Je viendrai moins souvent au Théâtre Périscope : un autre regard sur le deuil

Je viendrai moins souvent au Théâtre Périscope : un autre regard sur le deuil
Je viendrai moins souvent au Théâtre Périscope : un autre regard sur le deuil

La première pièce de Camille Paré-Poirier je viendrai moins souvent aura lieu au Théâtre Périscope du 8 au 12 octobre. Ce spectacle aborde le deuil et l’entraide, avec l’histoire de sa grand-mère. Cette dernière questionne aussi notre manière de prendre soin des autres et de nous-mêmes, tout en restant nuancée.

La Grande Salle du Théâtre Périscope accueillera le premier spectacle de Camille Paré-Poirier, intitulé je viendrai moins souvent. Ce dernier s’inspire notamment de son podcast Quelqu’un d’immortel.

« C’est très intéressant d’approfondir un sujet. Dans ce cas, j’ai commencé à créer un podcast. Maintenant, c’est une pièce de théâtre, qui est également publiée depuis cette année », explique Camille Paré-Poirier, comédienne, auteure et productrice de je viendrai moins souvent.

« Présenter un projet audio sur scène est un beau défi et beaucoup de travail d’optimisation et de spatialisation du son pour qu’il soit immersif. »

Les représentations auront lieu entre le 8 et le 12 octobre. Il reste encore quelques billets disponibles en ligne.

Une autofiction sur sa relation avec sa grand-mère

Qualifié de théâtre documentaire, je viendrai moins souvent est avant tout une autofiction.

En résumé, Camille a déménagé à Montréal à l’âge de 22 ans. Souffrant de démence, sa grand-mère Pauline avait 92 ans lorsqu’elle est entrée en CHSLD. Camille l’accompagne durant les quatre dernières années de la vie de sa grand-mère et jusqu’à sa mort.

« Tout le monde vit un déracinement et une perte de repères […]. Camille enregistre ses visites avec l’accord de sa grand-mère (Pauline) et recueille ses paroles. Pendant près de quatre ans, les deux femmes ont apprivoisé ensemble l’inévitable, au rythme des jours, de l’oubli, de l’effritement du temps et des retrouvailles quotidiennes”, tient à préciser le Théâtre Périscope via un communiqué.

Selon Camille Paré-Poirier, jouer seule sur scène pour interpréter cette pièce représente un défi de taille, ainsi qu’en termes de mise en scène.
Photo credit: Courtesy Valérie Discount

« C’est une histoire très personnelle et intime que je raconte. C’est très spécial quand on joue seul. Là, mon interlocuteur, c’est le public. Le rapport entre la scène et la salle est différent, mais j’aime beaucoup ça», souligne Mme Paré-Poirier.

D’ailleurs, certains enregistrements non inclus dans son podcast se retrouvent dans la pièce. C’est une manière d’approfondir les archives, selon l’interprète.

« Même s’il y a des moments assez tristes dans cette série, c’est aussi drôle et il y a un rythme pour que ça fasse du bien. je m’amuse à regarder », ajoute-t-elle.

Ouvert à la réflexion

Bien au-delà d’une assistance rapprochée, je viendrai moins souvent questionne d’autres réflexions plus larges, comme le deuil, la fin de vie, les soins et les relations.

Pour le producteur, la pièce aborde également la question du soin.

« Oui, ce projet concerne l’assistance rapprochée, mais c’est avant tout un projet de soins. Que signifie prendre soin de quelqu’un et quand quelqu’un prend-il soin de nous ? », relève-t-elle.

Enfin, cette émission s’intéresse aux relations en tant que telles.

« Tout ce temps que j’ai passé avec ma grand-mère, elle a aussi pris soin de moi, même si son esprit s’en allait. Je voulais pleurer avec les gens. On vit souvent le deuil seul, mais il y a quelque chose de très cathartique auprès du public», estime Camille Paré-Poirier.

Avec je viendrai moins souventle titre de la pièce évoque également le deuil blanc, « celui que l’on vit parfois par avance lorsqu’une personne perd contact avec la réalité ».

« Je voulais parler de mon ambivalence et de mes défauts. Il y avait des moments où je ne voulais pas du tout y aller. Dans les derniers instants, j’y allais de moins en moins souvent. C’était difficile de revenir en arrière […]. Les projets les plus intéressants sont souvent ceux où l’on parle de ce qu’on ne veut pas dire », confie-t-elle.

La chambre je viendrai moins souvent peut être considéré comme une porte ouverte aux discussions.

“Un jour, il faudra que les gens s’occupent de nous […]. C’est très tabou de vieillir. Prendre soin d’un proche qui vieillit et s’imaginer vieillir, c’est déjà beaucoup de réflexion pour peut-être avoir une meilleure empathie envers les personnes vieillissantes », résume Camille Paré-Poirier.

Tous les détails se trouvent sur le site du Théâtre Périscope.

Cet article a été réalisé par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative pour le journalisme local.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un vautour en détresse secouru par les pompiers de l’Hérault dans un jardin privé
NEXT La commission des lois de l’Assemblée nationale rejette la procédure de mise en accusation contre Emmanuel Macron