deux raisons d’arrêter de les poursuivre

Loups en : la deuxième chasse devrait déjà avoir lieu en septembre.Image : clé de voûte

Après la première vague de réglementation, David Gerke, du Groupe Loup Suisse, appelle à une nouvelle approche. La plupart des loups tués ne représentaient pas de danger pour le bétail.

50 loups ont été tués cet hiver dans toute la Suisse. Quels ont été les effets du règlement autorisé par le conseiller fédéral Albert Rösti ?
Nous ne pourrons en évaluer pleinement les effets que l’été prochain. Mais on constate déjà que plusieurs meutes ont été déstabilisées par les tirs incontrôlés et qu’il ne s’agissait pas du tout d’une intervention ciblée visant à éliminer les animaux qui causaient des dégâts.

27 loups ont été tués dans le canton du Valais. Un rapport montre désormais que la plupart d’entre eux n’ont pas tué d’animaux de ferme. Pourquoi les mauvais spécimens ont-ils été abattus ?
En Valais, nous avons procédé de la manière suivante : dans les régions où il y a eu des dégâts, l’abattage des meutes a été autorisé.

« Nous avons abattu tous les loups qui avaient été repérés dans ces zones »

Mais si l’on veut vraiment attraper ceux qui causent des dégâts, il faut voir comment les loups se comportent individuellement avant de leur tirer dessus.

Loups en Suisse : trois loups dans le Haut-Valais.Image : GRUPPE WOLF SCHWEIZ GWS

Quelle est la meilleure façon de savoir quels loups causent des dégâts ?
Les loups doivent être capturés dans des situations où ils se trouvent à proximité de troupeaux protégés, peut-être même lorsqu’ils tentent d’attaquer. Ou lorsqu’ils se déplacent à proximité des habitations. Car si les loups survivants veulent apprendre quelque chose, l’abattage doit avoir lieu au moment où ils présentent un comportement indésirable.

Avant le début de la réglementation, l’expert animalier Andreas Moser déplorait déjà que des tirs non ciblés déchiraient les meutes. Quelles sont les conséquences ?
On sait que si on tire sur les loups adultes, les jeunes survivants quittent le territoire plus tôt. Cependant, ils n’ont aucune expérience de la chasse et attaquent particulièrement souvent le bétail. Ces tirs ont donc entraîné une panne, ce qui accroît également le danger pour les animaux de la ferme.

À propos de David Gerke

David Gerke (38 ans) est directeur du Groupe Loup Suisse et chef de projet chez Pro Natura Suisse. Biologiste de formation, il siège au Grand Conseil des Verts de Soleure, est chasseur, pêcheur et berger.

L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) savait avant l’introduction de ces réglementations qu’elles n’étaient pas vraiment compatibles avec la Convention de Berne. Pourquoi le plan a-t-il été maintenu ?
L’OFEV doit mettre en œuvre les directives politiques. Les moyens dont dispose l’Office fédéral pour exercer une influence en la matière sont apparemment très limités.

Dans le canton des Grisons, le service de la faune a annoncé cette semaine que le nombre de bêtes tuées l’année dernière était deux fois moins élevé qu’en 2022. La réglementation a donc porté ses fruits ?
Non. La réglementation a commencé début décembre. Les onze mois précédents, au cours desquels moins de bétail avait été tué, n’y étaient pour rien. En fait, les loups ne savaient pas à l’avance ce qui allait leur arriver.

“La baisse n’est donc pas due à la chasse au loup”

David Gerke

Alors pourquoi y a-t-il eu une diminution des attaques contre le bétail ?
Le déclin s’est produit dans les zones où les loups sont présents depuis longtemps. Les agriculteurs de la Surselva et du centre des Grisons ont appris à mieux protéger leurs animaux. On le voit aussi à l’échelle européenne : là où les loups vivent depuis longtemps, il y a moins de dégâts, car on apprend à les gérer.

Parlez-vous de mesures de protection des troupeaux ?
Oui, ce sont avant tout les chiens ou les clôtures électriques qui sont efficaces. Mais d’autres animaux, élevés en parallèle, peuvent aussi être efficaces : par exemple d’autres races de moutons ou de chèvres.

Un Kangal-Hirtenhund et un Walliser Schwarzhalsziegen, arrivés à Mittwoch, le 26 juillet 2023, sur la Stutzalp à Spluegen. Philipp Jacobi a embarqué le seine 650 Schafe seit 2018 auf der Alp. Vous m'aimez...

Mesures de protection des troupeaux : un chien de berger Kangal protège les chèvres à cou noir en Valais.Image : clé de voûte

Malgré ce bilan mitigé, la Confédération prévoit de nouvelles réglementations de septembre à janvier. Que faut-il améliorer ?
La révision de l’ordonnance sur la chasse est en cours. Tout le monde a finalement été invité à prendre position. La Confédération doit donc répondre aux inquiétudes concernant des tirs incontrôlés. La régulation doit s’effectuer sans qu’il y ait destruction des packs.

Malgré les tirs, des loups sont toujours visibles dans les zones peuplées. Combien de loups pouvons-nous tolérer à proximité des humains et comment les empêcher de se rapprocher toujours plus des villages ?
Le nombre de loups que l’on peut nourrir est une question sociale. Mais le fait que nous ayons de plus en plus de loups à proximité des maisons ces dernières semaines est une conséquence de tirs incontrôlés. Ce sont tous de jeunes loups dispersés par la dissolution de leur meute.

David Gerke, directeur général du groupe Wolf Suisse, à l'Arbeit als Schafhirte

David Gerke, directeur du Groupe Loup Suisse, travaille comme berger.Image : zVg/Gruppe Wolf Suisse

Traduit et adapté par Lara Lack

 
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