(Ottawa) Le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charrette, dénonce « l’arrogance », « le mépris », « les contradictions » du gouvernement Trudeau qui maintient sa menace d’imposer un décret d’urgence afin de protéger le caribou au Québec .
Publié à 14h24
Mis à jour à 16h23
M. Charrette est venu à Ottawa pour livrer en personne son message aux libéraux de Justin Trudeau et mobiliser les partis d’opposition contre cette mesure qui met en danger la survie d’une trentaine de villages dans les régions du Québec, a-t-il précisé. -il s’est rappelé.
Le ministre a rencontré des députés du Parti conservateur, du Bloc québécois et du NPD pour forcer son homologue fédéral Steven Guilbeault à écarter l’option d’imposer un décret d’urgence. Il n’a rencontré aucun élu libéral.
« L’approche du gouvernement fédéral n’a aucun sens », a immédiatement déclaré la ministre Charrette, la qualifiant d’« arrogante ». “Nous menaçons considérablement des régions quant à leur survie sans avoir eu la décence d’aller les voir”, a-t-il déclaré.
Devant les journalistes, il a également critiqué la récente offre de soutien financier d’Ottawa, estimant qu’il s’agit d’un « leurre » qui, selon lui, ne dépasserait pas 78 millions de dollars alors que l’impact sur l’économie des régions touchées pourrait atteindre un milliard. dollars.
“Entre le milliard de dollars d’effet négatif, les 1.400 emplois perdus, une trentaine de villages menacés, ces 78 millions de dollars pèsent très, très peu dans la balance”, a-t-il argumenté.
Le gouvernement fédéral soutient qu’il n’a d’autre choix que d’adopter un décret pour obliger le Québec à prendre les mesures nécessaires pour protéger le caribou dans trois zones de répartition : Val-d’Or, Charlevoix ainsi que Pipmuacan, au Saguenay–Lac-Saint-Laurent. Jean.
Ottawa affirme que la population de caribou est menacée au Québec depuis plusieurs années et que l’exploitation forestière est la principale cause de cette précarité, due notamment aux chemins forestiers qui détruisent l’habitat et favorisent le déplacement des prédateurs naturels du caribou comme l’ours et le loup. .
Au cours de l’été, le gouvernement fédéral a tenu des consultations pour entendre, entre autres, les opinions des représentants de l’industrie forestière, des municipalités touchées et des communautés autochtones.
L’exploitation forestière pourrait diminuer de 1,4 million de mètres cubes de bois par année dans ces trois régions où le décret d’urgence serait imposé, selon le forestier en chef du Québec. Au niveau provincial, le décret entraînerait une baisse de 4,1 % de la possibilité forestière.
Mais cette baisse toucherait particulièrement le village de Sacré-Cœur, où l’approvisionnement en bois de la coopérative Boisaco serait réduit de 60 %.
Le gouvernement Legault s’oppose farouchement à cette approche, arguant que le décret d’urgence représente une « décision unilatérale et illégitime » d’Ottawa. Il affirme également que ses propres mesures visant à protéger les espèces en déclin portent leurs fruits et qu’une solution « mur à mur » ne peut pas être appliquée dans ce domaine.
Selon la ministre Charrette, l’approche du gouvernement fédéral « fait aussi reculer la cause du caribou », affirmant que les régions se mobilisent contre le gouvernement fédéral sur ce dossier.
“Il va falloir ramer dans le gravier” pour “réparer les dégâts”, car “les gens sont très en colère”, a-t-il souligné, évoquant notamment le village de Sacré-Cœur, sur la Côte-Nord, où se trouve la forêt de Boisaco. coopérative est située.
Interrogé aux Communes en après-midi par des députés conservateurs, le ministre Steven Guilbeault a affirmé qu’Ottawa attend toujours que Québec présente un plan pour protéger le caribou.
« À la fin de 2022, nous avons signé une lettre conjointe, le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec, qui prévoyait que Québec présenterait un plan de rétablissement du caribou d’ici juin 2023. Nous sommes les 1est Octobre 2024. Nous attendons toujours ce plan. Tout ce que nous demandons, c’est que le Québec fasse ce qu’il a promis de faire. Nous sommes prêts à travailler avec lui pour trouver des solutions », a déclaré le ministre.
Avec La Presse Canadienne