.
Et d’ailleurs, pourquoi trouve-t-on tant de cerfs à cet endroit du département ? « C’est très simple. Ce secteur a l’avantage d’être vallonné mais aussi de posséder d’immenses étendues de champs dans sa partie nord-est et une gigantesque forêt dans sa partie sud-ouest. Il y a un abri et de la nourriture pour ces animaux qui s’y plaisent. De plus, les plans de chasse ne sont pas complètement mis en œuvre», assure un spécialiste de la chasse, qui préfère rester anonyme.
« Les ongulés sont concentrés ici car la zone géographique est dans un triangle entre la N10, l’autoroute A10 et la ligne TGV. La population augmente et n’a aucune possibilité de migrer au-delà. »
En 2020, plus de 400 cerfs ont été attribués dans la partie sud de la forêt de Rambouillet. Un peu plus de 200 personnes avaient été prises. La Ficif (Fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France) constate que le secteur de l’unité de gestion de La Celle-les-Bordes concentre 30 % des dégâts de gibier dans les Yvelines. Trois tempsDes rencontres concertées sont prévues en novembre, décembre et janvier.
Pourquoi ils sont concentrés à cet endroit : les ongulés sont concentrés ici car la zone géographique est dans un triangle entre la N10, l’autoroute A10 et la ligne TGV. La population est en augmentation et n’a aucune possibilité de migrer plus loin, explique l’Association des chasseurs de gros gibier des Yvelines.
Avec Philippe Cohen
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