Saint-Georges Côté, au 436, rue Dolbeau – .

Saint-Georges Côté, au 436, rue Dolbeau – .
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On retrouve, sur différents édifices au Québec, 142 plaques Ici vivait. Ils nous rappellent des gens qui ont marqué à leur manière l’histoire de Québec. Saint-Georges Côté (1918-1974) a marqué l’histoire de la radio au Québec, étant même considéré comme le père des lignes ouvertes.

Au Québec, avec le retour des Nordiques, le sujet qui fait sans doute le plus parler depuis de nombreuses années est sans doute celui de la radio. D’André Arthur à Jeff Fillion, plusieurs animateurs ont contribué à faire connaître les radios privées de la Capitale. « Radio poubelle » pour les uns, derniers remparts de la liberté d’expression pour les autres.

Mais bien avant d’en arriver là, un certain Saint-Georges Côté fut un précurseur, étant même décrit comme l’inventeur du divertissement radiophonique matinal par l’historien Réjean Lemoine.

Saint-Georges Côté jouera également un rôle de premier plan dans le développement et l’animation des activités du Carnaval de Québec, en plus de répondre aux nombreuses demandes des organismes communautaires.

Saint-Georges Côté était, en son temps, la vedette incontestée de la radio au Québec.

Jeunesse à Limoilou et débuts dans les cabarets

Saint-Georges Côté est né en 1918. Il habitait avec sa famille sur la rue Lockwell, dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. Un an plus tard, la famille déménage au 22, rue des Chênes, dans le secteur Lairet de Limoilou.

Enfant, il fait ses études primaires à l’école des Sœurs de Saint-François-d’Assise, à Gros-Pin (ancien village faisant maintenant partie de Charlesbourg). Saint-Georges Côté étudie ensuite au secondaire chez les Frères du Sacré-Cœur de Saint-François-d’Assise. Il se lance également à cette époque dans le théâtre amateur.

A la fin de son adolescence, il retourne s’installer dans la Haute-Ville. Il travaille comme chasseur à l’Hôtel Saint-Roch. Saint-Georges Côté tente ensuite sa chance comme maître de cérémonie dans les cabarets Chez Gérard et la Page Blanche. je

Mais il veut se lancer dans la radio.

La concurrence et homme du matin

Dans les années 1940, il y avait essentiellement trois stations de radio au Québec. CHRC propose une programmation davantage axée sur la famille, CKCV cible les jeunes, tandis que Radio-Canada attire les élites.

Saint-Georges Côté a d’abord tenté sa chance chez CHRC, mais le patron J.-Narcisse Thivierge lui a refusé un emploi.

En 1940, il participe ensuite au concours « Nous demandons un annonceur », organisé par la station CKCV. C’est ainsi que Saint-Georges Côté débute sa carrière sur les ondes radiophoniques.

Il présente le spectacle Marathon musicalavant d’être embauché de façon régulière comme animateur.

Saint-Georges Côté était reconnu pour « sa voix engageante », mais aussi pour sa franchise et ses méthodes colorées pour parler de l’actualité. Il est devenu connu comme le premier homme du matin au Canada.

De plus, dans les années 1940, il utilisait le téléphone sur les ondes pour parler à différents décideurs. Il peut même appeler le maire de Québec pour l’informer d’un problème d’aqueduc dans la ville.

Puis, la veille de Noël, Saint-Georges Côté ouvrait les lignes pour lui parler directement, ce qui permettait aux personnes seules d’échapper un peu à leur solitude.

Publicités, mobilisation et carnaval

Les habitués des radios parlées au Québec savent que les animateurs réalisent également eux-mêmes les publicités pour les différents annonceurs. C’était la même chose pour Saint-Georges Côté. Il fait notamment la publicité des viandes Bilopage, 7-Up, Montcalm Automobiles et JB Laliberté.

Il a également mobilisé la population du Québec autour de diverses initiatives, afin d’aider les personnes dans le besoin. Saint-Georges Côté a participé à deux comptages d’arbres de Noël en 1953. Plus de 25 000 bas de Noël ont été distribués et plusieurs enfants ont reçu des jouets.

En 1955, il organise le premier radiothon au Québec. Il invite alors la population à faire des dons au profit des aveugles. La cagnotte récoltée s’élève alors à 110 000 $. L’année suivante, le Club Kiwanis-Sillery souhaite équiper les filles de l’Hospice Saint-Charles, à Cap-Rouge, de maillots de bain. Il plaide en leur faveur cinq fois lors de son émission et 315 maillots sont envoyés à l’établissement.

Il a également répondu présent lorsque son vieil ami, l’abbé Raymond Bernier, responsable des paroisses de Saint-Sauveur et de Saint-Malo, lui a demandé un coup de main.

Enfin, le Carnaval de Québec représente également un élément important dans la vie de Saint-Georges Côté. Lorsque l’événement a été lancé en 1954, il ne faisait partie d’aucun comité, mais s’est impliqué à plusieurs reprises en tant que bénévole. Il organise notamment un bal costumé populaire au Colisée et une course de tacots sur la Côte Saint-Sacrement. Saint-Georges Côté fut également le premier à présenter les duchesses à la télévision.

Course de tacots lors du Carnaval de Québec.
Crédit photo : Archives de la Ville de Québec

Découvrez les étoiles

Pendant une bonne partie de sa carrière, Saint-Georges Côté a contribué à faire connaître les étoiles de la chanson au public local, mais aussi à lancer des carrières.

Tout en étant maître de cérémonie dans les cabarets, il introduit de grands noms de la chanson française, tels que Charles Trenet, Gilbert Bécaud et Charles Aznavour.

Saint-Georges Côté contribue également à faire connaître les voix locales. L’exemple le plus évident est sans doute celui de Michel Louvain, interprète de La Dame en bleu. Le charmant chanteur a lui-même avoué que sa carrière avait pris un nouveau tournant après avoir bénéficié de la publicité offerte par Saint-Georges Côté.

Par ailleurs, outre les cabarets et la radio, Saint-Georges Côté était également animateur à la télévision.

Charles Aznavour (au centre) avec Saint-Georges Côté (à droite).
Crédit photo : Archives de la Ville de Québec

Controverse et politique

Au cours de sa carrière radiophonique, Saint-Georges Côté n’a pas échappé à la controverse.

En 1957, il est suspendu un mois par la chaîne, après une plaisanterie faite sur les parties intimes de la reine Elizabeth II.

Par ailleurs, dans un article publié en 2002 dans Le soleil, André Arthur a également affirmé que «l’animateur avait un manque de respect extraordinaire envers les politiques en général et envers la famille de l’homme politique Émilien Rochette en particulier». Rochette a été membre de l’Union nationale de 1956 à 1960.

Comme André Arthur, Saint-Georges Côté a quand même tenté de franchir la barrière, en tentant de se faire élire député. Il se présente sous la bannière libérale avec Jean Lesage aux élections provinciales de 1962.

Il sera toutefois battu avec un écart d’environ 700 voix. Saint-Georges Côté a connu toutes sortes de difficultés durant la campagne, ayant notamment été victime de vandalisme.

À partir de ce moment, sa vie ne fut plus la même. Il développe une dépendance à l’alcool et finit par perdre son emploi au CKCV. Il travaille également pour le réseau de télévision TELE-4 et la radio CFLS de Lévis.

Saint-Georges Côté sombre dans l’oubli pour le reste de sa vie. Ses dernières années se passèrent dans un appartement du chemin Sainte-Foy.

Il décède d’un cancer généralisé le 4 mai 1974 à l’hôpital Laval, à l’âge de 55 ans.

Postérité

Il peut évidemment être difficile de comparer les époques dans le monde de la radio. André Arthur revendiquait son héritage, mais les recherches sur Saint-Georges Côté rappellent encore que le « Prince des annonceurs » n’est pas allé aussi loin dans ses propos que le « Roi des ondes ».

Il n’en demeure pas moins que Saint-Georges Côté a inventé une façon de faire de la radio au Québec, qui perdure à différents niveaux, notamment dans la manière de faire de la publicité.

Sa compagne de l’époque, Jacqueline Bienvenue-Côté, publie en 1983 un ouvrage consacré à Saint-Georges Côté. Titré Saint-Georges Côté – Un géant parmi les grands, il revient sur le parcours et la vie de l’animateur. Le livre est écrit Ghislaine Delisle et Robert M. Béliveau.

De plus, le nom de Saint-Georges Côté est officiellement inscrit dans la toponymie de la ville de Québec. Une rue Saint-Georges Côté est effectivement présente dans le quartier du Vieux-Moulin, dans le quartier Beauport, tout près de la frontière avec le quartier Maizerets.

Une section du site Internet de la Ville de Québec regroupe la liste des plaques Ici vécu. Le dossier de celui de Saint-Georges Côté contient une capsule sonore de l’historien Réjean Lemoine et quelques photos.

Sources

CHASSÉ, Louis, « Adieu, vieil ami ! À propos, 5 mai 1974, p. 3.

Commission de toponymie du Québec, « Rue Saint-Georges Côté ».

CORRIVAULT, Martine, « Il fallait être un peu folle pour faire et aimer ce métier, n’est-ce pas St-Georges ? Le soleil, 6 mai 1974, p. 32.

DESGAGNÉ, Roch, « Vive Saint-Georges Côté ! », Le soleil, 28 novembre 1981, p. B-3.

HOULE, Nicolas, « Michel Louvain – Québec Amour“, Le soleil, 24 septembre 2007, p. A-1 et A-5.

LAVOIE, Kathleen, « Petites terreurs très populaires », Le soleil, 17 février 2022, p. A-7.

LEMIEUX, Louis-Guy, « La véritable mort de Saint-Georges Côté », 14 janvier 2003, p. A-9.

LEMOINE, Réjean, « Saint-Georges Côté (1918-1974) : le prince des annonceurs », Monlimoilou1er novembre 2010.

ROY, François, « Quand la télé « vidait » les rues de Québec – Saint-Georges, les Plouffe, la lutte, Liberace… et Ed Sullivan », Le soleil, 12 novembre 1983, supplément 1, p. 4-5.

« Saint-Georges Côté – Le prince des annonceurs », https://ckcv1280quebec.com/Saintgeorgesindex.html

Ville de Québec, « Fiche d’un bâtiment patrimonial – Habitations Manrèse », Répertoire du patrimoine bâti.

Ville de Québec, « Saint-Georges Côté », Plaques ici vécues.

 
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