un mariage heureux – .

Les amateurs de mythologie grecque ainsi que les spectateurs friands d’œuvres modernes seront servis dans cette relecture du mythe d’Orphée, signée Isabelle Hubert.

Alerte spoiler : Orphée, interprété par Charles Roberge et Esther Rousseau-Morin, ne connaît pas un destin plus heureux que dans son conte traditionnel. Sa descente aux enfers pour retrouver sa charmante Eurydice (Éva Saïda et Josianne Bernier) n’est pas une réussite.

Le dramaturge livre ici un texte qui respecte l’histoire originale tout en lui donnant un petit twist pour les goûts d’aujourd’hui. Notamment en plongeant ses personnages dans un entrepôt fade et en s’amusant avec les codes clichés de l’amour… mais pas que.

En revisitant cette histoire bien connue, elle donne aussi la parole à la chère Eurydice et ajoute son point de vue dans l’équation : après tout, voulait-elle vraiment être sauvée ? Ce qui incarne l’enfer pour Orphée l’est-il tout autant pour elle ?

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Le chorégraphe Alan Lake, qui œuvre dans le domaine de la danse depuis près de vingt ans, livre ici de puissants moments d’émotion. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Sans aucun doute, le plus beau mariage de ce projet reste le mélange entre théâtre et danse. Car la mise en scène de Frédérique Bradet et Alan Lake ainsi que les chorégraphies de ces derniers embrassent à merveille le texte d’Isabelle Hubert.

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Les danseurs semblaient flotter sur scène en exécutant des mouvements langoureux et des sauts avec une aisance impressionnante. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

En un peu plus d’une heure, les danseurs incarnent, chacun à leur manière, des âmes torturées, en détresse ou perdues amoureuses.

Tandis que certains acteurs livrent leur réplique, d’autres expriment clairement avec leur corps des scènes charnières de l’histoire. Notamment lors de la première moitié de la pièce, un peu moins abstraite que la seconde. Quand Orphée tombe amoureux d’Eurydice ou quand ils font l’amour pour la première fois.

Tout au long de la représentation de jeudi, au cours de laquelle Le soleil assistés, il était difficile de ne pas être captivé par les mouvements de tous ces corps qui se jetaient les uns contre les autres, se jetant parfois droit dans le vide, rattrapés de justesse par un de leurs collègues.

Avec une douzaine d’artistes dansant presque toujours en même temps, il était cependant difficile d’admirer chacune de leurs performances individuelles. Notre attention étant détournée vers les quatre coins de la scène.

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Ingénieuse, la scénographie de Vano Hotton a su accompagner chacune des scènes de la pièce. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Il fallait cependant une mise en scène très réussie pour opérer des changements de décors sous nos yeux sans que nous nous en rendions compte.

Il faut dire que Vano Hotton signe, une fois de plus, une scénographie ingénieuse qui se transforme au fil de la pièce. Avec le bon éclairage (Keven Dubois) et la bonne musique (Antoine Berthiaume), les hauts murs texturés et leur immense toile se transforment en une panoplie de choses : un enfer inquiétant, un grand entrepôt en béton, un lit de draps froissés ou encore un curieuse discothèque.

Avec Le mythe d’Orphéele Trident clôture sa saison de très belle manière, faisant du théâtre et de la danse un heureux mariage… célébré jusqu’au 18 mai.

La distribution complète de Mythe d’Orphée : Charles Roberge, Éva Saïda, Josianne Bernier, Gabriel Cloutier Tremblay, Victoria Côté, Geneviève Duong, Laurent Fecteau-Nadeau, Alan Lake, Odile-Amélie Peters, Harold Rhéaume, Esther Rousseau-Morin et Jo Trozzo-Mounet.

 
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