Renouer avec son ancien patron : le « recrutement boomerang » a le vent en poupe

Renouer avec son ancien patron : le « recrutement boomerang » a le vent en poupe
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Revenir chez votre ancien patron après l’avoir quitté ? Si la démarche paraît surprenante, elle est en réalité de plus en plus courante en Belgique. Selon les données d’une enquête réalisée par le cabinet de recrutement Robert Half, une entreprise sur trois (31%) a enregistré une augmentation des demandes d’embauche d’anciens salariés. Après avoir fait leurs cartons, ces personnes retrouvent enfin le chemin de leur activité initiale. « Les travailleurs ne recherchent pas nécessairement de meilleures conditions de travail, mais sont parfois frustrés par certains aspects de leur travail. Ils se tournent alors vers de nouvelles opportunités sans aborder au préalable ces désagréments avec leur employeur, même si le choix de se lancer dans un nouveau défi n’est pas forcément un signe d’insatisfaction. »souligner les conclusions de l’enquête.

Ce phénomène en pleine expansion, appelé « recrutement boomerang », représente une aubaine pour les entreprises. “Soyons honnêtes, le marché du travail n’est pas facile aujourd’hui”note Marie-Claire Olyslager, directrice principale chez Robert Half. Les entreprises sont confrontées à une pénurie de talents et il n’est pas facile de trouver les bons profils. Il n’est donc pas tout à fait surprenant d’observer ces stratégies de recrutement complémentaires.

Une bonne opération pour les entreprises

Pour l’employeur, renouer avec un ancien salarié présente certains avantages. “La personne trouve rapidement ses repères. C’est quelqu’un qui connaît l’entreprise, son métier. La personne concernée a également travaillé dans une autre entreprise ou dans un autre domaine d’activité, et peut donc apporter de nouvelles idées.

Ces étapes sont également importantes en termes d’image. Revenir à l’entreprise d’origine est donc une manière pour l’entreprise de montrer à ses salariés que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. “Mais avant de réembaucher un ancien employé, il est pertinent d’avoir une bonne conversation avec lui sur les objectifs à atteindre, afin d’éviter qu’il ne quitte à nouveau le navire.

L’échange doit également avoir lieu en amont, au moment du départ du salarié. “Le message adressé aux entreprises est que les entretiens de départ sont précieux et cruciauxdit Marie-Claire Olyslager. Il est vraiment important de comprendre les motivations des personnes qui quittent l’entreprise, notamment pour laisser la porte ouverte à une éventuelle nouvelle collaboration.

Ce type de procédure n’est évidemment pas nouveau, mais parfois négligé ou sous-estimé. Pourtant, ce vivier de profils compétents peut s’avérer indispensable dans un contexte de pénurie de talents. “D’où l’intérêt, aussi, de garder le contact avec le salarié sortant”. Sans être intrusive, l’entreprise peut par exemple s’intéresser au parcours professionnel de son ex-salarié après son départ. Cela peut notamment être réalisé en mettant en place un programme d’anciens élèves.

Si l’enquête a porté sur pas moins de 1 500 répondants (entreprises et salariés) issus d’horizons très variés, le secteur de la finance semble particulièrement représenté dans les recrutements boomerang. Mais finalement, s’agit-il d’un phénomène éphémère ou d’une tendance de fond ? “La tendance devrait, selon moi, se poursuivre car le marché du travail reste très tendu. […] Et même si ce n’est pas toujours facile à admettre, le salarié se rend souvent compte que l’herbe n’est effectivement pas plus verte ailleurs.»

 
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