Montres de luxe, meubles, téléviseurs ou encore accessoires informatiques et électroménager… Entre 2015 et 2021, partout en France, des milliers de pharmacies ont accepté des avantages commerciaux de Laboratoires Urgo. Plus de 76 000 objets reçus en « cadeaux », pour une valeur totale d’environ… 54,6 millions d’euros.
Problème : ces cadeaux constituent une violation de la loi « anti-cadeaux », adoptée en 1993. Ce système, renforcé en 2017, interdit aux professionnels de santé de bénéficier d’avantages de la part des fabricants.
C’est dans le cadre d’une enquête nationale de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, lancée en 2021, que cette affaire a éclaté au grand jour.
Ces pratiques, qui ont permis aux laboratoires Urgo de fidéliser leurs clients avec des marges commerciales plus élevées et aux professionnels de santé d’obtenir des avantages personnels, ont concerné, selon la justice, plus de 8 600 pharmacies dans toute la France, dont trois en France. Haute Corse.
Situé à Bastiaa Borgo et dans le Cap Corseces trois pharmacies ont été condamnées par la Tribunal judiciaire de Bastia dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité à une amende – 6 000 euros, dont 1 200 avec sursis pour le premier, 10 000 euros dont 2 000 avec sursis pour les deux autres.
En recevant ces cadeaux, d’un montant compris entre 3.211 et 5.774 euros, ces trois pharmaciens ont renoncé aux remises commerciales du groupe pharmaceutique Urgo, créant ainsi un préjudice pour le client qui a donc payé plus, et pour le Sécurité sociale qui rembourse à hauteur de ce prix.
Les services de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, associés à la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et de la solidarité, mènent toujours des enquêtes auprès des pharmacies insulaires.
Selon le parquet de Bastia, d’autres poursuites devraient avoir lieu prochainement.
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