Le projet de train à haute fréquence entre Québec et Toronto avance comme prévu, assure le président-directeur général de VIA TGF, Martin Imbleau, qui refuse toutefois de commenter l’impact que pourraient avoir des élections fédérales et un changement de gouvernement sur la suite.
Les trois consortiums présélectionnés l’année dernière (Cadence, Interurban Rail Developers et QConnexiON Rail Partners) ont soumis leurs propositions cet été. Le processus d’évaluation est en cours pour choisir le partenaire qui co-développera le futur train avec VIA TGF, filiale de VIA Rail.
Le gouvernement libéral devrait annoncer sa décision d’ici la fin de l’année.
Nous respectons nos délais et tout se passe bien
a déclaré M. Imbleau en entrevue avec La Presse Canadienne, mardi. Il a résumé l’un des messages délivrés plus tôt dans la journée lors d’un discours prononcé devant les membres du Canadian Club of Ottawa.
Lorsqu’on lui a demandé en entrevue s’il croyait que le possible déclenchement d’élections fédérales dans les prochaines semaines pourrait retarder cette étape et nuire à l’avancement du projet, M. Imbleau n’a pas souhaité faire de commentaires.
Je ne fais pas de politique. […] Nous nous efforçons de faire notre travail, de respecter nos délais et de développer un projet dont les Canadiens seront fiers. Je ne me lancerai pas dans des spéculations politiques
il a répondu.
J’ai un calendrier. L’annonce [sur le choix du consortium] ne m’appartient pas, il appartient au gouvernement. Nous les laisserons prendre leur décision en temps utile.
Refusant également de se prononcer sur le sort du TGF dans le cas d’un gouvernement conservateur, il a soutenu que son organisation parler à tous les élus
le long du corridor ferroviaire ciblé par le projet, où tous les partis politiques sont représentés.
Nous entendons un soutien important se développer derrière ce projet car il est transformationnel. Les gens comprennent de plus en plus qu’avoir un train rapide va changer leur vie en matière de déplacements. Cela réduira leurs coûts de transport car ils disposeront d’un train qui réduira leur temps de trajet de 50 %. […] Ce message commence à circuler
» a soutenu M. Imbleau.
Le corridor ferroviaire de 1 000 kilomètres devrait relier sept villes, dont Québec, Montréal, Ottawa et Toronto.
Le coût précis du futur train reste pour l’instant inconnu, tout comme l’heure de sa mise en service. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Sean Kilpatrick
Plus ambitieux
qu’un TGV ?
Les trois consortiums devaient présenter deux scénarios : une solution de base à 200 kilomètres/heure et une autre pour voir s’il serait possible d’aller plus vite sur certaines portions du tracé.
Plusieurs voix s’élèvent depuis quelques temps pour réclamer la mise en place d’un train à grande vitesse (TGV), comme dans certains pays européens.
Selon M. Imbleau, le projet TGF pourrait peut-être s’avérer plus ambitieux
qu’un TGV.
Si l’on regarde les temps de trajet des TGV en France, sur une centaine de tronçons, il n’y en a même pas 20 qui dépassent les 200 kilomètres/heure. On l’appelle toujours un TGV.
Ce que nous demandons aux consortiums, ce sont des solutions qui doivent atteindre 200 km/h et d’autres solutions qui dépassent ce niveau, donc beaucoup plus rapides.
Le chef de l’entreprise fédérale rappelle cependant que le plus important reste de réduire au maximum les temps de trajet, et non la vitesse de pointe.
Parce que rouler à 350 km/h pendant 10% du trajet n’est pas une victoire
évoque M. Imbleau. Le service doit également être conçu pour limiter le nombre d’arrêts, augmenter la fréquence, assurer la fiabilité et offrir les itinéraires les plus directs possibles, soutient-il.
Le coût précis du futur train reste pour l’instant inconnu, tout comme le moment de sa mise en service, même si certaines estimations ont déjà circulé par le passé. Selon M. Imbleau, c’est actuellement risqué d’entrer dans trop de détails
parce que le les grandes lignes du projet ne sont pas encore suffisamment définies
.
Les délais et les estimations de coûts seront divulgués une fois que les travaux de développement avec le consortium choisi auront progressé, a-t-il déclaré.
L’hiver dernier, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Imbleau a déclaré que cette information ne serait pas connue dans les premiers mois de la phase de co-développement
qui pourrait durer trois à quatre ans.