La politique des revenus fait fausse route, a déploré lundi l’Union syndicale Suisse à l’occasion de la publication de son rapport sur la répartition pour 2024. Alors que les salaires les plus élevés continuent d’augmenter, les salaires bas et moyens souffrent, fustige le syndicat.
Une fois les impôts et les loyers payés, les personnes aux revenus moyens ou faibles ont aujourd’hui moins de quoi vivre qu’en 2016, déplore l’Union syndicale suisse (USS). Dans son rapport qui examine la répartition des salaires, du patrimoine et de la pression fiscale en Suisse, elle parle d’une « décennie perdue ».
Après 2021, 2022 et 2023, les salaires réels baissent pour la quatrième année consécutive, a souligné la vice-présidente de l’USS, Vania Alleva. Celui qui est également président d’Unia a observé qu’il s’agit d’une situation sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
Dans le même temps, les plus riches voient leur situation s’améliorer, selon l’étude de l’USS. En effet, les salaires élevés continuent d’augmenter, tandis que les cantons réduisent les impôts sur le revenu et la fortune pour les classes les plus aisées, dénonce le syndicat.
Rendre justice
Selon l’USS, son étude est plus fiable que celle réalisée sur le même territoire par la Confédération, qui s’appuie sur un échantillon d’à peine 4.000 ménages. L’organisation faîtière a examiné la situation de ménages types en s’appuyant sur une base de données comprenant au moins un million d’observations.
Les études analysant la situation de la population ont « une fâcheuse tendance à se baser sur des moyennes » qui ne reflètent pas la réalité des différentes classes de population, a critiqué le président de l’USS Pierre-Yves Maillard. Avec son rapport, le syndicat tente de “rendre justice à la réalité du pays”, en montrant l’évolution du pouvoir d’achat de fines catégories de la population, selon le conseiller des Etats vaudois.
Ce ne sont pas les gens qui ont changé, mais la réalité dans laquelle ils vivent
Après que le peuple s’est mis d’accord le 3 mars pour instaurer une 13e rente AVS, certains commentaires surpris ont laissé entendre que le peuple avait changé, a déclaré Pierre-Yves Maillard. Cependant, « ce ne sont pas les gens qui ont changé, mais la réalité dans laquelle ils vivent ». Malgré un travail intensif, la plupart des travailleurs ne peuvent rien mettre de côté, un constat ignoré par les riches et ceux qui dirigent le pays, a-t-il déclaré.
Recettes connues
Les solutions prônées par l’organisation syndicale ne sont pas nouvelles : en premier lieu, une augmentation substantielle des revenus faibles et moyens, une mesure économiquement viable, selon elle.
Ensuite, l’USS demande un plafonnement des cotisations santé à 10 % des revenus, comme le préconise l’initiative socialiste de réduction des cotisations soumise au vote le 9 juin. Enfin, le syndicat s’oppose à la baisse prévue des impôts sur le revenu et sur la fortune, qui « améliorer la situation des personnes qui n’en ont pas besoin ».
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ats/boi
