La répétition d’événements extrêmes depuis près de dix ans place les agriculteurs et leurs familles dans une grande fragilité et menace l’économie du département, ses paysages et son identité. Après le gel de 2017, 2019 et 2021, la sécheresse de 2022, le mildiou en 2023 puis à nouveau le gel de 2024 (!) l’urgence d’adapter l’agriculture aux effets du changement climatique est devenue incontestable. « Sans une action ambitieuse, de nombreux agriculteurs seront contraints d’abandonner leur métier et de travailler la terre. » Face à cette situation, un fonds d’adaptation agricole au changement climatique a été voté par le Conseil Départemental du Lot.
.Le mois d’avril a été marqué par des nuits de gel qui ont causé des dégâts dans plusieurs régions . Les viticulteurs et producteurs de fruits ont tenté par tous les moyens de limiter l’ampleur des dégâts. On a notamment vu des bougies allumées dans les vignes de Chassagne Montrachet en Côte d’Or ! Le gel a également frappé l’Occitanie, notamment dans le Lot où un pourcentage très important de vignobles a été touché.
Au point de faire craindre une éventuelle disparition de la filière vitivinicole dans ce département ! L’Assemblée Départementale a « a examiné le diagnostic des vulnérabilités du territoire face au changement climatique. Ce diagnostic cite expressément la vulnérabilité du Lot face au double phénomène de reprise précoce de la végétation et d’évolution des périodes de gel.
Les enseignements de ce diagnostic sont à l’origine du plan d’action qui vient d’être voté…
En quelques jours, tous les espoirs sont déçus « Il y a dix jours, nos vignerons y croyaient encore : cette fois, ça va être bien. Cette fois-ci les vendanges seront là et nous allons enfin recommencer. En quelques jours et pendant quelques heures, cet espoir fut déçu.Dans les vignobles de Cahors comme dans celui de Glanes ou les coteaux du Quercy, mais aussi dans les noyers de la vallée de la Dordogne, comme dans les pruniers du Quercy blanc malgré tous les efforts et l’énergie dépensée, le gel est arrivé”
a commenté Rémi Branco (vice-président du Département en charge de l’Agriculture et du Développement Territorial Durable). Appel aux banques et assurances pour
“faire preuve d’humanité” L’élu a rappelé« la grande détresse de ceux pour qui c’est une fois de trop . 600 hectares de vignes étaient déjà promis à l’arrachage, ce sera sûrement davantage. Nous devronsun accompagnement humain et financier sans faille
. Tout le monde doit jouer le jeu, notamment les banques, les assurances et la MSA qui doivent faire preuve d’une grande compréhension et d’une grande humanité durant cette période. C’est donc lui qui a dévoilé le projet communautaire : « Nous vous proposons de faire un premier pas dans notre futur plan d’action en créant un fonds d’adaptation au changement climatique destiné aux viticulteurs et aux filières fruits à pépins ou à noyaux.Ce fonds sera destiné à financer des équipements de lutte contre les événements climatiques extrêmes et des programmes de recherche appliquée.
. Ce plan d’adaptation doit être défini en concertation avec les secteurs concernés, en mettant sur la table toutes les solutions techniques possibles et en étudiant leur impact financier et environnemental. Le message est clair : « Nous nous engageons à sécuriser, à pérenniser la production le plus rapidement possible. Pour que seuls les vignerons ou arboriculteurs se réveillent chaque matin d’avril avec une boule au ventre
(…) Ce million d’euros est (…) un signal fort (…) Oui ces secteurs ont un avenir, oui ils vont se redresser et nous les aiderons !
Philippe MOURET « Pour rester en conformité avec le cadre législatif interdisant toute aide directe du Département aux producteurs, ce fonds interviendra à parité avec l’intervention du Région Occitanie que nous espérons. Nous attendons également de l’État qu’il mobilise les moyens pour
FranceAgriMer
soutenir les producteurs lotois au-delà des aides nécessaires à la restructuration et à la reconversion du vignoble », précisent les élus du Conseil départemental.Préparer le Lot au changement climatique Dirigé par le Département en partenariat avec le Centres d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement(Crema), le diagnostic des vulnérabilités du Lot au changement climatique sera définir les défis d’adaptation auxquels le Lot et ses habitants seront confrontés demain
. Alimentation, logement, santé, éducation, conditions de travail, mobilité, aménagement du territoire, agriculture, industrie, tourisme, etc. : toutes ces questions seront affectées par le changement climatique et ses conséquences en cascade. Politiques publiquesIl faut les anticiper et mettre en place des mesures de protection. Après avoir identifié les enjeux du territoire diagnostiqué le climat actuel et futur du Lot, analysé les impacts, les Département du Lot
mobilisera les acteurs locaux afin d’enrichir ce premier diagnostic et commencera à prioriser les défis qui se posent : https://lot.fr/changement-climatique Afin de partager ces problématiques le plus largement possible, tous les Lotois seront invités à participer à des ateliers, organisés par le Département, en juin, sur le « Fresque des vulnérabilités du Lot » : jeudi 13 juin à 18 heures, à Castelnau-Montratier, salle de la mairie ; mardi 18 juinà 18 heures, à Cahors, Quais ; mercredi 19 juinà 18 heures, à Gourdon, Salle des Pargueminiers ; jeudi 20 juinà 18 heures, à Saint-Céré, à Théâtre d’usine ; lundi 24 juinà 18 heures, à Figeac, salle
Roger-Laval
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