Plutôt que le mariage, proposons le polyamour à l’UE

Plutôt que le mariage, proposons le polyamour à l’UE
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Nicolas Jutzet


directeur adjoint de l’Institut Libéral

Publié le 29 avril 2024 à 06h23. / Modifié le 29 avril 2024 à 14h22

Au début du XIXe siècle, différents États européens ferment leurs frontières pour freiner la concurrence britannique. Ce cloisonnement des marchés européens a également eu un impact négatif sur la , qui a vu ses exportations freinées. Loin d’abandonner, les commerçants suisses se tournent rapidement vers d’autres marchés étrangers. Comme le raconte l’historien Cédric Humair, dans son livre La Suisse et les puissances européennes, « Dès les années 1820, les horloges étaient vendues en Chine, les tissus aux États-Unis et les fromages au Brésil. » D’abord perçu comme une catastrophe, le protectionnisme du continent européen a involontairement permis à la Suisse de réduire sa dépendance économique vis-à-vis de ses voisins. On estime qu’en 1845, environ 36 % des exportations étaient destinées à l’Europe et 64 % à l’étranger (Amériques, Asie, etc.). Cette anecdote montre que la stratégie et les partenaires privilégiés de la Suisse ont évolué au fil du temps, en fonction des réalités extérieures. Servir nos intérêts, notamment économiques.

Depuis trente ans, la Suisse peine à décider quelle sera sa stratégie extérieure. Bien qu’elle ait rejeté l’adhésion à l’Espace économique européen en 1992, elle a ensuite signé des accords bilatéraux qui l’ont rapprochée de l’Union européenne. Au fond, la philosophie politique des deux entités diffère diamétralement, mais avec la récupération dynamique du droit européen, leur convergence politique est un fait. Sans grand enthousiasme, la Suisse poursuit cette stratégie intermédiaire. Mais malgré ce rapprochement sur le plan politique, les chiffres montrent qu’au plan économique, ce sont d’autres partenaires qui gagnent en importance pour la Suisse. Alors qu’en 1990, près de 68 % de nos exportations (en valeur) étaient destinées à l’Europe, aujourd’hui elles représentent à peine 45 %. Cette baisse s’explique par le fait que, dans le même laps de temps, nos exportations vers l’Asie et l’Amérique du Nord ont été multipliées par huit. Ce mouvement va encore s’accélérer avec le vieillissement de la population en Europe et l’ouverture à de nouveaux marchés. Comme celui de l’Inde, symbolisé par la conclusion récente d’un accord de facilitation des échanges. A terme, l’Asie deviendra sans aucun doute notre principale zone d’exportation.

Le Temps publie des chroniques, rédigées par des membres de la rédaction ou des personnes extérieures, ainsi que des avis et tribunes, proposés à des personnalités ou demandés par elles. Ces textes reflètent le point de vue de leurs auteurs. Ils ne représentent en aucun cas la position des médias.

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