Intervenant à l’ouverture du forum d’affaires France-Maroc, le ministre français de l’Economie a dressé, en guise de propositions aux patrons français et marocains, une liste de projets prioritaires pour renforcer la coopération entre Paris et Rabat, d’un point de vue économique. Les détails
Une réunion. C’est dans cette ambiance que s’est ouvert ce vendredi le forum d’affaires France-Maroc, premier événement du genre après la fin des tensions entre Paris et Rabat, prélude au renforcement de la coopération économique. Outre les patrons des patrons de chacun des deux pays, la CGEM pour le Maroc avec Chakib Alj et le MEDEF pour la France avec Patrick Martin, l’événement a également vu la présence de la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, et de son homologue français. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Lors de son discours, et même s’il reste peu dit sur le soutien français aux investissements sur le territoire des provinces du sud, Bruno Le Maire a fixé les objectifs prioritaires de la coopération franco-marocaine, et les segments autour desquels elle s’articule. ‘va articuler.
« La renaissance des relations économiques entre la France et le Maroc. Nous avons tellement en commun. Deux grandes nations, deux grands peuples appelés à exercer leur leadership, l’un sur le continent africain et l’autre sur le continent européen. affirme d’abord Le Maire, avant de rappeler l’attachement commun des deux pays à l’environnement. «Nous avons la même volonté de décarboner notre économie, la même vocation industrielle», il continue.
L’énergie sans carbone dans le viseur
Pour Bruno Le Maire, l’enjeu de la coopération entre la France et le Maroc est de devenir des grandes puissances du 21ème siècle : et pour cela, selon le ministre français, il faudra miser sur les énergies décarbonées, dans un premier temps.
Concrètement, il s’agira pour la France et le Maroc de travailler ensemble d’abord dans le solaire avec le secteur des panneaux photovoltaïques. « Nous avons fait le choix avec le Président de la République il y a quelques semaines de développer la production de panneaux photovoltaïques en France avec des technologies avancées et des panneaux recyclables. Combinons nos savoir-faire pour travailler dans ces domaines », » lance-t-il devant un parterre composé de chefs d’entreprise du Maroc et de France.
« Nous voulons travailler ensemble dans l’éolien, travailler ensemble dans l’hydrogène et je vous annonce que nous allons lancer un projet entre l’IRESEN (Institut de recherche sur l’énergie solaire et les énergies nouvelles ; ndlr), et l’accélérateur SATT de Paris-Saclay pour développer nos projets dans l’hydrogène décarboné »on retient du discours du ministre, un clin d’œil à l’offre marocaine récemment déployée en matière d’hydrogène vert.
Toujours en matière d’investissement vert, et comme il l’a déjà souligné devant la presse depuis son arrivée au Maroc ce jeudi, l’Agence française de développement (AFD) va débloquer un prêt de 350 millions d’euros pour le groupe OCP. Celui-ci pourra donc contribuer au financement de son programme d’investissement, où il consacre un volet entier à l’hydrogène, à la décarbonation et à l’investissement vert.
Dans son discours, Bruno Le Maire a évoqué le projet marocain de construction d’une autoroute électrique, dédiée au transport de l’énergie. ” Vous produirez de l’énergie dans la région de Dakhla et vous en avez besoin pour alimenter la grande métropole de Casablanca. Nous sommes prêts à participer au financement de cette infrastructure », déclare Bruno Le Maire, confirmant ainsi nos précédentes informations. Comme nous l’avions révélé, Proparco est en lice pour cofinancer cette autoroute électrique.
«J’ai également mis sur la table la possibilité d’une coopération dans le domaine de la production d’énergie nucléaire. Nous travaillons sur ces fameux SMR, des réacteurs modulaires plus petits »annonce Bruno Le Maire. « C’est au gouvernement marocain de voir s’il est intéressé par cette coopération. Je dis notre disponibilité à travailler dans ce secteur”il avance avec précaution.
En abordant le ferroviaire, l’aéronautique où Bruno Le Maire affirme qu’Airbus «est prêt à ouvrir cette coopération», mais aussi de l’automobile, avec l’évocation du domaine des batteries et des voitures électriques, le ministre français a fini par affirmer la volonté de la France d’aider le Maroc dans l’organisation de la Coupe du monde 2030. ” Vous allez construire le plus grand stade de football de la planète. Cela attirera plusieurs investisseurs, des événements, de la géolocalisation avec des entreprises comme Thalès, des hôtels, des restaurants »rappelle le ministre, avant de proposer la création d’un groupe de travail France-Maroc dédié à l’organisation de la Coupe du monde 2030.
En conclusion de son discours, Bruno Le Maire a également évoqué que la BPI devrait signer une convention de partenariat avec le Fonds Mohammed VI d’investissement, pour enfin préciser que ces partenariats concerneront également les Petites et Moyennes Entreprises françaises et marocaines.
