Le jeune homme était « prêt à aller en Syrie et à tuer des gens », la justice préfère le garder dans les Hauts-de-Seine

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Le jeune homme était « prêt à aller en Syrie et à tuer des gens », la justice préfère le garder dans les Hauts-de-Seine

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Editorial Hauts-de-Seine

Publié le

30 septembre 2024 à 6h02

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Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé la légalité de la mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas) à laquelle a été soumis un jeune du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), originaire de Tours (Indre-et-Loire).

Pour rappel, Gérald Darmanin avait annoncé en juillet 2024 que « 155 assignations à résidence » avaient été ordonnées lors des JOP de Paris. Parmi eux, ce jeune habitant du Plessis-Robinson, qui travaille actuellement en alternance dans une banque de la petite couronne parisienne.

Vidéo du majeur et de la décapitation

Le ministère de l’Intérieur de l’époque avait en effet rendu une première ordonnance à son encontre, le 24 juin 2024, condamnant Micas à trois mois : l’étudiant avait posté une vidéo sur TikTok, en décembre 2023, dans laquelle « il apparaît au volant d’une moto dans Paris, portant un casque intégral et arborant un maillot de football aux couleurs du drapeau palestinien», relate le tribunal administratif de Cergy-Pontoise. On voit aussi la Tour Eiffel « illuminée aux couleurs du drapeau israélien » après l’attentat du Hamas du 7 octobre 2023.

Ce Français de 21 ans s’est alors filmé en train de faire “le signe Tawhid” qui consiste à « lever l’index vers le ciel pour affirmer l’unité de l’Islam », puis à donner « un majeur à l’étoile de David, symbole universel du judaïsme ». Un « geste au portée offensiveévident », estiment les juges, même si l’intéressé s’est ensuite défendu en affirmant que cela avait été « mal interprété » : il s’agissait avant tout d’« un acte de soutien à la population palestinienne ».

Une « note vierge » des services de renseignement notait également que cet étudiant avait « partagé sur un compte du réseau social Rave ». regarder une vidéo de décapitation » ; il s’est dit « prêt à aller en Syrie, juste tuer des gens comme ça », faisant « référence apparente » aux « personnes homosexuelles ».

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Il était donc dans un premier temps interdit au jeune homme de quitter le Plessis-Robinson sans « autorisation préalable » de la préfecture ; il devait également « se présenter une fois par jour au commissariat […] de Clamart ».

Trop loin de sa famille

Il a donc saisi en urgence le tribunal administratif de Cergy-Pontoise pour obtenir la suspension des effets de ce Micas. Le tribunal a ensuite annulé l’ordonnance, le 6 juillet 2024, mais seulement en ce qu’elle limitait son autorisation de se rendre sur son lieu de travail « du lundi au vendredi de 9h à 17h30 », puisqu’il travaille également le samedi. , aux mêmes heures. L’apprenti a alors saisi le Conseil d’État pour être autorisé à « rendre visite à sa famille à Tours », mais la plus haute juridiction administrative française a rejeté sa demande.

Le Code de la sécurité intérieure fixe en effet « deux conditions cumulatives » pour pouvoir commander de tels Micas : le « comportement de l’individu » doit présenter une « menace particulièrement grave pour la sécurité et l’ordre publics », et l’intéressé doit entretenir des relations « . avec des gens […] participation à des actes de terrorisme.

Le requérant a estimé dans cette affaire que ce Micas constituait une « atteinte grave et manifestement illégale à sa liberté d’aller et venir », « sa liberté d’entreprendre » et « son droit de mener une vie privée et familiale normale » : il n’a « jamais fait l’objet d’une condamnation pénale », il n’adopte pas pas de « pratique religieuse radicale »et il n’a « jamais publié sur les réseaux sociaux de menaces de commettre un crime contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle ni de menaces pouvant constituer une apologie du terrorisme ».

Une photo de profil compromettante

Mais “si le requérant indique que le maillot de football qu’il portait est celui d’un club chilien, il ne prétend pas être supporter de ce club ni avoir choisi ce vêtement pour une autre raison que sa relation visuelle avec le drapeau palestinien”, objecte le tribunal administratif de Cergy-Pontoise dans un jugement du 25 juillet 2024 qui vient d’être rendu public.

« Si MX affirme que le compte [Rave. watch] […] n’est pas le sien, il est à noter que la photo de profil […] montre un individu vêtu de noir, portant un casque intégral et portant un sac, très proche des images qu’il a ensuite utilisées comme photos de profil sur TikTok, Twitter, Instagram et Threads », notent les juges.


« La simple circonstance que MX ait déposé une plainte pour usurpation d’identité […] après le rapport du procureur […] ne suffit pas à établir qu’il ne serait pas titulaire de ce compte », ajoutent-ils.

« En l’absence de tout autre élément probant susceptible de […] pour permettre de comprendre les raisons pour lesquelles une telle falsification aurait été commise et par qui, les circonstances invoquées par MX ne suffisent pas à remettre en cause l’ensemble des indices concordants qui ont amené le ministre de l’Intérieur à conclure qu’il s’agissait bien de auteur », a conclu le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.

/CB (PressPepper)

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